La cité chinoise

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Nouvelle Revue, 1885 - China - 389 pages
 

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Popular passages

Page 31 - Concentration, Grandeur. Soyons nets, purs des vieux mélanges. Ne pas boiter d'un monde à l'autre. Se garder en deux sens, — fort contre le chaos du monde et des opinions, — fort au foyer par l'unité du cœur. Le foyer est la pierre qui porte la Cité. S'il n'est un, tout périt. Aux vains systèmes qui le diviseraient, la réponse est terrible : L'enfant ne vivra pas. L'homme en sera réduit, et le citoyen impossible. Ils crient : Fraternité! Mais ils ne savent guère ce que c'est. Elle...
Page 43 - ... profondément pénétré du sens intime des choses qui l'entourent. Dans les chants que, le soir, aux heures de répit, j'entendais en traversant les hameaux, je cherche en vain les notes toujours tristes, résignées, parfois désespérées, des chants de nos travailleurs, ceux du Nord surtout. Rien ne rappelle, d'un autre côté, dans les légendes des Chinois, les terreurs des forêts insondées, des sommets farouches et glacés. Tout cela est relégué derrière la Grande Muraille, en Mongolie,...
Page 46 - ... la même instante et touchante prière : Fais que notre mémoire ne meure pas ; fais que nous vivions un jour pour que nous puissions honorer ton âme, bénir ton souvenir. La tombe impose le berceau. De l'une et de l'autre s'élève vers la vie une invocation incessante. Dans quelle religion, dans quelle civilisation pourrait-on trouver de plus puissantes sollicitations au progrès, à l'effort? Ce n'est plus l'aspiration vague d'une conscience aveugle ; ce n'est plus le rêve incarné, puéril...
Page 131 - L'aigle, l'épervier le saluent à leur premier cri du jour. Le chien le suit et l'escorte. Le cheval joyeux hennit. Le fort taureau, de bon cœur, tire la charrue et souffle. La terre fume ; sa vivante haleine répond de sa fécondité. Tous d'accord. Tous savent que l'homme est juste et travaille pour eux. Il est la conscience commune.
Page 148 - ... circonstances. Les Chinois ne pensent pas que les formules essentielles, générales, universelles, auxquelles on puisse donner ce beau nom de lois, soient l'expression de toutes les volontés ou de la volonté d'un seul. Pour eux, la loi résulte des conditions d'existence de l'individu ou de la société. Cette loi est en l'homme ; il n'ya qu'à la laisser se développer librement. La liberté est donc la première loi, ou plutôt le principe de toute loi. — La seconde condition d'existence...
Page 42 - Çà et là, sur les pentes douces des coteaux, s'échelonnent des bosquets de bambous au feuillage si gracieux et si léger. Autour des champs, autour des maisons, des plantations donnent à la campagne le caractère charmant des paysages de la Loire ; ou bien, dans les districts accidentés, l'aspect de nos vergers situés en montagnes. On voit bien encore, aux environs des pagodes et sur quelques sommets, de rares débris de forêts; mais ce qu'il ya surtout, ce qu'il ya partout, ce sont des fleurs,...
Page 43 - On voit bien encore, aux environs des pagodes et sur quelques sommets, de rares débris de forêts ; mais ce qu'il ya surtout, ce qu'il ya partout, ce sont des fleurs, des fleurs de toute espèce. Les azalées pourpres, les rhododendrons, les gardénias odorants, les glycines, tapissent les déclivités trop raides. Les roses, les chrysanthèmes et une foule d'autres plantes, que nous ne connaissons que parce qu'elles nous viennent de la Chine, fleurissent et parfument en toutes saisons les abords...
Page 72 - De tous les animaux qui s'élèvent dans l'air, Qui marchent sur la terre, ou nagent dans la mer, De Paris au Pérou , du Japon jusqu'à Rome , Le plus sot animal , à mon avis , c'est l'homme.
Page 44 - CHINOISE de religion. Il ya douze cents ans au moins que ceux qui les chantent, ceux qui les récitent, jouissent d'une quiétude que nous n'aurons pas d'ici bien longtemps. Et sur ce fond uni, que ne troublent ni les regrets du temps et des peines perdues, ni les souvenirs irritants, ni les espérances de vengeances et de représailles, se sont édifiées les mœurs publiques les plus propres à assurer à tous et à chacun une somme de bien-être dont je crains que l'Europe ne soit encore bien...
Page 229 - Et vous, lecteur, qui admettez la transmission héréditaire de certaines facultés, songez à l'accumulation produite en chaqueChinois par tant de siècles écoulés. Les Chinois, qui eux-mêmes prétendent à un sentiment très développé de la justice, l'expliquent d'une autre façon. Cette croyance n'est, après tout, ni plus métaphysique ni plus mystique que l'explication qui se fonde sur l'atavisme. La voici: vous choisirez. « Lorsque l'enfant naît, c'est un homme, et pourtant l'on ne voit...

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