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Testament en 1461, et par les remarques que Clément Marot a faites sur l'édition de 1533 des OEuvres de ce poète.

OISEAU, s. m. du latin aucella pour avicella, diminutif d'avis, qui a la même signification; aussi nos pères disaient-ils oisel pour oiseau, d'où encore les dérivés oiseler, oiseleur, oiselier, oisellerie, et les diminutifs oiselet, oisillon.

Que vous êtes heureux, enfans de l'harmonie!
Oiseaux! que chantez-vous? vos plaisirs, vos
[amours!
Sans crainte, sans besoin, sans chaîne qui vous lie,
Vous volez du tilleul à l'épine fleurie;
L'eau qui vous désaltère est moins libre en son
[ cours.

La nature a pris soin de former vos atours:
Elle a mûri pour vous les grains de la prairie.
Hélas! charmans oiseaux! si vos momens sont courts,
Un seul de vos printemps vaut toute notre vie :
L'instinct vers le bonheur vous mène sans détours.
Ah! chantez! c'est à moi de vous porter envie.
LEONARD, les Saisons, chant 11.

Oiseaux de passage:

Ces oiseaux ambulans, instruits par la nature
A prévenir l'excès du chaud, de la froidure,
Cherchent de plage en plage un climat tempéré,
Où le froid, où le chaud pour eux soit modéré.
Ainsi quand sous un ciel, sans pluie et sans rosée,
Des ardeurs du Lion l'Afrique est embrasée,
Sur nos bords, moins brûlés de l'astre ardent du
[jour,

Ils viennent tous en foule établir leur séjour;
Et quand dans nos climats, les enfans d'Orithyie
Soufflent les noirs frimas sur la terre engourdie,
Pour revoir leurs foyers ils repassent les mers;
Et sous un ciel plus doux, ignorent les hivers.

DULARD, les Merveilles de la Nature, ch. v. OISEAU-MOUCHE, S. m. C'est un oiseau des Indes, à qui son extrême petitesse, qui semble le placer entre l'oiseau et la mouche, a fait donner

ce nom.

OISELET, OISILLON, s. m. diminutifs d'oiseau ou plutôt d'oisel.

Escoutant les doux oyselets

Qui chantent ces sons nouvellets.

Roman de la Rose.

« Tous nos efforts ne peuvent seulement arriver à représenter le nid du moindre oyselet. » MONTAIGNE, liv. 1, ch. 30.

« On trouve, dit M. Pougens dans son Archéologie, dans le Dict. de l'Académie, édit. de 1762, le mot oisillon, qui, au reste, y est indiqué comme appartenant exclusivement au

style familier. Toutefois, j'ai cru devoir admettre dans mon Vocabulaire le vieux français oiselet, que le son plus doux et moins nasal, rend susceptible d'être renouvelé avec succès, surtout pour la poésie, et qui a d'ailleurs été employé par quelques uns de nos écrivains modernes. » Voyez, dit-elle, ami, voici venir froidure; Ne vont plus oiselets s'aimer jusqu'aux beaux jours; Or s'aimaient comme nous: comme eux si d'aven

[ture,

Allions nous trouver sans amours!
BERQUIN, l'Orage, idylle.

Cependant tout le jour un peuple d'oiselets
De rameaux en rameaux volent dans les bosquets.
DELILLE, Paradis perdu, liv. vii.

Ne dirait-on pas bien : Le colibri est un gentil oiselet?

Les oisillons dedans (dans) leur nid, sans plume. RONSARD, Epitaphe de Claude de l'Aubespine. Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux oisillons.

LA FONTAINE, liv. 1, fable 8.
Un manant au miroir prenait des oisillons.
Le même, liv. vi, fable 15.

Ces oisillons menteurs, que confonde le ciel,
Me reprochent d'avoir assassiné mon père.
Le passant le regarde, il se trouble, il pâlit.
Sur son front, son crime se lit :
Conduit devant le juge, il l'avoue et l'exple.
FLORIAN, le Parricide, fable.
Jeunes enfans ont toujours eu la rage
De dénicher et merles et pinsons
Et toutes sortes d'oisillons.

