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Mais j'appréhende fort qu'ils ne foient nulle part; Car je n'ai pu les voir, ni dans tes yeux, la Chaise, Ni dans ceux de Verjus, ni dans ceux de Maillard.

PLACET AU ROI,

Pour obtenir une chose qu'aucune perfonne de la cour n'ofoit demander à fa majefté, & que l'auteur obting fur le champ.

Nous diftinguons deux perfonnes en toi :

L'une eft LOUIS, l'autre le ROI.

Le roi n'eft que le roi de France.

Mais qu'est-ce que LOUIS? (j'avertis par avance
Qu'ici tout l'univers va répondre avec moi):
C'est un grand homme dès l'enfance,

Plus équitable que la loi,

Plus augufte que fa naissance,
Plus grand même que fa puiffance,
L'unique foutien de la foi,

Vrai pere de fon peuple, indulgent, bon, fincere.
Mais à propos de bon, d'indulgent, de vrai pere,
Louis voudroit-il bien me préfenter au roi;
Tous mes amis n'ofent le faire.

MADRIGAL AU ROI,

Pour remercier fa majesté de ce qu'elle avoit témoigné qu'elle ne cherchoit que l'occafion de faire du bien à l'auteur.

GRAND ROI, fi ton bienfait n'est que digne de moi,

Ma pauvreté fera toujours extrême,

Il ne faut pas auffi qu'il foit digne de toi
Il te rendroit pauvre toi-mênte.

AU ROI.

MADRIGAL AU

JE parle en pur historien,

Quand je dis que par-tout tu fais autant de bien,
Que fi ta bonté feule étoit toute ta gloire.
Oui, je cite en cela ton hiftoire, GRAND ROI;
Cependant ce beau trait d'histoire
Sera-ce une fable pour moi ?

STANCES LIBRES AU ROI,

Après que l'auteur eut remercié fa majefté d'une grace qu'elle lui avoit accordée.

PAR toi tout le paffé cede au fiecle où nous fommes

Et fi tout l'univers s'assembloit une fois,

On te verroit alors paffer les plus grands rois,
Comme les plus grands rois paflent les autres hommes
Ton fort eft au deffus des defirs & des vœux ;
Mais après toi, qui font les plus heureux ?
On ne peut jamais s'y méprendre :
Ce font ceux qui par leur devoir
N'occupent leurs yeux qu'à te voir,
Et leurs oreilles qu'à t'entendre.

GRAND

PRIERE A DIEU.

RAND DIEU, qui ne veux point qu'aucun homme ici-bas

Voye découvert ton visage,

Du moins que je ne ceffe pas

De t'admirer dans ta plus noble image.

SONNET

A monfeigneur de Pontchartrain, contrôleur-général des finances, & grand ennemi des louanges, au fujet de la furvivance de la charge de fecretaire d'état qui venoit d'être donnée à monfeigneur fon fils.

LA glorieufe furvivance

Que ton fils vient d'avoir du roi !
Qu'il eft digne, même fans toi,
D'une fi belle récompenfe.

Il a ton efprit, ta prudence;
Il eft ton fils en tout emploi ;
Enfin tout ce que je lui vois
Eft né pour la furintendance.

Je m'apperçois que tu pâlis
A fon éloge que tu lis,
Ta délicateffe eft extrême.

Sur-tout point de mauvaise humeur,
Je fuis audacieux rimeur,

Je te.... je te louerois toi-même.

BILLET AU MÉME,

Pour avoir une prompte audience.

CERTAIN

ERTAIN rimeur, jadis pédant,
(Qui pourtant n'eft pas impudent)
Pourroit-il avoir audience?
BON DIEU! qu'il feroit réjoui

D'ajouter à ces mots un.............

ÉPITRE

Au pere de la Chaife: elle fut envoyée en l'année

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1690.

ERMETTEZ mon pere,
Qu'un malheureux prieur-curé
Vous dépeigne ici fa misere,
C'est-à-dire fon prieuré.

Dans mon églife l'on patrouille
Si l'on ne prend bien garde à foi,
Et le crapaud, & la grenouille
Chantent tout l'office avec moi.

Près de là font, dans des mafures,
Cinq cents gueux couverts de haillons.
Point de dévote à confitures,
Point de pénitente à bouillons.

Comme ils n'ont ni terre, ni rente
Et qu'ils font tous de pauvres gens,
f Dans un curé chose étonnante);
Je fuis trifte aux enterrements.

FIN

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