Le lion, terreur des forêts, Devenus forts par sa foiblesse. Le cheval s'approchant lui donne un coup de pied, Le malheureux lion, languissant, triste et morne, Peut à peine rugir, par l'âge estropié. Il attend son destin sans faire aucunes plaintes; Quand, voyant l'àne même à son antre accourir: Dans un bois où chantoit la pauvre Philomèle. Ne quitterez-vous point ce séjour solitaire ? Pour ne chanter qu'aux animaux, Tout au plus à quelque rustique! Le désert est-il fait pour des talents si beaux? Sans cesse il vous souvient que Térée autrefois, Exerca sa fureur sur vos divins appas. Et c'est le souvenir d'un si cruel outrage Qui fait, reprit sa sœur, que je ne vous suis pas : En voyant les hommes, hélas! Il m'en souvient bien davantage. Je ne suis pas de ceux qui disent: Ce n'est rien, Je dis que c'est beaucoup; et ce sexe vaut bien D'une femme qui dans les flots Avoit fini ses jours par un sort déplorable. |