Le malaise de la pensée philosophique

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Baillière, 1905 - Thought and thinking - 200 pages

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Popular passages

Page 169 - La première était d'obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la religion en laquelle Dieu m'a fait la grâce d'être instruit dès mon enfance , et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l'excès qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés de ceux avec lesquels j'aurais à vivre.
Page 156 - La volonté est un des principaux organes de la créance; non qu'elle forme la créance, mais parce que les choses sont vraies ou fausses, selon la face par où on les regarde. La volonté, qui se plaît à l'une plus qu'à l'autre, détourne l'esprit de considérer les qualités de celles...
Page 142 - En fait, les sciences physiques ou naturelles nous avaient promis de supprimer « le mystère ». Or, non seulement elles ne l'ont pas supprimé, mais nous voyons clairement aujourd'hui qu'elles ne l'éclairciront jamais. Elles sont impuissantes, je ne dis pas à résoudre, mais à poser convenablement les seules questions qui importent : ce sont celles qui touchent à l'origine de l'homme, à la loi de sa conduite, et à sa destinée future. L'inconnaissable nous entoure, il nous enveloppe, il nous...
Page 122 - La liberté absolue n'est pas soumise à la raison, elle est le principe de la raison. Dieu est l'auteur de notre raison; c'est nous, et non pas lui, qui sommes soumis à l'empire de la raison.
Page 92 - La science est incapable de nous fournir une explication ou une interprétation acceptable de l'univers. Elle est incapable de fonder une morale. Et elle est incapable enfin de se substituer à la religion dans l'évolution sociale de l'humanité.
Page 91 - Dès le début, on fait fausse route et l'on se donne toutes les chances d'insuccès, lorsqu'on sépare le problème de la vérité, du problème de la conduite et qu'on se croit libre d'accepter une conception comme exprimant l'ordre du monde, avant d'avoir examiné les conséquences probables de son adoption sur la pratique de la vie...
Page 115 - ... écolière la réponse que dicte le cœur : « Oui certes, il est possible de douter du devoir et de sa valeur absolue, mais ce doute est criminel ; nous ne voulons pas l'accueillir.
Page 123 - D'avance j'ai dit que si je me prononçais pour la liberté divine, c'est essentiellement afin de rendre raison de la liberté humaine, dont la réalité se fonde, à mes yeux, sur l'autorité du devoir. Il ya entre la preuve métaphysique et la preuve morale une solidarité que je crois inutile de dissimuler; car il faut bien qu'une fois, au sommet, toutes les méthodes se rencontrent. Pour croire que la liberté humaine suppose la...
Page 64 - ... pouvaient aboutir, elles auraient aussi pour effet de déduire les catégories supérieures des catégories inférieures, ce qui est contraire à la logique. Rien dans le Monde, à commencer par l'Espace et le Temps, n'est concevable que par la Conscience, et l'on voudrait faire sortir la Conscience des formes mêmes qui en sont extraites et ne valent que comme abstractions quand on les en sépare. Ainsi le Monde existerait avant la sensibilité ; il y aurait des objets avant que des objets fussent...
Page 95 - J'accorde à la raison tout ce r que je lui dois. L'homme ne l'a reçue que pour s'en servir ; et nous avons assez bien prouvé , je pense , qu'elle n'est pas fort embarrassée par les difficultés qu'on lui oppose ronlre la Providence.

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