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très-haut, & de la coucher prefque à plat fur fa tête; les joues au-deffous de l'œil font garnies d'une peau rouge, nue & ridée, qui enveloppe la mandibule inférieure du bec, dont la couleur, ainfi que celle des pieds, eft d'un brun-noirâtre; l'œil eft d'un beau noir, & l'on peut dire que cet oifeau eft le nègre des kakatoës, dont les espèces font généralement blanches; il a la queue affez longue & compofée de plumes étagées; la figure dessinée d'après nature, en a été envoyée de Ceylan à M. Edwards, & ce Naturalifte croit reconnoître le même kakatoës dans une des figures publiées par Vander - Meulon à Amsterdam, en 1707, & donnée par Pierre Schenk, fous le nom de Corbeau des Indes.

LES PERROQUETS proprement dits.

Nous laifferons le nom de Perroquets proprement dis à ceux de ces oiseaux qui appartiennent à l'ancien continent, & qui ont la queue courte, & compofée de pennes à peu-près d'égale longueur. On leur donnoit jadis le nom de Papegauts, & celui de perroquet s'appliquoit aux perruches (a): l'usage contraire a prévalu. Et comme le nom de papegaut ou papegai a été oublié, nous l'avons transporté à la famille des perroquets de l'Amérique qui n'ont point de rouge dans les ailes, afin de les diftinguer par ce nom générique des perroquets Amazones dont le caractère principal eft d'avoir du rouge fur les ailes. Nous connoiffons huit efpèces de ces perroquets proprement dits, toutes originaires de l'Afrique & des grandes Indes, & aucune de ces huit espèces ne fe trouve en Amérique.

(a) Voyez Belon, Nat. des Oiseaux, paz. 298.

* LE JACO

ou PERROQUET CENDRÉ. (b) Première espèce.

C'EST

'EST l'efpèce que l'on apporte le plus communément en Europe aujourd'hui, & qui s'y fait le plus aimer, tant par la douceur de ses mœurs que par fon talent & fa docilité, en quoi il égale au moins le perroquet vert, fans avoir fes cris défagréables. Le mot de jaco qu'il paroît fe plaire à prononcer, eft le nom qu'ordinairement on lui donne; tout fon corps eft d'un beau gris de perle & d'ardoife, plus foncé fur le manteau, plus clair au

* Voyez les planches enluminées, n.o 311.

-

(b) Ffittacus cinereus, feu fub-cæruleus. Aldrovande, Avi. tom. I, pag. 675.- Willughby, Ornithol. pag. 76. — Ray, Synopf. avi. pag. 31, n.° 7. - Pfutacus cinereus caudâ rubrâ. — Frisch, tab. 51. Klein, Avi. pag. 25, n.o 13. Pittacus cinereus. Jonston, Avi. pag. 23. Barrère, Ornithol. claff. 111, Gen. 11, Sp. 2. Charleton, Exercit. pag. 74, n.o 8. — Idem, Onomazt. pag. 67, n.o 8. Ffittacus brachyurus canus, temporibus albis caudâ coccineâ... Pfittacus erithacus. Linnæus, Syft. Nat. ed. X, Gen. 44, Sp. 20. Grand papegaut. Belon, Nat. des Oifeaux, page 297, avec une mauvaise figure; la même, Portrait d'Oifeaux, pag. 73, a, fous les noms de papegay grand, perroquet grand. Perroquet couleur de frefne. Albin, tom. I, pl. 12. - Pfittacus major brevicaudus, cinereus, oris pennarum in capite, collo & corpore inferiore cinereo-albis; uropygio & imo ventre cinereo-albis, oris pennarum cinereis; oculorum ambitu nudo candido; reciricibus coccineis..... Ffittacus Guineenfis cinereus. Briffon, Ornithol. tome IV, page 310,

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deffus du corps & blanchiffant au ventre; une queue d'un rouge de vermillon, termine & relève ce plumage Justré, moiré, & comme poudré d'une blancheur qui le rend toujours frais; l'œil eft placé dans une peau blanche, nue & farineuse, qui couvre la joue; le bec eft noir; les pieds font gris; l'iris de l'œil eft couleur d'or; la longueur totale de l'oifeau eft d'un pied.

