Page images
PDF
EPUB

*LE FOURNIER. (k) C'EST ainfi que M. Commerson a nommé cet oiseau d'Amérique, qui fait la nuance de paffage entre la famille des promerops & celle des guépiers; il diffère des promerops en ce qu'il a les doigts plus longs & la queue plus courte; il diffère des guépiers en ce qu'il n'a pas comme eux le doigt extérieur joint & comme foudé à celui du milieu dans prefque toute fa longueur: on le trouve à Buenos-ayres,

Le roux eft la couleur dominante de fon plumage, plus foncée fur les parties fupérieures, beaucoup plus claire & tirant au jaune-pâle fur les parties inférieures ; les pennes de l'aile font brunes, avec quelques teintes de roux plus ou moins fortes fur leur bord extérieur.

Longueur totale, huit pouces & demi; bec, douze à treize lignes; tarfe, feize lignes; ongle poftérieur le plus fort de tous; queue, un peu moins de trois pouces ; dépaffe les ailes d'environ un pouce.

Voyez les planches enluminées, n.° 739, où cet oiseau eft représenté fous le nom de Fournier de Buenos-ayres.

(k) Turdus fulvus de Commerfon.

LE POLOCHION. () TEL eft le nom & le cri habituel de cet oiseau des Moluques; il le répète fans ceffe étant perché fur les plus hautes branches des arbres, & par le fens qu'a ce mot dans la langue Moluquoise, il semble inviter tous les êtres sensibles à l'amour & à la volupté. Je le place encore entre les promerops & les guépiers, parce que je lui trouve le bec de ceux-ci & les pieds de ceux-là.

Le polochion a tout le plumage gris, mais d'un gris plus foncé fur les parties fupérieures, & plus clair fur les inférieures; les joues noires; le bec noirâtre; les yeux environnés d'une peau nue; le derrière de la tête varié de blanc; les plumes du toupet font fur le front un angle rentrant, & les plumes de la naiffance de la gorge se terminent par une espèce de foie: l'individu qu'a décrit M. Commerfon, venoit de l'île de Bouro, l'une des Moluques foumises aux Hollandois; il pefoit cinq onces, & avoit à peu-près la taille du coucou.

Longueur totale, quatorze pouces; bec, très-pointu, long de deux pouces, large à sa base de cinq lignes, à

(1) Ce mot, en langue des Moluques, fignifie baifons-nous; & en conféquence M. Commerfon propofe de nommer cet oiseau Philemon ou Philedon ou deofculator, c'est-à-dire, baiseur; il me paroît plus convenable de lui conferver le nom fous lequel il eft connu aux îles Moluques, d'autant plus qu'il exprime fon cri,

fon milieu de deux lignes, épais à fa bafe de fept lignes, au milieu de trois lignes & demie, ayant fes bords échancrés près de la pointe; narines ovales, à jour, recouvertes d'une membrane par- derrière, fituées plus près du milieu du bec que de sa base; langue égale au bec, terminée par un pinceau de poil; le doigt du milieu uni par fa bafe avec le doigt extérieur; le poftérieur le plus fort de tous; vol, dix-huit pouces ; queue, cinq pouces deux tiers, compofée de douze pennes égales, à cela près que la paire extérieure est un peu plus courte que les autres; dépaffe de trois pouces les ailes compofées de dix-huit pennes; la plus extérieure une fois plus courte que les trois fuivantes qui font les plus longues de toutes.

LE MEROPS ROUGE & BLEU. (m) SEBA, à qui nous devons la connoiffance de cet oiseau, paroît avoir été ébloui de fon plumage, & avec raison, car la couleur du rubis brille fur fa tête, fa gorge & tout le deffous du corps: elle fe remontre fur les couvertures fupérieures des ailes, mais fous une nuance plus foncée; un bleu clair & brillant règne fur les pennes de ces mêmes ailes & fur celles de la queue; l'éclat de ces belles couleurs eft relevé par le contrafte des teintes plus fombres, & des efpaces variés de noir & de blanc diftribués à propos fur la partie fupérieure; le bec & les pieds font jaunes, & les ailes font doublées de la même couleur; les plumes rouges du deffous du corps ont quelque chofe de foyeux, & font auffi douces au toucher que brillantes à l'œil.

Cet oifeau eft du Brefil, fi l'on en croit Seba, que l'on ne doit prefque jamais croire fur cette matière. II eft à peu-près de la taille de notre guépier; il en a les pieds courts, mais je ne vois rien dans la description, ni

(m) Pica Brafilienfis ameniffimis coloribus. Seba, Thefaurus, tom. I, pag. 102, pl. LXVI, fig. 1.

Ardea adfinis. Moehring, Avium genera. Gen. 105, pag. 81.

Apiafter fupernè fufco & nigro varius, infernè fplendidè ruber; capite rubro; tetricibus alarum inferioribus dilutè luteis; remigibus recricibufque dilutè cæruleis... Guépier du Brefil. Briffon, tome IV, page 540.

dans la figure, qui indique la même disposition de doigts; d'ailleurs fon bec a plus de rapport avec celui des promerops, c'est pourquoi je le range dans la classe intermédiaire.

* LE GUÉ PIER. (a) CET oiseau mange non-feulement les guêpes qui lui

ont donné fon nom François, & les abeilles qui lui ont donné fon nom Latin, Anglois, &c. mais il mange auffi

les

* Voyez les planches enluminées, n.o 938.

(a) Mieg, Baotiis merops. Ariftote, Hift. animal. lib. VI, cap. 1; & lib. IX, cap. XIII.

- Élien, Nat. animal. lib. I, cap. XLIX; lib. VIII, cap. VI; & lib. XI, cap. xxx.

Merops. Pline, Hift. Nat. lib. X, cap. XXXIII.

Belon, Nat. des Oiseaux, page 225, chap. XXVII; n'eft plus appelé merops en Crète, mais meliffo- phago; en Latin, apiafter; en François, guépier, quoiqu'il ne foit pas le feul oiseau qui mange des guêpes, & que les méfanges & plufieurs autres infectivores en faffent auffi un grand dégât. Belon nous apprend que ce nom de guépier exiftoit déjà, & que n'ayant pu découvrir à quel oifeau il appartenoit, il l'avoit appliqué à celui-ci. Voyez les obfervations du même Belon, fol. 10, verfo; & fol. 63, verso.

En Grec, Αεροψ, quibufdam, Φλωρος, Μελισσοφάς, formé de Μελισσοφάγος.

Avis apiaftra Servii; apiafter, mufcicapa & marochos Alberti; alkemus, akevius rafis; en Italie, dardo, dardaro, barbaro, gaulo, ievolo, lupo dell'api;

« PreviousContinue »