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35,

Fiefd, "feffée vient du verbe fieffer, donner en fief:
une folle fuffée signifie dorc, d'une manière précise,
une femme qui reçu la folie en apanage. Le participe
feffé sert ainsi à renforcer un certain nombre de
termes injurieux.

Mais quoi? si votre père est un bourru fieffé.””
(Tartuffe.) (Lavigne.)

י,

14 Poulé laitée, milksóp. "La poule n'est pas un animal courageux, et l'on dit cœur de poule pour cœur faible et sans énergie.-Cette idée de faiblesse est encore renforcée par l'adjectif laité (qui a du lait).-Une poule laitée serait une poule qui aurait du lait au lieu du sang dans les veines, une poule doublement faible et timide." (Lavigne.)

17 Estomacs débraillés.

"La chemise de fine batiste des élégants retombait négligemment sur leur haut-dechausses. (Être débraillé, c'est avoir les braies ou culottes mal attachées; par suite, c'est avoir un certain désordre dans ses vêtements, particulièrement dans les vêtements qui couvrent la poitrine et l'estomac.)" (Lavigne.)

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29 Il n'y a que ma fluxion. Fluxion, cough. Fluxion de poitrine, inflammation of the lungs. "Les éditeurs des Euvres de Molière (1682) nous rapportent, dans la biographie qui est en tête du premier volume, que Molière était malade d'une fluxion sur la poitrine qui l'incommodait beaucoup...... Ils s'était joué luimême sur cette incommodité dans la ve scène du iie acte de l'Avare... Cependant, c'est cette fluxion qui a abrégé sa vie de plus de vingt ans.' On sait que La Grange, un des acteurs de Molière, a été l'un des auteurs de l'édition de 1682." (Lavigne.)

9 Fraise à l'antique...pourpoint avec des aiguillettes. "La fraise était une collerette double et plissée que l'on portait surtout au seizième siècle et qui, du temps de Molière, commençait à passer de mode. Le pourpoint couvrait la partie supérieure du corps, jusqu'à la ceinture; c'est le nom ancien de la veste; il était plus ou moins long, plus ou moins croisé, et on y attachait le haut-de-chausses, les élégants avec des rubans (voyez ci-dessus la scène vi de l'acte 1), les bourgeois avec des cordons ou aiguillettes. On confondait quelquefois ces deux sortes de liens, et l'on donnait le nom d'aiguillettes aux touffes de rubans forum qui ornaient les hauts-de-chausses des courtisans: un homme fat et ridicule porte un long chapeau, un pourpoint à ailerons, des chausses à aiguillettes et des bottines.'" (La Bruyère, ch. xii, Do la mode.) (Lavigne.)

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37,

ACTE III.

Scène I.

5 Je vous commets au soin. "La circonstance est grave, et Harpagon emploie des termes solennels: ici je vous commets au soin; un peu plus bas : je vous constitue au gouvernement et je vous établis dans la charge; il organise fortement son empire pour résister aux ennemis, c'est-à-dire à ses convives." (Lavigne.)

38, 1

11

Scène II.

Brindavoine means bit of oats, and La Merluche, stock fish. Souquenille. A kind of loose jacket or overcoat made of coarse linen. This word is spelt squenie by Nicot, sequenie by Rabelais (i, 49), and souquenie by Ronsard. Molière has also spelt the word siquenille. 14 Gardez bien. Beware; also gardez-vous bien. again:

Thus,

"Rentrez dans la maison, et gardez de rien dire." (École des Femmes, v, 1.)

20 Révérence parler. Speaking with due respect.

39,

40,

Scène IV.

6 Lui faire mauvais visage. Receive her uncourteously. 9 Nous savons le train... We know the deportment, the

way of going on. 13 Fredaine. Pranks.

(Etym. ?)

Scène V.

13 Chère. From the Italian chiera (face, appearance). and was formerly used only in the sense of greeting, reception. Faire bonne chère à quelqu'un, meant the same as faire bonne mine, bon accueil. Thus:

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21,

42,

"Puis, quand il s'en revient, fasché pour quelque

affaire,

Sur le seuil de son huis laisse la bonne chère."
(Variétés Historiques, iii, 330.)

17 Leur épée de chevet. Their habitual saying. "L'épée
accrochée au chevet du lit est l'arme sur laquelle on
saute tout d'abord, pour se défendre d'une surprise
nocturne." (Génin.)

14 Mangeaille. Stuffing, cramming. In the edition published in 1682, Maître Jacques dwells at much greater length on the sumptuous character of the intended supper :

"Hé bien! il faudra quatre grands potages bien garnis, et cinq assiettes d'entrées: potage bisque, potage de perdrix aux choux verts, potage de santé, potage de canards aux navets. Entrées: fricassée

de poulets, tourte de pigeonneaux, ris de veau, boudin blanc et cervelles.

HARPAGON.

"Que diable! Voilà pour traiter toute une ville entière !

MAÎTRE JACQUES.

"Rôt dans un grandissime_bassin en pyramide; une grande longe de veau de rivière, trois faisans, trois poulardes grasses, douze pigeons de volière, douze poulets de grains, six lapereaux de garenne, douze perdreaux, deux douzaines de cailles, trois douzaines d'ortolans..."

24 Pour manger. "Ede ut vivas, ne vivas ut edas." (Latin proverb.)

37 En lettres d'or. "Quel luxe! quelle dépense! Harpagon peut-il mieux témoigner son admiration pour cette belle sentence d'hygiène économique ?" (Auger.)

