deffus de la moyenne dans ce genre; le bec, tant deffus que deffous, eft garni de plumes presque jusqu'à moitié de fa longueur. Il nous a été envoyé de Cayenne, & paroît très-rare: M. Mauduit qui le possède, feroit tenté de le rapporter à notre rubis-topaze comme variété; mais la différence du jaune-topaze au rubis-foncé fur la gorge de ces deux oiseaux, nous paroît trop grande pour les rapprocher l'un de l'autre; les reffemblances à la vérité,· font affez grandes dans tout le refte. Nous remarquerons que les espèces précédentes, excepté la treizième, font nouvelles, & ne fe trouvent décrites dans aucun Naturaliste.

* LE VERT-DOR É. (f)

Quinzième espèce.

C'EST la neuvième espèce de Marcgrave: cet oiseau, dit-il, a tout le corps d'un vert-brillant à reflets dorés; la moitié fupérieure de fon petit bec eft noire, l'inférieure est rousse; l'aile est brune; la queue un peu élargie, a le luifant de l'acier poli. La longueur totale de cet

* Voyez les planches enluminées, n.o 276, fig. 3.

(f) Guainumbi nona fpecies. Marcgrave, Hift. Nat. Braf. pag. 197. - Willughby, Ornith. p. 167. Jonfton, Avi. pag. 135. -Mellifuga viridi- aurea, cupri puri colore varians; retricibus nigro chalybeis, pedibus pennatis.... Mellifuga Cayanenfis. Briffon, Ornith. tome III, page 704.

oiseau eft d'un peu plus de trois pouces; il eft représenté, n.o 276, fig. 3 de nos planches enluminées, & l'on doit remarquer que le deffous du corps n'est pas pleinement vert comme le dos, & qu'il n'a que des taches ou des ondes de cette couleur. Nous n'héfiterons pas à rapporter la figure 2 de la même planche à la femelle de cette espèce, prefque toute la différence confistant dans la grandeur, qu'on fait être généralement moindre dans les femelles de cette famille d'oifeaux. M. Briffon foupçonne auffi que fa cinquième espèce (g), pourroit bien n'être que la femelle de fa fixième, qui eft celle-ci, en quoi nous ferons volontiers de fon avis; mais il nous paroît, au fujet de cette dernière, qu'il a cité mal-àpropos Seba, qui ne donne, à l'endroit indiqué (h), aucune espèce particulière d'oiseau-mouche, mais y parle de cet oiseau en général, de fa manière de nicher & de vivre; il dit, d'après Merian, que les groffes araignées de la Guyane font fouvent leur proie de fes œufs & du petit oiseau lui - même qu'elles enlacent dans leurs toiles & froiffent dans leurs ferres; mais ce fait ne nous a pas été confirmé, & fi quelquefois l'oiseau-mouche est surpris par l'araignée, sa grande vivacité & fa force, doivent le faire échapper aux embuches de l'infecte.

(g) Mellifuga fupernè fufca, cupri puri colore varians, infernè grifeoalba; gutture fufco maculato; rectricibus nigro chalybeis; pedibus pennatis. Mellifuga Dominicenfis. Briffon, Ornithol. tome III, page 702.

(h) Vol. II, pag. 42.

L'OISEAU-MOUCHE À GORGE TACHETÉE. (i) Seizième espèce.

CETTE espèce a les plus grands rapports avec la précédente, & les figures 2 & 3 de la planche enluminée 276, excepté qu'elle eft plus grande; & fans cette différence qui nous a paru trop forte, nous n'euffions pas hésité de l'y rapporter : elle a, fuivant M. Briffon, près de quatre pouces de longueur; & le bec onze lignes. Du refte, les couleurs du plumage paroiffent entièrement les mêmes que celles de l'efpèce précédente.

* LE RUBIS-ÉMERAUDE. (k) Dix-feptième espèce.

CET oiseau-mouche, beaucoup plus grand que le petit rubis de la Caroline, a quatre pouces quatre lignes de

(i) Mellifuga viridi-aurea, cupri puri colore varians; pennis in gutture & collo inferiore albo fimbriatis; ventre cinereo; redtricibus nigro chalybeis, duabus intermediis cupri puri colore variantibus, lateralibus apice grifeis... Mellifuga Cayanenfis gutture nævio. Briffon, Ornitholog. tome III, page 722.

* Voyez les planches enluminées, n.o 276, fig. 4.

(k) Mellifuga viridi-aurea, fupernè cupri puri colore varians; gutture Splendide rubino; redtricibus rufis, exteriùs & apice fufco viridi- aureo fimbriatis..... Mellifuga Brafilienfis gutture rubro. Briffon, Ornithol. tome III, page 720.

longueur; il a la gorge

d'un rubis éclatant ou couleur de rofette, fuivant les afpects; la tête, le cou, le devant & le deffus du corps, vert d'émeraude à reflets dorés; queue rouffe. On le trouve au Brefil de même qu'à la Guyane.

la

L'OISEAU-MOUCHE À OREILLES. (1) Dix-huitième espèce.

ous nommons ainfi cet oiseau-mouche, tant à cause de la couleur remarquable des deux pinceaux de plumes qui s'étendent en arrière de fes oreilles, que de leur longueur, deux ou trois fois plus grande que celle des petites plumes voisines dont le cou est garni; ces plumes paroiffent être le prolongement de celles qui recouvrent dans tous les oiseaux le méat auditif; elles font douces, & leurs barbes duvetées ne fe collent point les unes aux autres. Ces remarques font de M. Mauduit, & rentrent bien dans la belle obfervation que nous avons déjà employée d'après lui, favoir; que toutes les plumes qui paroiffent dans les oifeaux furabondantes, & pour ainsi dire parasites, ne font point des productions particulières, mais de fimples prolongemens & des accroiffemens

(1) Mellifuga fupernè viridi-aurea, infernè alba; tæniâ infra oculos nigrâ; maculâ utrimque infra aures fplendide violaceâ; reclricibus quatuor intermediis nigro-cæruleis, lateralibus albis; pedibus pennatis.... Mellifuga Cayanenfis major. Briffon, Ornithol. tome III, page 722.

développés

développés de parties communes à tous les autres. L'oifeau-mouche à oreilles eft de la première grandeur dans ce genre; il a quatre pouces & demi de longueur, ce qui n'empêche pas que la dénomination de grand oifeaumouche de Cayenne, que lui attribue M. Briffon, ne paroiffe mal appliquée, quand quatre pages plus loin (cfpèce 17), on trouve un autre oifeau - mouche de Cayenne auffi grand, & beaucoup plus, fi on le veut mesurer jufqu'aux pointes de la queue. Des deux pinceaux qui garniffent l'oreille de celui-ci, & qui font compofés chacun de cinq ou fix plumes, l'un eft vert d'émeraude & l'autre violet - améthyfte; un trait de noir - velouté paffe fous l'œil; tout le devant de la tête & du corps eft d'un vert-doré éclatant, qui devient, fur les couvertures de la queue, un vert - clair des plus vifs; la gorge & le deffous du corps font d'un beau blanc; des pennes de la queue, les fix latérales font du même blanc; les quatre du milieu d'un noir tirant au bleu-foncé; l'aile est noirâtre, & la queue la dépaffe de près du tiers de fa longueur. La femelle de cet oiseau n'a ni fes pinceaux, ni le trait noir fous l'œil auffi diftinct; dans le refte elle lui reffemble.

Oifeaux, Tome VI,

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