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BOILEAU.

MORFONDU, UE. « Les puissances mesmes qui sont particulières et propres à l'esprit, ne se peuvent lors souslever (lorsque le corps est malade), elles sentent évidemment le morfondu.» Mont. liv. III, ch. 5.

MORGANT, adj. « La gravité, la robe et la fortune de celui qui parle, donnent souvent crédit à des propos vains et ineptes. Il n'est pas à présumer qu'un monsieur, à qui on donne tant de commissions et de charges, si dédaigneux et si morgant, ne soit plus habile que cet autre, qui le salue de si loin et que personne n'employe.» MONTAIGNE, liv.

111,
ch. 8.
Pourveu qu'on soit morgant, qu'on bride sa mous-
[tache,
Qu'on frise ses cheveux, qu'on porte un grand pen-
[nache,

Qu'on parle barragouin, et qu'on suive le vent,
En ce temps d'aujourd'huy l'on n'est que trop sca-

REGNIER, Sat. m.

[vant.

aussi est-il écrit morguant dans le Dict. de Trévoux, où ce mot est encore porté.

MORGUE, s. f. contenance hautaine et méprisante. (Murus, pour musus, de pútis, nez, selon Huet; et micare, sauter, tressaillir, suivant Ménage.)

Tenir sa morgue, faire les fonctions de sa charge avec une gravité affectée.

La morgue parlementaire était poussée au point, qu'à la cour il était passé en proverbe de dire, qu'i! valait mieux parler insolemment à la reine, que de marcher sur la robe d'une présidente.

MORGUER, v. braver d'un air fier et menaçant; « morguer le ciel.

SAINT-AMANT.

J'aime les gens hardis, dont l'ame non commune,
Morguant les accidens, fait teste à la fortune.
REGNIER, Sat. XIV.

Sanlecque dit d'un prédicateur :
Vous le voyez toujours campé comme un lutteur,
Les poings toujours fermés, morguer son auditeur.
« S'il ne vous bravent de paroles,
ils vous morgueront de fascheux sem-
blans. » ESTIENNE PASQUIER,
liv. XIV,
lettr. 11.

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« Cette gravité dont vous morguez les gens avec vos illustres emplois. Euvres de Cyrano-Bergerac, tom. 1, pag. 55, Paris, 1699.

Trois conseillers et quatre bons bourgeois
Auprès de là criaient à pleine tête
Et se morguaient d'un air très-malhonnête.

VOLTAIRE, la Guerre civile de Genève, ch. v.

MORIGÉNER, . morigerari, de morem gero, selon quelques uns mais on ne voit pas le rapport qui peut exister entre morigerari qui signifie complaire, s'accommoder à l'humeur de quelqu'un, et morigéner qui exprime l'action de corriger, reprendre. Ce dernier mot ne serait-il pas plutôt formé de géner dans son ancienne signification de torturer? En effet, que fait-on autre chose quand on morigène un enfant, que de changer ses mœurs, torturer en quelque sorte ses mauvais penchans, pour les tourner à la vertu?

On a dit aussi moriginer. « Si vous C'est le participe du verbe morguer, aviez en brave père, moriginé votre

fils, il ne vous aurait pas fait le tour qu'il vous a fait. » MOLIÈRE.

MORION, s. m. ancienne armure de tête plus légère que le heaume, de l'italien morione (casque). Morion vient, selon de La Monnoye, de sa couleur noire.

Ni le coutre de Pharsalie (de Pharsale)
N'eût hurté (heurté) tant d'os d'Italie,
Ni tant de vuides mourrions.

BONSARD Ode à Melin de Saint-Gelais.

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Ni les fières cohortes

Des gens armés horriblement ne font
Leurs mourrions craquer dessus le front.

Le même, les lles fortunées, ode à Marc-
Antoine Muret.

