Poesie

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L'Imprimerie Nationale, 1905
 

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Popular passages

Page 229 - Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres, Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux; Maintenant que je suis sous les branches des arbres, Et que je puis songer à la beauté des cieux ; Maintenant que du deuil qui m'a fait l'âme obscure Je sors, pâle et vainqueur, Et que je sens la paix de la grande nature Qui m'entre dans le cœur ; Maintenant que je puis, assis au bord des ondes...
Page 230 - Je conviens qu'il est bon, je conviens qu'il est juste Que mon cœur ait saigné, puisque Dieu l'a voulu! Je ne résiste plus à tout ce qui m'arrive Par votre volonté. L'âme de deuils en deuils, l'homme de rive en rive, Roule à l'éternité.
Page 233 - Sans que rien ici-bas puisse m'en consoler, Je regarde toujours ce moment de ma vie Où je l'ai vue ouvrir son aile et s'envoler!
Page 230 - Dès qu'il possède un bien, le sort le lui retire. Rien ne lui fut donné, dans ses rapides jours, Pour qu'il s'en puisse faire une demeure, et dire: C'est ici ma maison, mon champ et mes amours!
Page 306 - L'abîme Qui n'a pas de rivage et qui n'a pas de cime Etait là, morne, immense ; et rien n'y remuait. Je me sentais perdu dans l'infini muet. Au fond, à travers l'ombre, impénétrable voile, On apercevait Dieu comme une sombre étoile. Je m'écriai : — Mon âme, ô mon âme ! il faudrait, Pour traverser ce gouffre où nul bord n'apparaît, Et pour qu'en cette nuit jusqu'à ton Dieu tu marches, Bâtir un pont géant sur des millions d'arches.
Page 231 - Je sais que le fruit tombe au vent qui le secoue, Que l'oiseau perd sa plume et la fleur son parfum ; Que la création est une grande roue Qui ne peut se mouvoir sans écraser quelqu'un...
Page 232 - Nos destins ténébreux vont sous des lois immenses Que rien ne déconcerte et que rien n'attendrit. Vous ne pouvez avoir de subites clémences Qui dérangent le monde, ô Dieu, tranquille esprit ! Je vous supplie, ô Dieu ! de regarder mon âme, Et de considérer . Qu'humble comme un enfant et doux comme une femme. Je viens vous adorer ! Considérez encor que j'avais, dès l'aurore, Travaillé, combattu, pensé, marché, lutté...
Page 343 - Belle, candide, ainsi qu'une plume de cygne Qui reste blanche, même en traversant la nuit! Elle s'en est allée à l'aube qui se lève, Lueur dans le matin, vertu dans le ciel bleu, Bouche qui n'a connu que le baiser du rêve, Ame qui n'a dormi que dans le lit de Dieu!
Page 440 - O générations aux brumeuses haleines, Reposez-vous! pas noirs qui marchez dans les plaines! Dormez, vous qui saignez; dormez, vous qui pleurez! Douleurs, douleurs, douleurs, fermez vos yeux sacrés! Tout est religion et rien n'est imposture. Que sur toute existence et toute créature, Vivant du souffle humain ou du souffle animal, Debout au seuil du bien, croulante au bord du mal, Tendre ou farouche, immonde ou splendide, humble ou grande, La vaste paix des cicux de toutes parts descende!
Page 13 - Et grave, au front penchant, aux membres appauvris, Quand, tâchant de comprendre et de juger, j'ouvris Les yeux sur la nature et sur l'art, l'idiome, Peuple et noblesse, était l'image du royaume; La poésie était la monarchie ; un mot...

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