VITALIS, l'Enfant dénicheur, fable.

OISEUX, EUSE, adj. du latin otiosus (qui a du loisir, qui se tient à ne rien faire).

Tous ses valets tremblans quittent la plume oiseuse. BOILEAU, le Lutrin, ch.

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v. 6.

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« L'auteur avait déjà dit, chant 1 vers 791, sors de ce lit oiseux. Supposé que le mot oiseur puisse et doive être dit des choses, dans un sens à peu près parallèle à celui d'oisif, employé quand on parle des personnes; ces deux endroits sont irrépréhensibles. Mais si le mot oiseux, malgré l'usage que beaucoup d'écrivains en ont fait autrefois, n'a pu parvenir à se faire recevoir dans notre langue à côté du mot oisif, il faut convenir que notre auteur s'est servi, dans l'un et l'autre endroit, d'un mot déjà vieilli de son temps, et qui même aujourd'hui ne parait susceptible d'aucune signification pré

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OEILLADE, s. f. regard, coup d'œil jeté comme furtivement avec dessein et une expression marquée.

Comme Montaigne, liv. 111, c. 13, exprime merveilleusement l'amourpropre des auteurs! « Ces œillades si fréquentes à leur ouvrage, tesmoignent que le cœur leur frissonne à son amour, et ces rudoyemens mesmes desdaigneux, de quoy ils le battent, ce ne sont que mignardises et afféteries d'une faveur maternelle.»> Et ne permettons pas qu'après tant de bravades Mon sceptre soit le prix d'une de ses œillades.

P. CORNEILLE, Pompée, act. 11, sc. 4. Eillade, comme l'a remarqué Voltaire, n'appartient qu'au style comique.

OZILLADER, v. dérivé d'œillade, comme æillade est dérivé d'œil.

Qui voudra voir les yeux d'une déesse
Et de nos ans la seule nouveauté,
De cette dame gillade la beauté.

Les Amours de Ronsard, LXIVe sonnet.
Lorsque mon ail pour t'œillader s'amuse.

Le même.

« Il s'amuse à œillader, c'est-àdire à regarder sa dame. » MURET, Commentaires sur les Amours de Ronsard, p. 8, pet. in-8°, Paris, 1553.

Eillader ne signifie pas simplement regarder, mais bien lancer des œillades. Pourquoi n'avoir pas conservé ce joli mot qui, dans le style galant, aurait tant de grâce et remplacerait une périphrase?

Sachez que j'ai pour nom l'effroyable Artabaze, Qui, monté quelquefois sur le cheval Pégase, Vas jusque sur la nue œillader l'univers.

DESMARETS, les Visionnaires, act, III, sc. 2.

Eillader l'univers, lancer des œillades, considérer. D'ailleurs cette construction n'est pas correcte. Ce qui, qui est le relatif de moi, ainsi que vas l'indique, devrait être précédé de son antécédent : moi qui.

Devant le grand soleil je veux chanter mes vers, Et du sommet des monts willader l'univers. DESPORTES,

OEILLET, s. m. diminutif d'œil, petit oil. Il s'est pris d'abord en ce sens, et s'est écrit oillet.

Couronne li fet en (lui fait-on) porter
Toute la plume du poon (paon)
Ou li oillet (les yeux) son environ.
La Bible Guiot.

Il s'est dit ensuite d'une espèce de fleur odoriférante, et du petit trou fait à une étoffe pour y passer un lacet.

Et mesme les poissons dans l'humide séjour
Admirent nos oillets, qui dessus nos rivages
Naissent quand le soleil y fait naître le jour.

BARO, Conclusion ou dernière partie d'As-
trée, liv. iv, sonnet.

Vers de Mlle de Scudéri, en voyant des aillets cultivés par le grand Condé, pendant sa prison de Vincennes :-.

En voyant ces willets qu'un illustre guerrier,
Cultiva d'une main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu'Apollon a bâti des murailles,
Et ne t'étonne point de voir Mars jardinier.
Un mérite orgucilleux est un bel
œillet qui crève.

