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PRIX PROPOSÉS.

Section de philosophie. L'Académie rappelle qu'elle a proposé, pour l'année 1851, le sujet de prix suivant: « Comparer la philosophie morale et politique de Platon et d'Aristote avec les doctrines des plus grands philosophies modernes sur les mêmes. matières; apprécier ce qu'il y a de temporaire et de faux, et ce qu'il y a de vrai et d'immortel, dans ces différents systèmes. » Ce prix est de la somme de 1500 francs. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut, le 30 août 1850. L'Académie propose le sujet de prix suivant pour l'année 1853, Examen cri.tique des principaux systèmes modernes de théodicée. »

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PROGRAMME. «Le caractère des mémoires demandés par l'Académie doit être, sous la forme de la critique et de l'histoire, essentiellement théorique et spéculatif. Les concurrents mettront surtout en relief l'esprit général des différents systèmes, leur méthode, leurs principes, leurs résultats. Ils pourront comprendre dans leur travail les systèmes contemporains les plus célèbres, particulièrement ceux qui sont sortis de la dernière philosophie allemande. Ils les considéreront dans leurs rapports avec l'état présent des connaissances humaines et avec les besoins réels des sociéfés modernes. Ils concluront en faisant connaître la doctrine qui leur paraît conforme à la vérité. » Le prix est de la somme de 1500 francs. Les mémoires devront être déposés le 31 octobre 1852.

Section de morale. L'Académie a proposé de nouveau, pour l'année 1852, la question suivante: «Rechercher l'histoire des différents systèmes de philosophie morale qui ont été enseignés dans l'antiquité, jusqu'à l'établissement du christianisme; faire connaître l'influence qu'avaient pu avoir, sur le développement de ces systèmes, les circonstances sociales au milieu desquelles ils s'étaient formés, et celle que, à leur tour, ils avaient exercée sur l'état de la société dans le monde ancien. » L'Académie n'entend parler que des systèmes de morale proprement dite, et non des principes de métaphysique et de philosophie générale, auxquels ces systèmes se rattachent d'une manière plus ou moins directe. Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés le 30 novembre 1851.

L'Académie propose, pour l'année 1853, le sujet de prix suivant : « Examen critique des systèmes qui réduisent les lois de la morale à la satisfaction des passions. PROGRAMME. « On fera connaître les systèmes les plus récents qui placent le bonheur et la perfection de l'homme dans la satisfaction la plus complète de ses désirs; qui considèrent les passions comme la source, comme la mesure de nos droits, comme le seul fondement légitime de toute législation et de tout ordre social. On remontera à l'origine de ces systèmes; on examinera s'ils appartiennent exclusivement à notre temps, ou s'ils ne sont qu'une imitation, un simple développement de systèmes antérieurs. Enfin, on s'appliquera surtout à en discuter la valeur au triple point de vue de la morale, de la politique et de l'économie politique. Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés le 31 octobre 1852. Section de législation, de droit public et de jurisprudence. L'Académie rappelle qu'elle a proposé, pour l'année 1851, le sujet du prix suivant : «Rechercher l'origine de la juridiction ou de l'ordre judiciaire en France; en retracer l'histoire; exposer son organisation actuelle et en développer les principes. Les mémoires devront être déposés le 31 décembre 1850.

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L'Académie a proposé également, pour l'année 1851, le sujet de prix suivant : Quelles sont, au point de vue juridique et au point de vue philosophique, les réformes dont notre procédure civile est susceptible?

Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés le 31 décembre 1850.

Section d'économie politique et de statistique. L'Académie a proposé, pour l'année 1852, le sujet de prix suivant : « Exposer l'ensemble des mesures économiques ordonnées par Colbert, en faire ressortir l'esprit et en déduire les conséquences, telles qu'elles se sont produites depuis son administration jusqu'à nos jours. » Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés le 31 oc

tobre 1851.

L'Académie a proposé également un prix de 1,500 francs pour l'année 1852, sur le sujet suivant : « Doit-on encourager, par des primes ou par tout autre avantage spécial, les associations autres que les sociétés de secours mutuels, qui se formeraient dans l'industrie, soit entre les ouvriers, soit entre les patrons et les ouvriers?» Le terme de ce concours est fixé au 30 novembre 1851.