La plupart de ces perroquets nous font apportés de la Guinée (c); ils viennent de l'intérieur des terres de cette partie de l'Afrique (d); on les trouve aussi à Congo (c) Willughby.

du

(d) « On en trouve dans toute cette côte (de Guinée), mais en petit nombre, & il faut même qu'ils y viennent la plupart du fond pays. On eftime plus ceux de Benin, de Calbari, de Cabolopez, & c'eft pour cela qu'on en apporte ici de ces endroits-là; mais on « ne prend pas garde qu'ils font beaucoup plus vieux que ceux que « l'on peut avoir ici, & que par conféquent ils ne font pas fi dociles «<< & n'apprennent pas fi bien. Tous les perroquets font ici fur la « côte, de même que vers l'angle de la Guinée, & dans les lieux «e fufdits, de couleur bleue.... Ces animaux font fi communs en «<< Hollande, qu'on les y eftime moins qu'ici, & qu'ils n'y font pas ce fi chers.» Voyage en Guinée, par Bolinan, Utrecht, 1705. — Albin fe trompe quand il dit que cette efpèce vient des Indes orientales; elle paroît renfermée dans l'Afrique, & à plus forte raison ne fe trouve pas en Amérique, quoique M. Briffon la place à la Jamaïque, apparemment fur une indication de Browne & de Sloane; mais fans les avoir confultés, puifque Sloane (Jamaïc. tom. 11, pag. 297), dit expreffément que les perroquets que l'on voit en grande quantité à la Jamaïque, y font tous apportés de Guinée : cette espèce ne fe trouve naturellement dans aucune des contrées du nouveau monde. « Dans la multitude de perroquets qui fe trouvent au Para, on ne

(e) & fur la côte d'Angole (f); on leur apprend fort aifément à parler (g), & ils femblent imiter de préférence la voix des enfans & recevoir d'eux plus facilement leur éducation à cet égard. Au reste, les Anciens (h) ont remarqué que tous les oifeaux fufceptibles de l'imitation des fons de la voix humaine, écoutent plus volontiers & rendent plus aifément la parole des enfans, comme moins fortement articuléc & plus analogue, par fes fons clairs, à la portée de leur organe vocal: néanmoins ce perroquet imite auffi le ton grave d'une voix adulte; mais cette imitation femble pénible, & les paroles qu'il prononce de cette voix, font moins diftinctes. Un de ces perroquets connoît point l'espèce grife qui eft fi commune en Guinée. » Voyage de la Condamine, page 173. - Dans la France antarctique. . . . il ne s'en trouve point de gris, comme en la Guinée & en la haute Afrique. Thevet. Singularités de la France antardique. Paris, 1558, page 92. (c) Recueil des Voyages qui ont fervi à l'établiffement de la Compagnie des Indes. Amfterdam, 1702, tome IV, page 321. (f) Hiftoire générale des Voyages, tome V, page 76.

(g) Ils peuplent auffi les îles de France & de Bourbon, où on les a tranfportés. Lettres édifiantes, Recueil 18, page 11. « On vécut » dans cette île (Maurice ou de France), de tortues, de tourterelles » & de perroquets gris, & d'autre chaffe qu'on alloit prendre avec la main dans les bois. Outre l'utilité qu'on en retiroit, on y trou» voit encore beaucoup de divertiffement; quelquefois quand on » avoit pris un perroquet gris on le faifoit crier, & auffitôt on en voyoit autour de foi voltiger des centaines qu'on tuoit à coups Lâtons. Recueil des Voyages qui ont fervi à l'établiffement de la Compagnie des Indes. Amfterdam, 1702, tome 111, page 195.

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(h) Albert, lib. xx111.

de

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