OESTRE, s. m. du latin oestrus, dans Virgile, fait sur le grec oorpas (oistros), taon. « Sorte de grosse mouche qui pique les animaux, et les fait entrer en fureur; et, au sens figuré, fureur poétique, enthousiasme, soit dans la poésie, soit dans les

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meilleure partie de mon acte. » 3. 3. ROUSSEAU, Confess. 1. VII. » CH POUGENS, Archéologie française, tom. 11, pag. 61.

venu

OEUF, s. m. du latin ovum du grec (bon ), qui a la même signification, lo d'ovum, changé en œu, comme dans noeud, de nodus, et leven f, comme dans cerf, de cervus. Les anciens disaient of pour œuf, ainsi que la remarque en a été faite par Clément Marot sur ces vers du poète Villon:

Je cognoys approcher ma soif,
Je crache blanc comme coton,
Jacobins aussi gros que ung f.

Le Grand-Testament, p. 46, édit. de 1533.

Au sein de l'auf le germe emprisonné,
Par tant de soins à la vie amené,

Au jour bientôt va s'ouvrir un passage;
Ne hitez point ce moment fortuné.

Le temps s'approche, et la vingtième aurore
Va se lever sur l'oiseau près d'éclore.
Enfin pour lui va cesser le néant :
Il a brisé l'enveloppe légère
Qui l'entourait d'un frêle vêtement;
Il s'en dépouille avec étonnement;
Son œil redoute et cherche la lumière;
Son aile implore une aile tutélaire :
I la trouvée, et son premier accent
Bénit ensemble et le jour et sa mère.

M. CAMPENON, la Maison des champs,

aus Variantes.

va

Œufs de Paques se dit des présens qu'on fait aux enfans ou aux lets à la fête de Pâques; parce qu'autrefois on les faisait d'oeufs en espèce, comme on fait encore aux curés en plusieurs lieux de la Champagne. M. de La Monnoye dit qu'il faut lire campagne au lieu de Champagne, et approuve l'explication donnée par Furetière. Il est probable que par galanterie on mettait ces oeufs en couleur, et de là s'est conservée la coutume de commencer à vendre des œufs rouges aux approches de Pâques.

Un vieux proverbe a dit que l'homme sage
Dans un panier ne met pas tous ses œufs;
Moi, dans un seul, par hymen hasardeux,
J'ai mis les miens, en dépit de l'adage.

LE BRUN.

D'oeuf on a dérivé œuvé, adjectif qui se dit des poissons qui ont des œufs; ovaire, s. m. partie des animaux ovipares où se forment les œufs; ovale, adj. et s. m. qui a la forme d'un œuf, ove, s. m. terme

d'architecture, taillé en forme d'œuf,

etc.

OEUVRE, s. f. du latin opere, ablatif d'opus (ouvrage, travail), l'o changé en eu et le p en v, comme dans avril, du latin aprilis. Aussi œuvre s'est-il pris anciennement dans le sens de travail en général. C'est

en

cette acception qu'il est employé dans les Fabliaux de Barbazan; d'où encore les expressions jour d'œu vre, ne faire œuvre de ses dix doigts. Il parait que ce mot a d'abord été masculin, ce qui était conforme à son étymologie, puisque opus est neutre en latin, et que les noms neutres en latin nous donnent des noms masculins.

Et promist (elle promit)

Au duc céler si bien cest ævre,
Que se set (que s'il sait) qu'ele le desqueuvre,
Que il la pende à une hart.

La Chastelaine de Vergi, Fabliaux pu-
bliés par Barbazan.

Le genre de ce mot a été longtemps contesté.

