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LA MÉTAMORPHOSE

DE

LA PERRUQUE DE CHAPELAIN EN COMÈTE.

La plaisanterie que l'on va voir est une suite de la parodie précédente. Elle fut imaginée par les mêmes auteurs, à l'occasion de la comète qui parut à la fin de l'année 1664. Ils étoient à table chez M. Hessein [a], frère de l'illustre madame de La Sablière.

On feignoit que Chapelain ayant été décoiffé par La Serre, avoit laissé sa perruque à calotte dans le ruisseau, où La Serre l'avoit jetée.

Dans un ruisseau bourbeux la calotte enfoncée,
Parmi de vieux chiffons alloit être entassée,
Quand Phébus l'aperçut, et du plus haut des airs
Jetant sur les railleurs un regard de travers:

Quoi ! dit-il, je verrai cette antique calotte,
D'un sale chiffonnier remplir l'indigne hotte!

Ici devoit être la description de cette fameuse perruque,

Qui de tous ses travaux la compagne fidèle,

A vu naître Guzman et mourir la Pucelle;

Et qui de front en front passant à ses neveux

Devoit avoir plus d'ans qu'elle n'eut de cheveux.

[a] M. Hessein, dont il est parlé dans la correspondance de Racine et de Despréaux, n'est connu que par son esprit de contradiction.

Enfin Apollon changeoit cette perruque en comète. Je veux, disoit ce dieu, que tous ceux qui naîtront sous ce nouvel astre, soient poëtes,

Et qu'ils fassent des vers, même en dépit de moi.

Furetière, l'un des auteurs de la pièce, remarqua pourtant que cette métamorphose manquoit de justesse en un point: c'est, dit-il, que les cométes ont des cheveux, et que la perruque de Chapelain est si usée qu'elle n'en a plus. Cette badinerie n'a jamais été achevée.

Chapelain souffrit, dit-on, avec beaucoup de patience les satires que l'on fit contre sa perruque. On lui a attribué l'épigramme suivante, qui n'est pas de lui.

Railleurs, en vain vous m'insultez,

Et la pièce vous emportez;

En vain vous découvrez ma nuque :
J'aime mieux la condition

D'être défroqué de perruque,

Que défroqué de pension.

ODE

IN EXPUGNATIONEM

NAMURCE,

EX GALLICA ODE N. B. D. IN LATINAM CONVERSA,

AUCTORE CAROLO ROLLIN, REGIO ELOQUENTIÆ PROfessore.

Les pièces suivantes sont insérées dans l'édition de 1701. Elles le sont également dans celle de 1694, à l'exception des deux dernières. Voyez ce qu'en dit l'auteur, dans un avertissement qui suit la préface de cette même édition, tome Ier, page 20. Les éditeurs de 1713 les ont omises, vraisemblablement pour ne pas trop grossir leur volume. Brossette et Saint-Marc auroient pu d'autant mieux se dispenser d'imiter cet exemple, qu'ils ont recueilli des pièces que Despréaux n'auroit sûrement pas adoptées comme celles-ci.

DOCTISSIMO ET CLARISSIMO VIRO

NICOLAO B. D.

HENDECASYLLABI.

Gallici decus arbiterque Pindi,
Codris ac Baviis timende vates :
Per quem laude vigens nova vetustas
Contra murmura plebis imperitæ,
Et convicia stat calumniantum:
Munus accipe, te, BOLÆE, dignum:
Quod tu, sis licet aure delicatâ
Judex difficilis, severiorque,
Non tamen, reor, improbare possis.
Versus ecce tuos tibi latinis

Donatos numeris modisque mitto.
Nostris credideram hoc opus Camoenis
Intractabile. Nubium meatus
Tecum tendere in arduos verebar,
Pennisque imparibus sequax hirundo
Post audacem aquilam volare stridens
Insuetum per iter. Sed adstitêre,
Quotquot Roma tulit bonos poetas,
Inservire operi tuo, locumque
Versus inter habere gestientes
Vatis, vindice quo perenne servant
Illæsi decus inter inquieta

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