« Donner le morion. Sorte de châtiment qu'on fait souffrir aux soldats dans le corps-de-garde, en leur donnant nombre de petits coups de pique ou de crosse de mousquet sur les fesses nues. Ménage veut que le mot, et que, par conséquent, le supplice, viennent des Mores. Il se trompe. Originairement on donnait le morion, en chargeant la tête du soldat délinquant d'un gros et pesant morion ou casque qui l'incommodait beaucoup, et encore aujourd'hui les Hollandais pratiquent ce châtiment. Mais en France, le morion n'étant plus d'usage, la peine qui lui a succédé, en a pourtant retenu le nom. » Ducatiana, tom. 11, pag. 519, Amsterdam, 1738.

Sur la peine du morion
Autant chevalier que pion.

SCARRON, Virg. trav.

MOROSITÉ, s. f. du latin morositas (humeur chagrine, bizarre ). « De peur que nous ne tombions dans une morosité inutile et odieuse.»> L'Amant ressuscité, liv. iv, in-4°, pag. 154. Ce mot, qui est porté dans le Dictionnaire des trois langues d'A. Oudin, a été hasardé de nouveau par Balzac en même temps qu'anxiété. Telle est la bizarrerie de l'usage qu'anxiété est depuis long-temps naturalisé, tandis que morosité ne l'est pas encore entièrement, et cependant on ne peut guère s'en passer.

MORS, S. m. du latin morsus (mordu), parce que le cheval, ayant dans la bouche cette pièce de son

harnois, la mord, la serre avec ses dents. Remarquons que nos pères ont dit mors au participe que nous disons mordu.

«

Vrayment celuy-là proprement commandoit bien à la guerre, qui luy faisoit souffrir le mors de la bénignité, au point de sa plus forte chaleur.» MONT. liv. 11, ch. 1, en parlant d'Epaminondas.

Ils (les chevaux ) ne connaissent plus ni le frein ni
[ la voix.

En efforts impuissans leur maître se consume,
Ils rougissent le mors d'une sanglante écume.
RACINE, Phèdre, act, v, sc. 6.

M. Thomas a rendu poétiquement cette idée que des chevaux prennent le mors aux dents :

Ses yeux ont vu ses coursiers frémissans Et qu'un aveugle instinct irrite, De rage et de peur bondissans, Braver du conducteur les efforts impuissans, Et, rebelles au mors, précipiter leur fuite Sur les rochers retentissans. Epitre à M Janin de Combe-Blanche, inséréedans l'Almanach des Muses, ann. 1786. MORSURE, s. f. « Les morsures de la calomnie laissent toujours des cicatrices. » BAYLE.

MORT, s. f. du latin morte, ablatif de mors qui a la même signification.

« Les plus mortes morts sont les plus saines. » mont. liv. ch. 19. C'est-à-dire, plus le passage est rapide à la mort, moins il est effrayant.

<< Comme la vie n'est pas la meilleure, pour estre longue, la mort est la meilleure pour n'estre pas longue. » Le méme, liv. ch. 9.

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« Il n'y a que la première mort non plus que la première nuit, qui ait mérité de l'étonnement et de la tristesse! » BALZAC.

« La mort n'arrive qu'une fois, et se fait sentir à tous les momens de la vie; il est plus dur de l'appréhender que de la souffrir. » LA BRUYÈRE.

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Il y a des gens qui courent audevant de la mort, parce qu'ils n'ont point le courage de l'attendre. » SAINTÉVREMONT.

Laissons au vulgaire des hommes
Redouter de la mort les piéges imprévus :

Elle n'est point tant que nous sommes;
Quand elle est, nous ne sommes plus.
L'abbé MANGENOT.

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Aussi grands que la terre, il (Jupiter) lui ( à la
[Mort) fit les deux bras
à-bas
Armés d'une grand'faulx, et les pieds par
Lui calfeutra de laine, afin qu'ame vivante
Ne pût ouïr le bruit de sa trace suivante.
Il ne lui fit point d'yeux, d'oreilles ni de cœur,
Pour n'être pitoyable en voyant la langueur
Des hommes, et pour estre à leur triste prière
Toujours sourde, arrogante, inexorable et fière.
Pour ce elle est toute seule entre les immortels,
Qui ne veut point avoir de temples ni d'autels,
Et qui ne se fléchit d'oraison ni d'offrande.