L'Académie met au concours, pour l'année 1853, le sujet de prix suivant ': Rechercher et exposer: 1° les causes qui ont permis à la terre de rendre, outre la portion de produit nécessaire pour couvrir les frais de culture, un excédant qui se convertit en rente ou fermage; 2° les causes qui déterminent le taux plus ou moins élevé des rentes ou fermages. » PROGRAMME. « La terre, dans toutes les contrées où la civilisation est sortie de l'enfance, donne des récoltes dont la valeur suffit non-seulement pour payer les dépenses de leur production, mais aussi pour créer un excédant ou produit net qui demeure ou passe aux mains de ceux qui la possèdent. C'est l'existence de cet excédant, connu sous le nom de rente ou fermage, qui assure aux diverses portions du sol leur valeur vénale, et en fait principalement rechercher la propriété. A quelles causes tient la formation des rentes ou fermages? Le produit net qui les constitue a-t-il existé à toutes les époques? Ne s'est-il formé, au contraire, que par l'effet de l'extension de la demande en produits du sol amenée par l'augmentation de la population? A-t-il pour seule source l'inégalité des qualités des terres, ou cette inégalité ne fait-elle que créer des différences entre les divers taux des fermages? Quelles sont les causes dont l'influence se fait sentir sur le taux ou prix des fermages? Telles sont, en partie, les questions principalement soulevées par le sujet de prix que l'Académie met au concours. Elle engage les concurrents à ne négliger aucune des recherches propres à en éclairer la solution. Déjà ces questions ont été traitées par de nombreux écrivains, et l'Académie désire que les raisons sur lesquelles reposent les opinions qu'ils ont admises soient examinées avec beaucoup d'attention. » Le prix est de la somme de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés le 31 octobre 1852. Section d'Histoire générale et philosophique. Comme nous l'avons dit ci-dessus, l'Académie remet au concours, pour l'année 1853, le sujet de prix relatif à la condition des classes agricoles en France depuis le x111° siècle jusqu'à la révolution de 1789. Ce prix est de la somme de 1,500 fr. Le terme du concours est fixé au 31 octobre 1852.

L'Académie propose, pour l'année 1854, le sujet de prix suivant: «De la condition des classes ouvrières en France depuis le xir siècle jusqu'à la révolution de 1789. PROGRAMME. Retracer d'abord sommairement l'histoire des populations vouées en Gaule aux travaux mécaniques, et leur législation d'après le droit romain; suivre, à travers les périodes romaine et franque, la trace des grandes corporations

1 Question substituée à celle qui avait été proposée pour 1850.

d'arts et métiers, soit publiques et attachées au service de l'État, soit libres et
exploitant une industrie privée; montrer quels rapports peuvent avoir existé entre
ces anciennes organisations et celles qui naissent de toutes parts aux xi'et xır siècles.
Exposer en détail le caractère de ces dernières, et les phases diverses de leur exis-
tence, sous le double rapport de la condition des personnes et de la situation éco-
nomique de la société. Indiquer d'après les textes des lois, des chartes, des règle-
ments, et d'après les récits des historiens, comment elles s'établirent à côté ou sous
la protection des communes; sous quelle influence elles se sont formées et dévelop-
pées dans les différentes régions de la France. Apprécier les avantages qu'ont pu
avoir pour les classes ouvrières en particulier, et pour la société en général, ces
diverses organisations jusqu'à l'ère de la liberté du travail. » Ce prix est de la
somme de 1500 fr. Les mémoires devront être déposés le 31 octobre 1853.

Prix quinquennal fondé par feu M. de Morogues, à décerner en 1855. Feu M. le ba-
ron de Morogues a légué, par son testament en date du 25 octobre 1834, une
somme de 10,000 francs, placée en rentes sur l'État, pour faire l'objet d'un prix à
décerner, tous les cinq ans, alternativement par l'Académie des sciences morales
et politiques au « meilleur ouvrage sur l'état du paupérisme en France, et le moyen
d'y remédier, » et par l'Académie des sciences physiques et mathémathiques, à
« l'ouvrage qui aura fait faire le plus de progrès à l'agriculture en France. » L'Aca-
démie annonce qu'elle décernera ce prix, qui, cette fois, sera de 3,000 francs, en
1855, à l'ouvrage remplissant les conditions prescrites par le donateur. Les ou-
vrages, imprimés et écrits en français, devront être remis au secrétariat de l'Insti-
tut, le 31 décembre 1854.

Après la proclamation et l'annonce de ces prix, M. Mignet, secrétaire perpétuel,
a lu une notice historique sur la vie et les travaux de Cabanis, membre de l'Aca-
démie.

TABLE.

Ostéographie ou Description iconographique comparée du squelette et du système
dentaire des cinq classes d'animaux vertébrés récents et fossiles par M. de Blain-
ville (1 article de M. Flourens). . . . .

Page 321

Archives des missions scientifiques et littéraires (2o article de M. Raoul-Rochette).
Observations sur la ville de Ninive (3° article de M. Quatremère)..
Histoire de la conquête de Naples par le comte Alexis de Saint-Priest (2° article
de M. Avenel).

333

353

365

Nouvelles littéraires..

380

FIN DE LA TABLE.

DES SAVANTS.

JUILLET 1850.

REPORT OF THE ASTRONOMER ROYAL, to the board of visitors, read at the annual visitation of the Royal Observatory, Greenwich, 1850, june 1.-Rapport présenté par l'Astronome royal à la commission des inspecteurs de l'observatoire royal de Greenwich, le 1er juin 1850 1.

