Une chauve-souris donnna tête baissée Dans un nid de belette, et, sitôt qu'elle y fut, L'autre, envers les souris de longtemps courroucée, Pour la dévorer accourut. Quoi! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire, Après que votre race a tàché de me nuire! N'êtes-vous pas souris? parlez sans fiction. Pardonnez-moi, dit la pauvrette, Ce n'est pas ma profession. Moi, souris! des méchants vous ont dit ces nouvelles. Je suis oiseau, voyez mes ailes : Deux jours après, notre étourdie Chez une autre belette aux oiseaux ennemie. La voilà derechef en danger de sa vie. Je suis souris, vivent les rats! Jupiter confonde les chats! Par cette adroite repartie Elle sauva deux fois sa vie. Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants, Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue. Le sage dit, selon les gens : Vive le roi! vive la ligue! Mortellement atteint d'une flèche empennée, Cruels humains! vous tirez de nos ailes De quoi faire voler ces machines mortelles! Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre. Des enfants de Japet toujours une moitié Et ne sachant où mettre un fardeau si pressant, Ce second terme échu, l'autre lui redemande |