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est 1; car les nombres d'or sont une suite de 19 nombres qui répondent à 19 ans, et indiquent successivement les années qui s'écoulent avant que la nouvelle lune revienne au 1er janvier. En 1787, on comptoit 2 de nombre d'or; en 1788, on avoit 3, et ainsi de suite, et chaque fois la lune recommence I I jours plus tôt. Au bout de trois ans, cela fait 33, c'est-à-dire une lune entière, et quatre jours de plus; ainsi tous les trois ans, il y treize nouvelles lunes dans le cours d'une année. On appelle communément lune de janvier la lunaison qui se termine dans le mois de janvier; lune de mars, celle qui finit dans le mois de mars. Celle qui règle la fête de Pâques n'est pas la lune de mars, mais c'est celle dont le quatorzième arrive le 21 de mars, ou qui le suit; le dimanche après ce quatorzième est toujours la fête de Pâques; aussi elle varie depuis le 22 de mars jusqu'au 25 d'avril.

L'ÉPACTE est le nombre qui indique l'âge de la lune le 1er janvier : ainsi quand l'épacte est I, comme en 1778, la lune a un jour quand l'année commence, c'est-à-dire que la lune a été nouvelle le 31 décembre.

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Les épactes vont toujours en augmentant de 11; par exemple, en 1779, l'épacte étoit 12, et ainsi de suite; excepté en 1786, où elle a augmenté de 12, ce qui arrive tous les 19 ans, lorsque le nombre d'or a été 19 et devient 1. Par cette règle il est aisé de trouver l'épacte de chaque année, en ajoutant II, et ôtant 30, lorsqu'ils y sont. On trouvera 9 pour 1795, ensuite 20, 1, 12, 23, 4, 15, 26, 7, 18, 0, 11, 22, 3, 14, 25, 6, 17, 28, 9, 20, I, 12, etc.

L'épacte sert à trouver l'âge de la lune, en l'ajoutant avec le quantième du mois; mais au mois de décembre, il y auroit dix jours d'erreur, si l'on n'ajoutoit pas successivement et peu à peu ces dix jours, en commençant au mois de mars, parceque la lune accélère tous les mois d'environ un jour, excepté dans les deux premiers mois où il y en a un plus court que les autres.

Ainsi, je suppose que le 16 juillet 1787, on veuille trouver l'âge de la lune, on ajoutera 16 avec l'épacte 11, et de plus 5 jours, parcequ'il y a cinq mois depuis mars; on aura 32; et ôtant 30, il restera 2 pour l'âge de la lune; en effet, la nouvelle lune arrivera le 14 au

soir fort près de minuit. Au reste, il pourroit bien y avoir un jour d'erreur, et même deux, dans l'usage de cette opération; mais on n'a pas droit d'attendre une plus grande précision d'une règle aussi simple; il en fau droit une trop compliquée pour l'avoir plus

exacte.

Le CYCLE SOLAIRE recommence tous les 28 ans; la première année de chaque cycle (comme 1784), l'année commence par un jeudi, la seconde par un samedi, par un samedi, parceque 366 jours font 52 semaines et 2 jours; la troisième par un dimanche, et ainsi de suite, augmentant d'un jour après les années communes, et de deux après les années bissextiles.

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Comme il y a un saut ou une augmentation d'un jour tous les quatre ans, il faut que les sept jours aient passé quatre fois ; c'est-àdire qu'il faut vingt-huit ans pour que les augmentations reviennent dans le même ordre. Ce calcul ressemble à celui des löges que l'on a au spectacle tous les quatre jours; comme il y a sept jours dans la semaine, ce n'est qu'au bout de quatre fois sept, ou de vingt-huit jours, qu'on recommence à avoir

les mêmes jours dans l'ordre où on les avoit eus d'abord, et avec les mêmes diversités.

On demande souvent aux astronomes ce que c'est que la lune de mars; ils répondent toujours, c'est celle qui finit dans le mois de

mars.

On appelle quelquefois la lune d'avril lune rousse, peut-être parceque les gelées du mois d'avril font roussir ou jaunir les bourgeons.

CHAPITRE VII.

Des éclipses.

Le calcul des éclipses est la chose qui étonne le plus dans les recherches des astronomes; mais c'est parceque le spectacle en est plus frappant pour le public; car la difficulté n'est pas plus grande que celle des autres parties de l'astronomie. Les éclipses totales de soleil sont sur-tout remarquables; on passe dans un instant du jour le plus écla-▾ tant à une obscurité pareille à celle de la nuit, et même plus sensible et plus frappante; les chevaux sont obligés de s'arrêter dans le milieu du chemin, ne sachant où mettre le pied; la rosée commence à tomber, par l'interruption subite de la chaleur; les oiseaux même retombent vers la terre par l'effroi que leur cause une si triste obscurité. Il n'y a eu depuis long-temps à Paris d'autre éclipse totale que celle du 22 mai 1724, et il n'y en aura point dans le dix-neuvième siècle, comme je m'en suis assuré pour satis

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