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Vos griffes la pourront blesser
Quand vous voudrez la caresser.
Permettez donc qu'à chaque patte
On vous les rogne; et, pour les dents,
Qu'on vous les lime en même temps:
Vos baisers en seront moins rudes,

Et pour vous plus délicieux;

Car ma fille y répondra mieux,
Étant sans ces inquiétudes.

Le lion consent à cela,

Tant son âme étoit aveuglée!

Sans dents ni griffes le voilà,

Comme place démantelée.

On lâcha sur lui quelques chiens
Il fit fort peu de résistance.

Amour! Amour! quand tu nous tiens, On peut bien dire : Adieu prudence!

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Du rapport d'un troupeau, dont il vivoit sans soins,
Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite;
Si sa fortune étoit petite,

Elle étoit sûre tout au moins.

A la fin, les trésors déchargés sur la plage
Le tentèrent si bien, qu'il vendit son troupeau,
Trafiqua de l'argent, le mit entier sur l'eau.
Cet argent périt par naufrage.

Son maître fut réduit à garder les brebis,

Non plus berger en chef comme il étoit jadis,

Quand ses propres moutons paissoient sur le rivage: Celui qui s'étoit vu Corydon ou Tircis

Fut Pierrot, et rien davantage.

Au bout de quelque temps il fit quelques profits.
Racheta des bêtes à laine;

Et comme un jour les vents, retenant leur haleine,
Laissoient paisiblement aborder les vaisseaux :
Vous voulez de l'argent, ô mesdames les Eaux,
Dit-il; adressez-vous, je vous prie, à quelque autre :
Ma foi, vous n'aurez pas le nôtre.

Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé.
Je me sers de la vérité

Pour montrer, par expérience,

Qu'un sou, quand il est assuré,
Vaut mieux que cinq en espérance;

Qu'il se faut contenter de sa condition;

Qu'aux conseils de la mer et de l'ambition
Nous devons fermer les oreilles.

Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront.
La mer promet monts et merveilles :

Fiez-vous-y; les vents et les voleurs viendront.

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La mouche et la fourmi contestoient de leur prix. O Jupiter! dit la première,

Faut-il que l'amour-propre aveugle les esprits, D'une si terrible manière

Qu'un vil et rampant animal

A la fille de l'air ose se dire égal!

Je hante les palais, je m'assieds à ta table;
Si l'on t'immole un bœuf, j'en goûte devant toi;

Pendant que celle-ci, chétive et misérable,

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Je le fax, et je bas 1. MAG Sein ruand je veux;
Je or jour est des Creat

Je rehausse di teln & blancheur nature

Et la demuere mai que nest à sa braute
Une femme allani cu colga

C'est un ajustement les mouthes emprante,
Puis a lz-moi rompre la tête

De vis readers! - Av: z-vous dit?

Lui répliqua la ménagère.

Vous hantez les palais; mais on vous y maudit.
Et quant à goûter la première

De ce qu'on sert devant les dieux,

Croyez-vous qu'il en vaille mieux?

Si vous entrez partout, aussi font les profanes.
Sur la tête des rois et sur celle des ànes.
Vous allez vous planter, je n'en disconviens pas;
Et je sais que d'un prompt trépas

Cette importunité bien souvent est punie.

Certain ajustement, dites-vous, rend jolie;

J'en conviens: il est noir ainsi que vous et moi.
Je veux qu'il ait nom mouche; est-ce un sujet pourquoi
Vous fassiez sonner vos mérites?

Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites?

Cessez donc de tenir un langage si vain :

N'ayez plus ces hautes pensées.

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