6 Quelque bon haricot bien gras, avec quelque pâté en pot bien garni de marrons. "Haricot, ragoût fait avec des morceaux de mouton, des pommes de terre et des navets. Ce terme vient sans doute du vieux mot harigoter, mettre en pièces (on coupe la viande et les légumes qui composent ce plat); et on le trouve dans des textes qui remontent au XIVe siècle. Haricot, dans le sens de légume, est de beaucoup postérieur. Génin n'en a relevé des exemples que vers la fin du XVIe siècle; jusque-là on disait fève, fève blanche

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43,

et, d'après M. Littré, cette fève a été nommée fève de haricot, parce que le plat qu'elle fournissait fut comparé, à cause de ses grosses qualités, à un haricot de mouton, ou parce qu'elle s'unissait très bien avec le mouton en haricot ou autrement.""

"Le pâté en pot (cuit dans un pot) est le plus commun, le plus gras et le plus lourd des pâtés; le pâté en terrine est plus délicat; le pâté en croûte est d'un prix plus élevé." (Lavigne.)

7 Marrons, chestnuts. (Ital. marrone.) Marron d'Inde,

horse-chestnut.

20 Des façons de chevaux. "Maître Jacques est bien savant
sans s'en douter; idée vient de dos (apparence);
fantôme, de pávraoμa (représentation, figure, vision);
et ces termes s'appliquent fort bien à des animaux
tellement amaigris et décharnés qu'ils ne ressemblent
plus à des êtres vivants, mais à des formes sans
réalité, sans consistance." (Lavigne.)

87 Qu'ils traînassent... le voisin Picard. "L'édition de
1669 porte qu'ils traînassent un carrosse, qu'ils ne
peuvent pas pour: puisqu'ils ne peuvent pas."
"Cette même édition (édition princeps) donne le voisin
le Picard; on sait qu'il était d'usage de désigner les
gens de condition commune, laquais et ouvriers,
par le nom de la province où ils étaient nés: Bour-
guignon, Picard, Breton, etc." (Lavigne.)

10 Rien que pour vous gratter. "Rien que pour est le nisi
ut des Latins.-Gratter, encore un de ces termes vifs
et familiers qui donnent tant de force au discours.
C'est là ce parler solide ct nerveux,' ces braves
formes de s'expliquer' qui ravissaient Montaigne.
(Essais, iii, 5)-Le peuple en a fait la locution pro-
verbiale gratter quelqu'un où cela le démange,' c'est-
à-dire flatter ses caprices et ses faiblesses."

(Lavigne.) 28 Cent brocards à votre sujet. "Brocard dit plus que 'raillerie'; il emporte le sens de plaisanterie mordante et cruelle.-Dans Tartuffe, Dorine, une servante qui, comme La Flèche, s'intéresse à l'honneur de son maître et se sent de la tendresse pour lui, dit à Orgon:

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Qu'aux brocards d'un chacun vous alliez vous offrir.'" (Lavigne.)

(Vers 519.)

30 Vous tenir aux chausses. To abuse you soundly.

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43,

81

24,

Des contes de votre lésine. Lésine, stinginess.

"La

lesina était une confrérie qui s'était constituée en Italie; elle était composée d'avares qui raccommodaient eux-mêmes leurs savates: de là le nom qu'on lui avait donné (lesina, aléne de cordonnier). Ce terme, encore récent au commencement du xvii. siècle, s'appliqua naturellement à l'épargne sordide." (Lavigne.)

36 Dans le temps des étrennes. "Ce trait rappelle la vieille épitaphe épigrammatique:

66

'Ici-gît, sous ce marbre blanc,

Le plus avare homme de Rennes,
Qui, pour ne point donner d'étrennes,
Mourut exprès le jour de l'an.''

(Félix Lemaître.)

(Lavigne.)

89 Pour vous avoir mangé un reste d'un gigot de mouton.
Ainsi, dans une scène de l'Aulularia, où l'on cite
différents traits d'avarice d'Euclion, on rapporte que
le vieillard voulait faire citer un oiseau de proie qui
lui avait dérobé de la bouillie.

'Pulmentum pridem ei eripuit miluos.
Homo ad prætorem plorabundus devenit;
Infit ibi postulare, plorans, ejulans,

Ut sibi liceret miluom vadarier.

Sescenta sunt, quæ memorem, si sit otium.'”

(ii, 4.) (Lavigne.)

"Dans Les Plaideurs de Racine, M. Chicaneau, non par avarice, mais par esprit processif, fait saisir un ânon et demande qu'il soit tenu compte

'Du foin que peut manger une poule en un jour.'"

(Lavigne.)

11 Vous êtes un sot, un maraud.
"Bret remarque que
Molière a pris l'idée de cette scène dans la comédie
I suppositi de l'Arioste: Le perfide dit de vous
tous les maux que l'on saurait penser.-Ah! le mé-
chant! Et que dit-il ?-Tout le pis qu'on saurait
dire. O Dieu!-Que vous êtes le plus avare et misé.
rable homme qui oncques naquit, et que vous le laissez
mourir de male-mort de faim.'-(Acte ii, scène 4, tra-
duction de de Mesmes.) Molière gagne toujours à
être rapproché de ses modèles.-Maraud est un mot
dont personne n'a donné une étymologie satisfaisante.
Il a signifié d'abord pauvre, malheureux; puis est
devenu, avec un sens injurieux, synonyme de misé-
rable, gueux, vaurien." (Lavigne.)

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