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SUBSTANTIFS PRÉCÉDÉS DE DEUX ADJECTIFS DEMANDANT APRÈS EUX DES PRÉPOSITIONS

DIFFERENTES.

Ce père est utile et cher à sa famille.

(GIRAULT-DUVIVIER.)

La religion est nécessaire et naturelle à l'homine. (ANONYME.)

Un substantif peut être accolé à deux adjectifs, pourvu que les rapports qui les lient soient exprimés par la même préposition, ou, ce qui est la même chose, pourvu que ces adjectifs demandent après eux la même préposition: Ce père est UTILE et CHER à sa famille. Cette phrase est correcte, parce que les adjectifs utile et cher exigent la préposition à; on dit utile à, cher à. Mais on ne pourrait pas dire: Cet homme est UTILE et CHERI de sa famille, parce que utile et chéri ne veulent pas la même préposition; dans ce cas, il faut faire suivre chaque adjectif de la préposition qui lui convient, et dire : Cet homme est UTILE A sa famille et EN est CHÉRI.

N° CXL.

ADJECTIFS QUI ONT QUELQUE RESSEMBLANCE, MAIS DONT LA SIGNIFICATION EST

DIFFÉRENTE.

La déesse des bois n'est pas si matinale.

(LA FONTAINE.)

Les coqs, ui disait 11, ont beau chanter matin,
Je suis plus matineux encore.
(LA FONTAINE.)

Il faut bien se garder de confondre certains adjectifs qui ont un air de ressemblance, mais dont la signification est tout-à-fait différente.

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NOTA. Il y a encore: Éhonté et effronté; éminent el imminent; ennuyant et ennuyeux, fortuné et riche; membré et membru; mousseux et moussu; ombrageux et ombreux ; passanı el passager; sourd-muet et sourd-et-muet; capable et susceptible; conséquent (1) et considé rable, etc., etc. Voir les dictionnaires de synonymes.

- N° CXLI.

ADJECTIFS CONVENANT LES UNS AUX PERSONNES, LES AUTRES AUX CHOSES.

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Il est des adjectifs qui conviennent exclusivement aux personnes, comme consolable, inconsolable, et d'autres qui ne peuvent s'appliquer qu'aux choses, tels que pardonnable, déplorable, etc. Cependant Racine a dit un prince déplorable: Vous voyez devant vous un prince Déplorable.

OBSERVATION.-Les adjectifs qui dérivent des verbes, comme pardonnable, consolable, formés de pardonner, et de consoler, se disent des personnes et des choses, selon que les verbes, d'où ils dérivent ont pour régime direct un nom de personne ou un nom de chose. Comme on ne dit pas pardonner quelqu'un, consoler quelque chose, il en résulte qu'on ne saurait dire que quelqu'un est pardonnable, ni que quelque chose est consolable. EXERCICE PHRASEOLOGIQUE.

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(1) Collin-d'Harleville, dans sa comédie des Mœurs du jour, a signalé le ridicule du mot conséquent qor e vulgaire emploie pour considérable, de conséquence, parce qu'il est plus court:

BASSET.

Votre domaine est-il conséquent?

FORMONT. Conséquent !

BASSET,

Considérable? Eh oui, c'est clair.

FCRMONT (avec malice).

En l'expliquant.

- N° CXLII. cena

MODIFICATIONS QUE SUBISSENT LES ADJECTIFS POUR EXPRIMER LES DIVERS DEGRÉS DE SIGNIFICATION OU DE QUALIFICATION,

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En disant : C'est un homme MENU, je ne fais qu'énoncer simplement la manière d'être de l'homme; mais si je dis Cet homme est MOINDRE que vous, cette faute est MINIME, MINUTISSIME, les adjectifs moindre, minime, minutissime, outre l'idée fondamentale de qualification, expriment une idée accessoire de comparaison, soit en plus, soit en moins, cu de la qualité portée au plus haut ou au moindre degré. En effet, moindre signifie plus menu ou plus petit; minime ou minutissime, très-menu ou très-petit.

Quand la qualité est simplement énoncée, comme dans : Un homme menu, une femme menue, le degré de signification s'appelle positif, parce qu'alors l'adjectif exprime la qualité d'une manière positive, c'est-à-dire sans aucun rapport de comparaison. Lorsque la qualité est énoncée avec comparaison en plus ou en moins, comme quand on dit: Ce n'est pas être petit que d'être MOINDRE qu'un grand, le degré de signification s'appelle comparatif.

Si la qualité est énoncée à un très-haut degré de supériorité ou d'infériorité, comme dans cette faute est MINIME OU MINUTISSIME, le degré de signification reçoit le nom de superlatif.

Un très-petit nombre d'adjectifs en français expriment par eux-mêmes, c'est-à-dire par le moyen de leurs finales, les trois degrés, dits positif, comparatif, superlatif. De fait, nous n'avons que trois mots qui aient le sens et la forme de comparatifs; ce sont : Moindre, c'est-à-dire plus menu ou plus petit.

Meilleur, qui ne dérivent d'aucun adjectif connu;

Pire,

car, quoiqu'ils aient le sens de plus bon ct de plus mauvais, ni bon ni mauvais n'entre dans leur composition.

En faits de superlatifs, nous avons :

Amplissime (très-ample).

Bellissime (très-beau).

Clarissime (très-clair).

Corpulentissime (très-corpulent).

Eminentissime très-éminent).

Excellentissime (très-excellent).
Nobilissime (très-noble).
Savantissime (très-savant).
Puissantissime (très-puissant).
Fidelissime (très-fidèle).

Fourbissime (très-fourbe).

Généralissime (très-grand général).

Grandissime (très-grand).

Ignorantissime (très-ignorant).

Habilissime (très-habile),

Petitissime (très-petit).

Illustrissime (très-illustre).
Prudentissime (très-prudent).
Rarissime (très-rare).
Verissime (tres-vrai).
Sérénissime (très-serein),

Parvulissime (très-petit).

Il est vrai que dans le discours familier on ne se fait point faute de ces formes, lorsqu'on a cette idée à peindre, et l'on ne craint point d'en créer, selon le besoin. Nous allons voir de quelle manière on exprime ces idées accessoires de comparaison ou de la qualité portée au plus haut ou au moindre degré.

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Le comparatif s'exprime, comme on le voit, par les adverbes aussi, autant, moins, plus, mieux, que l'on place devant les adjectifs; et, selon que la comparaison présente l'idée d'égalité, de supériorité ou d'infériorité, le comparatif est lui-même appelé comparatif d'égalité, de supériorité, d'infériorité.

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Le superlatif s'exprime au moyen des adverbes très, fort, extraordinairement, parfaitement, extrêmement, infiniment, le plus, le moins, le meilleur, le pire, le moindre.

Si le superlatif exprime une idée de comparaison, comme dans la deuxième série des exemples cités, on l'appelle superlatif relatif; on le nomme superlatif absolu, lorsqu'il n'y a pas de comparaison, ainsi que dans la première séri.

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DES MOTS EXPRIMANT PAR EUX-MÊMES UNE IDÉE DE SUPÉRIORITÉ OU D'INFÉRIORITÉ.

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C'est un homme rare celui qui ne peut faire pis On ne fait rien de mieux que le bien.

que de se tromper.

(FONTENELLE.)

(BARRUEL)

Nous n'avons, dans notre langue, que cinq mots qui expriment par eux-mêmes une

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