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M. de Vaugelas dit que quand œuvre signifie action, il est féminin: faire une bonne œuvre et de bonnes oeuvres. Pour le pluriel personne ne mais, pour le singulier, on a proposé doutait que ce mot ne fust feminin; deux phrases où il est masculin', et on a demandé si elles estoient bonnes: toutes les communautés ecclésiastiques et séculières coopérèrent à ce saint oeuvre, Hésita-t-il à sacrifier tout, plutost que d'apporter à ce grand

œuvre le moindre retardement? Ces deux exemples ont paru bons, quoique le dictionnaire soit contraire à cette décision, mais c'est le style oratoire qui les fait souffrir, et alors même, peut-estre œuvre est-il meilleur au masculin. Dans le discours ordinaire, et partout ailleurs, il est féminin. » Remarques et Décisions de l'Académie française, recueillies par M. l'abbé Tallemant, pag. 118, édit. in-12, Paris, 1696.

Le Dictionnaire de l'Académie, édit. de Moutardier, 1802, dit que le mot œuvre, dans le style soutenu, est quelquefois masculin au singulier: un oeuvre de génie, ce saint oeuvre.

Il est ordinairement féminin: Vi

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Tout lecteur sage avec plaisir verra
Qu'en expirant la belle Gabrielle
Ne pense point que Dien la damnera
Pour aimer trop un amant digne d'elle.
Avoir du goût pour le roi très-chrétien,
C'est œuvre pie, on n'y peut rien reprendre :
Le paradis est fait pour un cœur tendre;
Et les damnés sont ceux qui n'aiment rien.

VOLTAIRE, Stances à M. Clin de Sain-
more, qui avait envoyé à l'auteur une
héroïde de Gabrielle d'Estrées à Henriiv.

Cuvre, production de l'esprit, pièce qu'un auteur a composée, soit en prose, soit en vers, n'est usité qu'au pluriel et au féminin: on a fait un recueil de toutes ses uvres, les Euvres de Voltaire.

Euvre, dans le sens d'action morale, est féminin, sauf l'exception ci-dessus adoptée par l'Académie : Chacun sera jugé selon ses bonnes et ses mauvaises œuvres.

Ce nom est masculin quand il signifie œuvre de musique, de dessin, d'alchimie. Le premier œuvre, le second œuvre d'un musicien; avoir tout l'oeuvre de Callot; travailler au grand œuvre.

Il est toujours masculin dans les composés, chef-d'œuvre, hors-d'auvre. « Les chefs-d'œuvre ne sont pas communs ; l'épisode d'Olinde et Sophronie, dans la Jérusalem délivrée,

est un charmant hors-d'œuvre. » DO

MERGUE.

Nous avouerons que toutes ces bizarreries embarrassent souvent les

Français eux-mêmes, et présentent aux étrangers de grandes difficultés.

« Les diamans en sont fort nets; ils sont tout-à-fait bien mis en œuvre. » BARON, l'Homme à bonne fortune, act. 11, sc. 3.

« La nature fait le mérite, et la fortune le met en œuvre. » LA ROCHEFOUCAULD.

OEUVRER, v. vient, comme ouvrer et opérer, du latin operari (se livrer à un travail, travailler). Le premier est tout-à-fait tombé en désuétude;

le second a été conservé comme mot technique seulement, et le dernier est d'un usage fréquent.

« Ce même discours, cette mesme voye que nous tenons à œuvrer, aussi la tiennent les animaux, ou quelque autre meilleure. » MONT. 1. 11, c. 12.

« L'opinion des stoïciens, qui disent le sage oeuvrer quand il œuvre par toutes les vertus ensemble. » Le méme.

OFFENSE, s. f. du latin offensa (action de heurter, de choquer ).

« L'offense a sans mesure plus d'aigreur que n'a la perte. MONT. 1. 111,

C. 12.

L'offense la plus fâcheuse est d'être offensé par un ami.

<< Quand on me fait une offense, disait Descartes, je tâche d'élever mon âme si haut que l'offense ne parvienne pas jusqu'à elle, »

Les offenses que les princes dissimulent le plus sont celles qu'ils pardonnent le moins.

Aurait-il de César essuyé quelque offense?

CRÉBILLON, le Triumvirat, act. 11, sc. 5.
Injuste Agamemnon! j'ai vengé ton offense;
En suis-je assez puni?