RONSARD, Hymnes, liv. 11, Hymne 9.

Aux pensers de la mort accoutume ton ame;
Hors son nom seulement, elle n'a rien d'affreux.
Détaches-en l'horreur d'un séjour ténébreux,
De démons, d'enfer, et de flamme,
Qu'aura-t-elle de douloureux ?

La mort est simplement le terme de la vie ;
De peines, ni de biens, elle n'est point suivie :
C'est un asile sûr, c'est la fin de nos maux,
C'est le commencement d'un éternel repos :
pour
s'en faire encore une plus douce image,
Ce n'est qu'un paisible sommeil,
Que, par une conduite sage,

Et

La loi de l'univers engage
A n'avoir jamais de réveil.

Nous sortons sans effort du sein de la nature,
Par le même chemin retournons sur nos pas;
Et pourquoi s'aller faire une affreuse peinture
D'un mal qu'assurément on ne sent point là-bas ?
L'abbé DE CHAULIEU, Epitre à la duchesse de

Bouillon.

Ces vers sont agréables et faciles; mais qui ne répugne à l'idée d'un anéantissement total?

Volant au bruit d'une lutte nouvelle,
Et des héros compagne trop fidelle
Sur les deux camps l'infatigable Mort
S'arrête et plane; et trompeuse d'abord,
Baissant sa taille et retenant sa rage,

D'un voile obscur couvrant son corps hideux,
Elle promet d'épargner le courage
Et le désir des lauriers hasardeux;
Mais de cyprès à peine couronnée,
Elle grandit, d'ombres environnée,
Et tout à coup le spectre colossal
Au front livide, au sourire infernal,
Etend sa main sanglante et décharnée :
Sous cette main terrible, Anglais, Danois
Frappent ensemble et tombent à la fois.

PARNY, les Rosecroix, ch. vi.

au

« On est injuste envers la Mort en la peignant comme on fait on devrait la représenter en vicille femme bien conservée, grande, belle, guste, douce et calme, les bras ouverts pour nous recevoir. C'est l'emblême du repos éternel après la malheureuse vie inquiète et orageuse. » LE PRINCE DE LIGNE.

Demeure, il faut choisir et passer à l'instant

De la vie à la mort, ou de l'être au néant.
Dieux cruels, s'il en est, éclairez mon courage :
Faut-il vieillir courbé sous la main qui m'outrage,
Supporter, ou finir mon malheur et mon sort?"
Qui suis-je? qui m'arrête? et qu'est-ce que la mort?
C'est la fin de nos maux, c'est mon unique asile,
Après de longs transports, c'est un sommeil tran-
[quille.
On s'endort, et tout meurt, mais un affreux réveil
Doit succéder peut-être aux douceurs du sommeil.
On nous menace, on dit que cette courte vie
De tourmens éternels est aussitôt suivie.
O mort! moment fatal! affreuse éternité!
Tout cœur à ton seul nom se glace épouvanté.
Eh! qui pourrait sans toi supporter cette vie,
De nos dévots du jour bénir l'hypocrisie,
D'une indigne maîtresse encenser les erreurs,
Ramper sous un ministre, adorer ses hauteurs,
Et montrer les langueurs de son ame abattue
A des amis ingrats qui détournent la vue?
La mort serait trop douce en ces extrémités :
Mais le scrupule parle, et nous crie: arrêtez.
Il défend à nos mains cet heureux homicide,
Et d'un héros guerrier fait un chrétien timide.

VOLTAIRE.

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Par la mort! espèce de jurement qui n'entre guère que dans le style comique.

C'est ainsi que Scarron traduit le dans fameux quos ego.... de Virgile, son Eneide travestie :

Par la mort!...il n'acheva pas,
Car il avoit l'ame trop bonne :
Allez, dit-il, je vous pardonne,
Une autre fois n'y venez pas.