1

Dans cet état de bouleversement et de ruines, où l'Europe continentale se trouve presque toute plongée, depuis deux années, c'est une grande consolation, pour les hommes dévoués aux sciences, de voir la plus belle de toutes, et la plus magnifique, l'astronomie, poursuivre activement ses progrès, et ses études paisibles, dans les pays que leur sagesse, ou la fortune, ont jusqu'à présent préservés de cette fièvre des esprits Cette commission a été instituée par un acte de la couronne en 1710, pour constater les travaux de l'astronome royal, les besoins de l'observatoire, et rendre compte du tout au Gouvernement. Mais ce n'était là que le but apparent. Le but réel était de contraindre Flamsteed, qui occupait ce poste depuis 36 ans, à communiquer le trésor des observations qu'il avait recueillies, et dont il ne voulait pas se dessaisir sans une juste indemnité, les ayant faites avec des instruments achetés à ses frais, au prix de mille sacrifices personnels. Newton, alors président de la Société royale, désirait passionnément les connaître, afin d'y prendre les données dont il avait besoin pour sa théorie de la lune. Il obtint que l'on créât cette commission, qui lui en ouvrait l'accès. Elle s'est maintenue depuis, et n'a plus que des avantages. Sa composition est toute scientifique. La Société royale et la Société astronomique y sont chacune représentées par leurs présidents, et par cinq de leurs membres, qui sont nommés à vie. Il y a en outre deux membres des grandes universités : le professeur Savilian, d'Oxford; le Plumian, de Cambridge, deux titres de chaires consacrées à l'astronomie. La visite de l'observatoire royal a lieu, chaque année, le premier samedi de juin. Elle est détaillée, scrupuleuse, bienveillante. La commission écoute ensuite la lecture du rapport général que l'astronome royal a rédigé. Elle lui communique ses propres réflexions, discute ses demandes, et rend compte du tout au conseil de l'amirauté, qui apprécie les propositions de dépenses nouvelles. Depuis quatorze ans que M. Airy dirige l'observatoire de Greenwich, le plus parfait cc ord a régné dans toutes ces communications; et, en assurant au zèle du directeur le concours éclairé du pouvoir, elles ont rendu exécutables toutes les améliorations qu'il avait conçues.

qui a fait tant de ravages ailleurs. Voilà le sentiment que nous éprouvions déjà, quand, vers la fin de 1847, nous annoncions, dans ce journal, la création récente du grand observatoire de Poulkova, devenu aujourd'hui, en Russie, le centre d'observations astronomiques, géodésiques, et physiques, qui embrassent toute la surface de ce vaste empire. Les Etats-Unis d'Amérique, commencent à prendre une part glorieuse dans cet ensemble de travaux scientifiques, dont l'ancienne civilisation européenne avait eu jusqu'alors l'apanage. On y prépare, on y exécute, des expéditions nautiques, spécialement destinées à perfectionner la géographie générale, ou à compléter les données de l'astronomie; et, de contrées naguères sauvages, sort maintenant une puissante voix, qui appelle, sur ces nobles projets, le concours de toutes les nations du monde1. A Washington, à Cincinnati, au second Cambridge, ailleurs encore, on a vu, on voit s'élever de grands observatoires astronomiques, munis de puissants instruments desservis par des hommes nouveaux, pleins d'ardeur, qui se montrent déjà les dignes émules des plus habiles observateurs européens. Le Cambridge d'Amérique possède un télescope égal à celui de Poulkova. Il a été construit et monté sur le même modèle, par les mêmes artistes. Seulement, au lieu d'être dû à la magnificence d'un puissant empereur, il a été acquis par souscription, entre les commerçants et les amis de la science, établis à Boston ou dans les alentours, qui en ont fait présent à l'observatoire de leur État local, le Massachusetts. Le directeur, le professeur W. Bond, l'a déjà illustré par deux belles découvertes; la résolution de plusieurs nébuleuses en étoiles distinctes, et la perception d'un huitième satellite de Saturne, pareil à une toute petite étoile de dix-septième grandeur, dont un amateur zélé de l'astronome, M. Lassell, constatait aussi l'existence en Angleterre, dans la même nuit. Enfin, pour que rien ne manque à ce parallèle scientifique, une entreprise qui n'avait pu se soutenir en Europe que par le dévouement invincible de son fondateur, M. Schumaker, un journal exclusivement astronomique, vient d'être établi, depuis quelques mois, dans ce même Cambridge, dirigé par un jeune homme plein de talent et d'ardeur, M. B. Althorp-Gould, qui ne s'est voué à cette œuvre, qu'a

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Nous avons déjà signalé, dans ce journal, la grande expédition de découvertes, effectuée par l'ordre des Etats-Unis d'Amérique, sous le commandement du lieutenant Charles Wilkes, de 1838 à 1842 (cahier de novembre et décembre 1848 et de février 1849). Une autre, ayant une destination encore plus spécialement scientifique, a été organisée l'année dernière sous le commandement du lieutenant Gillis, pour aller faire, sur les côtes du Chili, des observations de Vénus et de Mars, qui, combinées avec des observations correspondantes de ces deux planètes, effectuées en Europe à la même époque, pourront donner des mesures de leurs parallaxes, et même de celle du soleil, plus précises encore que celles que l'on a aujourd'hui.

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