LA HARPE, vers trad, de l'Odyssée.
Cours de Litt., ch. 1, sect. 1, p. 247,

OFFENSER

v. du latin offensare,

("heurter, fréquentatif d'offendere choquer). Ce qu'il y a de remarquable c'est qu'offendre, du latin offendere, s'est dit anciennement, ainsi qu'on le trouve dans Cl. Marot et dans le Dictionnaire latin-français, tiré d'un ancien manuscrit, et rapporté par le P. Labbe à la suite de la re partie de ses Etymologies, Paris, 1661. Il signifie faire une offense, une insulte.

« Qui offense à tort, donne sujet qu'on l'offense avec raison. » NICOLAS PASQUIER, liv. ur, lettr. 5.

« Celui qui offense pardonne moins que celui qui est offense. » SAINT

EVREMONT.

De tant de bons conseils que la morale donne A quiconque veut vivre exempt de tout souci, Je crois qu'il n'en est point d'égal à celui-ci : Ne s'offenser de rien, et n'offenser persoune. Il signifie aussi blesser.

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« Les offices de Cicéron, à la fin desquelles est ce dictum. » DE LA CAILLE, Hist. de l'Imprimerie, p. 12, Paris, 1689.

L'âne à messer lion fit office de cor.
LA FONTAINE, liv. 11, fable 19.

Surtout que le sang parle et fasse son office. RACINE, les Frères ennemis, act. Iv, sc. 3. « Faire son office, expression tri

OFFENSEUR, s. m. du latin offensor viale et bourgeoise. » GEOFFROY (celui qui offense).

Plus l'offenseur est cher et plus grande est l'offense. CORNEILLE, le Cid, act. 1, sc. 6.

« L'observateur a quelque fondement en sa repréhension, de dire que ce mot offenseur n'est pas en usage; toutefois étant à souhaiter qu'il y fût pour opposer à offensé, cette hardiesse n'est pas condamnable. » Sent. de l'Acad. sur le Cid, édit. de Corneille par Voltaire, t. 1, p. 356. (Par l'observateur l'Académie entend M. de Scudéri, qui fit dans le temps une critique du Cid. Elle semble d'ailleurs excuser ce néologisme, qu'elle a adopté depuis en opposition à offense).

En cet affront mon père est l'offense,
Et l'offenseur le père de Chimène

CORNEILLE, le Cid, act 1, sc. 7. C'est peut-être trop borner l'emploi de ce mot; Corneille lui-même et d'autres poètes fournissent des exemples contraires à la remarque de l'Académie.

Plus l'offenseur m'est cher, plus je ressens l'injure.
RACINE, Les Frères ennemis, act. 1, sc. 5.
Puisse en moi la ferveur extrême
D'une sainte compassion,
Des offenseurs du Dieu que j'aime
Opérer la conversion!

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Euvr. de J. Racine, au lieu cité.

« Le bon office, dit Roubaud, est l'acte ou la démarche obligeante d'un homme officieux, pour l'intérêt de l'homme qu'il en juge digne. »

« Bon office vaut mieux que service en quelques endroits; par exemple, pour parler honnêtement à une personne d'autorité de qui l'on a besoin, il faut lui demander un bon office, et non pas un service. » BOUHOURS, Entretiens d'Ariste et d'Eugène, 2e entr. pag. 95, édit. in-4°, Paris, 1671.

« Rendre de bons offices. Ce mot, suivant M. Ch. Nodier, n'avait jamais été employé dans cette acception avant la traduction du traité De officiis, de Cicéron, par Dolet. Celui-ci, ajoute-t-il, s'étant avisé de rendre le titre latin par un mot nouveau, l'usage consacra sa témérité. Dolet a donné le droit de cité à quelques autres expressions tout aussi audacieusement francisées, et tout aussi favorablement accueillies, ce qui est d'autant plus singulier que cette impulsion partait d'une province éloignée.» Examen critique des Dict, de la lang. franç. pag. 284.

OFFICIEUX, pris substantivement: on l'a défini un homme qui commande dans la maison d'un grand, où il a été introduit pour donner des conseils, et qui, ne pouvant s'élever à la hauteur de celui qu'il dirige, tâche de le faire descendre à sa bas

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