MORT, ORTE, adj. et s. du latin mortuus, qui a la même signification. « Qui se feit mort est subject d'estre tenu pour vif mourant. » MONT. liv. 11, ch. 9, en parlant des malades imaginaires et plaintifs.

« Si l'on oublie les absens, à plus forte raison les morts, qui sont absens pour toujours. » BUSSY-RABUTIN.

« Comme nous étions le plus en train, nous avons vu apparaître M. le Prenier avec son grand deuil. Nous sommes tous tombés morts; pour moi, c'étoit de honte que j'étois morte; je n'avois rien fait dire à ce Caton sur la mort de sa femme. » Mme DE SÉVIGNÉ.

« J'ai ouï dire à Brayer et à Bourdelot, qu'en voulant faire les enfans robustes, on les fait morts. » La même.

MORT-DIEU, espèce de jurement. Voyez MORBLEU.

MORTEL, ELLE, adj. du latin mortalis (qui cause la mort ou sujet à la mort).

« La cruauté de la reine Marie causa de mortelles convulsions dans le royaume. » MÉZERAY.

En déposant sa dépouille mortelle, L'ame conserve encor sa tache criminelle.

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On dit un effroi mortel et un mortel effroi. Féraud prétend (d'après de Wailly, Gramm. p. 146, édition de 1808) que, quand cet adjectif signifie, qui est sujet à la mort, il ne peut se mettre qu'après son substantif, et, en conséquence, il blame ce vers de Racine dans Esther:

Le succès est certain,
Si le succès dépend d'une mortelle main.

« Je ne pense pas que la critique soit juste.» LAVEAUX, Dictionnaire des difficultés de la langue française. Et nous sommes entièrement de l'avis de M. Laveaux.

Mortel est aussi substantif au masculin, il est synonyme d'homme, et au féminin il ne se dit guère que par opposition à immortelle, à déesse

2.

« Elle n'a pas l'air d'une mortelle. » Académie.

« La condition de mortels égale
tous les hommes. » SAINT-ÉVREMONT.
Un seul jour ne fait pas d'un mortel vertueux
Un perfide assassin, un liche incestueux.
RACINE, Phèdre, act. iv, sc. 2.

Mais, à la place de Socrate,
Le fameux vainqueur de l'Euphrate
Sera le dernier des mortels.

J. B. ROUSSEAU, Ode à la Fortune.
MORTE - PAYE, soldat inactif,
vieux domestique sans fonction. Le
censeur de Garasse l'appelle
morte-paye de l'ignorance et de la
médisance. >>

<<< une

MORTUAIRE, adj. Chaque page de l'histoire est un extrait-mortuaire. MORUE, S. f. de morhua et molua, dans la basse latinité, aussi estil écrit molue, morbue, morue, dans le Parallèle des langues françoise et latines, de Philib. Monet, Roucn, 1637.

On trouve moulue pour morue dans Rabelais, liv. 4, chap. xxx11, et dans Bonav. Despériers, Nouvelle LXV. Depuis, dit M. de La Monnoye, on a dit molue, et enfin morue, qui est aujourd'hui le mot d'usage.

MORVER, v. dérivé de morve. Rabelais dit en parlant de l'adolescence de Gargantua, liv. 1, c. II: « Il se mouschoit à ses manches, il morvoit dedans sa soupe. »

Nous avons morveux, pourquoi s'être privé de morver, qui nous serait si utile?

MOSAÏQUE, s. f. qu'on trouve écrit musaïque dans Cl. Fauchet, ouvrage de rapport qui, à l'aide de pierres ou d'émaux de différentes couleurs, représente des figures, des paysages, etc. « Selon le Dictionnaire de Moréri, édition de 1732, le mot mosaique est dit pour musalque, soit parce qu'on attribuait aux Muses les ouvrages ingénieux faits en mosaiques, soit parce que les édifices publics destinés pour les assemblées des gens de lettres, édifices appelés musaa, furent embellis de ces ou-vrages; car, ajoute l'auteur, il ne

mos, moris. « Je suis le seul fripier
qui ait de la morale. » LE SAGE, Gil-
Blas.

