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ment 2865 lieues; ainsi nous sommes éloignés du centre de la terre de 1432 lieues et demie.

Quand on a eu trouvé que le degré de la terre étoit de 57050 toises, les astronomes sont convenus d'appeler une lieue de France la vingt-cinquième partie de cette longueur, c'est-à-dire 2282 toises; mais, excepté dans les livres de sciences, le nom de lieues est très équivoque; celles de Bourgogne sont environ de 3000 toises, celles de Languedoc de 4000; les lieues marines sont la vingtième partie du degré, ou 2880 toises; enfin les lieues de poste ne sont guère que de 2000 toises. Sur les grandes routes qui aboutissent à Paris, on a placé depuis quelques années des colonnes de mille en mille toiscs, afin que le nom des lieues, qui étoit trop arbitraire, pût être remplacé par celui des milles, sur lequel il ne peut y avoir de confusion. On part de la rue Notre-Dame, et le dixième mille se voit à l'entrée de Versailles, près de la place.

Tout ce que nous venons de dire suppose que la terre est un globe parfait, et la différence est en effet très petite. Mais les astro

nomes n'ont laissé pas

que

de s'en occuper

beaucoup. Dès 1666, on observa que Jupiter étoit un peu aplati du côté des poles, et c'étoit une suite de l'effet de la force centrifuge, dont Huygens avoit démontré les lois. L'académie s'assura dès 1671, en envoyant Richer à Cayenne, que la pesanteur étoit moindre yers l'équateur que dans nos pays; ce qui étoit une nouvelle preuve de cet effet de la force centrifuge, qui devoit tendre à aplatir la terre: Newton le prouva aussi dans son fameux livre des Principes mathématiques de la Philosophie naturelle; mais, pour s'en assurer, il falloit mesurer les degrés de la terre en différents pays.

En 1735, l'académie envoya au Pérou, Godin, Bouguer et la Condamine; et en Laponie, Maupertuis, le Monnier, Clairaut, etc. Ceux-ci trouvèrent en effet le degré de la terre plus grand de 669 toises que les premiers; cela prouve que la terre est plus plate, moins convexe du côté des poles ; car plus un cercle a de courbure, plus ses degrés sont petits.

On avoit cru pendant quelque temps que des degrés plus grands annonçoient un alon

gement, et quelques personnes soutenoient en effet que la terre étoit alongée vers les poles; mais c'étoit une erreur de géométrie dont on ne tarda pas à revenir.

L'aplatissement total de la terre est de ; ce qui fait 8 lieues et demie que la terre a de moins dans le sens de ses poles ou de son axe que dans celui de l'équateur.

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CHAPITRE III.

Manière de connoître les Constellations.

Dès qu'on commence à s'intéresser à l'astronomie, on desire connoître les noms des étoiles; ainsi nous allons expliquer la façon de distinguer les principales; il est bon pour cela d'avoir un globe céleste, mais l'on peut y parvenir encore sans ce secours.

On distingue tout au plus cinq à six mille étoiles à la vue simple, de manière à pouvoir les compter; avec nos plus forts télescopes, on en pourroit distinguer cent millions: ce n'est rien en comparaison de ce que nous ne pouvons voir, mais le monde est infini. On a divisé les étoiles en cent constellations. Nous avons expliqué déja celle de la grande ourse, fig. 2, et nous ajouterons celle d'Orion, fig. 3, la plus belle des constellations qui paroissent le soir en hiver. On y remarque trois étoiles égales et en ligne droite, assez voisines l'une de l'autre, qu'on appelle quelquefois les trois Rois et le Rateau, mais que les astronomes

appellent le Baudrier d'Orion. Elles sont dans le milieu d'un grand carré formé de quatre étoiles, dont deux sont de la première grandeur. (Il y a quinze étoiles plus brillantes qu'on appelle de la première grandeur :

deux qui sont dans Orion, sont le Pié qui est à notre droite, et l'Épaule qui est à notre gauche.)

Lorsqu'au mois de janvier ou de février, on voit cette constellation d'Orion, le soir, du côté du midi, la direction des trois étoiles du Baudrier marque d'un côté Sirius, ou le . grand Chien, la plus belle étoile du ciel, et à droite, mais plus haut, les Pléiades, qui font un groupe de petites étoiles près desquelles est l'œil du Taureau ou Aldebaran, étoile de la première grandeur.

Une diagonale tirée par ce pié d'Orion, qui est le plus à droite, et par celle des trois étoiles du Baudrier, qui est le plus à gauche, va se diriger vers deux étoiles de la seconde grandeur, qui sont les deux-têtes des Gémeaux, Castor et Pollux.

Les deux étoiles les plus boréales du carré de la grande Ourse forment une ligne qui va vers la Chèvre, étoile de la première gran

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