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Et les étoiles d'or, légions infinies,

À voix haute, à voix basse, avec mille harmonies,
Disaient, en inclinant leurs couronnes de feu;
Et les flots bleus, que rien ne gouverne et n'arrête,
Disaient, en recourbant l'écume de leur crête :

-C'est le Seigneur, le Seigneur Dieu !

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18. L'AUTOMNE.

LAMARTINE (1791-1869).

Salut! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars!
Salut, derniers beaux jours! Le deuil de la nature
Convient à ma douleur, et plaît à mes regards.

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois.

Qui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
À ses regards voilés je trouve plus d'attraits :
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais!

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d'un regard d'envie
Je contemple ces biens dont je n'ai pas joui.

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,

Je vous dois une larme au bord de mon tombeau.
L'air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d'un mourant le soleil est si beau.

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Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel;

Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel.

Peut-être l'avenir me gardait-il encore

Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ;
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme et m'aurait répondu.

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire,
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux;

Moi, je meurs, et mon âme, au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

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19. TRISTESSE.

DE MUSSET (1810-1857).

J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté:
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.

Quand j'ai connu la vérité,
J'ai cru que c'était une amie :
Quand je l'ai comprise et sentie
J'en étais déjà dégoûté.

Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle,
Ici-bas ont tout ignoré.

Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.

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21. LE CHÊNE ET LE ROSEAU.

LA FONTAINE (1621-1695).

Le chêne un jour dit au roseau :
Vous avez bien sujet d'accuser la nature;
Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ;
Le moindre vent qui d'aventure

Fait rider la face de l'eau

Vous oblige à baisser la tête ;
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.

Tout vous est aquilon, tout me semble zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir,
Je vous défendrais de l'orage:

Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
Votre compassion, lui répondit l'arbuste,
Part d'un bon naturel; mais quittez ce souci :

Les vents me sont moins qu'à vous redoutables,
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables

Résisté sans courber le dos;

Mais attendons la fin. Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie

Le plus terrible des enfants

Que le nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'arbre tient bon; le roseau plie.

Le vent redouble ses efforts,

Et fait si bien qu'il déracine

Celui de qui la tête au ciel était voisine,

Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts.

COMPOSITION EXERCISES

BASED ON

THE FRENCH READER.

[It is recommended that the extracts from the Reader should be used as a basis for oral practice, dictation, etc. The exercises here given have not been divided into lessons: such portions may be assigned for this purpose as the teacher deems advisable. The vocabulary required for translating any given exercise is to be found in the extract from the Reader on which it is based.]

EXERCISE I.

(Paroles d'un croyant, pp. 395-6.)

A. 1. Instead of bending we rise. 2. This plant will dry up and die, if it finds no shelter from the fierce heat of the sun. 3. The wind bends the trees to the ground. 4. If we unite with one another, we shall shelter one another. 5. Let us not think of ourselves alone. 6. What is there that is stronger than covetousness? 7. The swallows gathered round the bird of prey. 8. Fear sat down beside him, and did not leave him. 9. We asked them: "How many were there of you?" 10. They answered: "There were four of us." 11. It is thus, and therefore God commands us not to fall under the oppression of the strong. 12. The weak do not fear, when they love one another. 13. A rock had rolled upon the road. 14. There is no way out, except the road. 15. The man tried to make a way for himself. 16. He saw that his efforts were vain. 17. If we sit, down full of sadness, what will become of us? 18. The second traveller did what the first one did. 19. Several others come up, sit down, and bow their heads. 20. If we pray to our Father, He will have pity on us.

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