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Chaumières, fermes isolées,

Vieux châteaux que flanque une tour,
Monts arides, fraîches vallées,
Forêts se suivent tour à tour;
Parfois au milieu d'une brume,
Un ruisseau dont la chute écume;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux.

Puis, une hirondelle qui passe,
Rasant la grève au sable d'or,
Puis, semés dans un large espace,
Les moutons d'un berger qui dort;
De grandes perspectives bleues,
Larges et longues de vingt lieues;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux.

Une montagne: l'on enraye,
Au bord du rapide penchant
D'un mont dont la hauteur effraye:
Les chevaux glissent en marchant,
L'essieu grince, le pavé fume,
Et la roue un instant s'allume;
Je veux voir des sites nouveaux:
Postillons, pressez vos chevaux.

La côte raide est descendue.
Recouverte de sable fin,

La route, à chaque instant perdue,
S'étend comme un ruban sans fin.
Que cette plaine est monotone!
On dirait un matin d'automne;
Je veux voir des sites nouveaux:
Postillons, pressez vos chevaux.

Une viile d'un aspect sombre,

Avec ses tours et ses clochers

Qui montent dans les airs, sans nombre,
Comme des mâts ou des rochers,
Où mille lumières flamboient
Au sein des ombres qui la noient;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux.

Mais ils sont las, et leurs narines,
Rouges de sang, soufflent du feu;
L'écume inonde leurs poitrines,
Il faut nous arrêter un peu.
Halte! demain, plus vite encore,
Aussitôt que poindra l'aurore,
Postillons, pressez vos chevaux,
Je veux voir des sites nouveaux.

TOMBÉE DU JOUR

E jour tombait, une pâle nuée

LE

Du haut du ciel laissait nonchalamment, Dans l'eau du fleuve à peine remuée, Tremper les plis de son blanc vêtement.

La nuit parut, la nuit morne et sereine,
Portant le deuil de son frère le jour,
Et chaque étoile à son trône de reine,
En habits d'or s'en vint faire sa cour.

On entendait pleurer les tourterelles,
Et les enfants rêver dans leurs berceaux;
C'était dans l'air comme un frôlement d'ailes,
Comme le bruit d'invisibles oiseaux.

Chaunieres, fermes isolées,

À teux châteaux que flanque une tour,
Lors andes, traiches vallées,
Frits se su vent tour à tour;
Paros at meu d'une brume,
Crussen dont la chute écume;
Te ver vor des sites nouveaux :
Passes, pressez vos chevaux.

P.S. ne hirondelle qui passe,
Rasat la grève au sable d'or,
Pis semes dans un large espace,
Les moutons d'un berger qui dort;
De grandes perspectives bleues,
Larges et longues de vingt lieues;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux.

Une montagne: l'on enraye,
Au bord du rapide penchant
D'un mont dont la hauteur effraye:
Les chevaux glissent en marchant,
L'essieu grince, le pavé fume,
Et la roue un instant s'allume;
Je veux voir des sites nouveaux:
Postillons, pressez vos chevaux.

La côte raide est descendue.
Recouverte de sable fin,

La route, à chaque instant perdue,

S'étend comme un r

Que cette plaine e

On dirait un ma

Je veux voir d

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Le ciel parlait à voix basse à la terre;
Comme au vieux temps ils parlaient en hébreu,
Et répétaient un acte de mystère ;

Je n'y compris qu'un seul mot: c'était Dieu.

NOËL

LE ciel est noir, la terre est blanche;
-Cloches, carillonnez gaîment !—

Jésus est né-la Vierge penche
Sur lui son visage charmant.

Pas de courtines festonnées
Pour préserver l'enfant du froid;
Rien que les toiles d'araignées
Qui pendent des poutres du toit.

Il tremble sur la paille fraîche,
Ce cher petit enfant Jésus,
Et pour l'échauffer dans sa crèche
L'âne et le bœuf soufflent dessus.

La neige au chaume coud ses franges,
Mais sur le toit s'ouvre le ciel

Et, tout en blanc, le chœur des anges
Chante aux bergers: "Noël! Noël !"

FUMÉE

LA-BAS, sous les arbres s'abrite

Une chaumière au dos bossu;

Le toit penche, le mur s'effrite,
Le seuil de la porte est moussu.

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