Les habiles dévots,
Selon les gens, ont leur morale.

мmе DESHOULIERES,

On peut ajouter : et selon les temps. « Quelques auteurs traitent la morale, comme on traite la nouvelle architecture, où l'on cherche, avant toutes choses, la commodité. » VAU

VENARGUES.

« Il est vrai qu'il faudroit ne s'attacher à rien, et qu'à tout moment on se trouve le cœur arraché dans les grandes et les petites choses. Mais le moyen? Il faut donc toujours avoir cette morale (chrétienne) dans les mains, comme du vinaigre au nez de peur de s'évanouir.» мmе DE SÉVIGNÉ. Une morale nue apporte de l'ennui; Le conte fait passer le précepte avec lui.

LA FONTAINE.

MORALISER, V. faire des réflexions morales. «Tout événement moralise. »

LA MOTTE.

Mot profond et d'un grand sens. MORALISME, s. m. C'est un mot des journalistes de Trévoux, qui n'a pas fait fortune. « Nous ne sommes pas, disent-ils, de pures machines : il y a bien autant de moralisme que de méchanisme dans notre régime, dans notre tempérament. »

MORALISTE, s. m. On appelait autrefois en Flandres les jansénistes, les moralistes, parce qu'ils enseignaient une morale très-rigide et trèsaustère.

« Le vrai moraliste est celui qui ne parlant, ni par invention, ni par réminiscence, peint toujours l'homme et jamais lui. » Mme DE STAËL.

« Les moralistes sont cette classe entre la nourrice et la bonne, qu'on appelle garde d'enfans. Elles sont souvent aussi bêtes que celui qu'elles tiennent par les lisières. » LE PRINCE

DE LIGNE.

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| qui a la même signification; rapport
des actions avec les principes de la
morale; réflexion morale, sens mo-
'ral qu'on peut tirer d'une fable, d'un
conte, d'une pièce dramatique, etc.
Quelquefois les auteurs de ces sortes
d'ouvrages laissent à la sagacité des
lecteurs à tirer cette moralité, quel-
quefois aussi ils la présentent, soit
en prenant eux-mêmes la parole:
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugemens de cour vous rendront blanc ou noir,

Et c'est par cette affabulation que La Fontaine termine sa fable qui a pour titre les Animaux malades de la peste; soit en mettant la moralité dans la bouche d'un des personnages qui sont en scène; c'est ainsi que dans la fable du Corbeau et du Renard, le premier dit au second:

Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Liv. 1er, fable 2.

"

« C'est une règle générale, dit M. Petitot, que le vice et le crime ne sortent pas triomphans: de l'observation de cette règle il résulte que chaque pièce, dans son ensemble, offre une moralité consolante; et c'est cette moralité que nos penseurs modernes ont prise pour de la morale : l'erreur à cet égard a été si complète qu'elle a influé sur notre langue; et l'on dit assez généralement aujourd'hui, quoiqu'à tort, c'est un homme d'une grande moralité, qui a beaucoup de moralité, lorsqu'on veut faire l'éloge de ses mœurs. La moralité n'est que la réflexion qui résulte d'une action dont on est témoin, d'un récit que l'on entend; et toutes les pièces de théâtre renferment des moralites, parce qu'elles sont composées d'actions et de récits. » Répertoire du Theatre français, tom, xv, pag. 488, de la Comédie et de la Morale.

Probablement de ces affabulations, de ces conséquences tirées des apologues, on a appelé moralité une petite pièce de vers qui contient un précepte utile pour se bien comporter dans le commerce de la vie.

MORALITÉ.

Du bien que l'on a fait la douce jouissance
Est un baume épanché dans un cœur vertueus ;

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