Paris, ou, Le livre des cent-et-un, Volume 7

Front Cover
L. Hauman et comp., 1832 - France - 233 pages

From inside the book

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 393 - Tous deux sont morts. — Seigneur, votre droite est terrible! Vous avez commencé par le maître invincible, Par l'homme triomphant, Puis vous avez enfin complété l'ossuaire. Dix ans vous ont suffi pour filer le suaire Du père et de l'enfant...
Page 391 - D'un bel enfant qui dort la bouche demi-close, Gracieux comme l'orient, Tandis qu'avec amour sa nourrice enchantée D'une goutte de lait au bout du sein restée Agace sa lèvre en riant. Le père alors posait ses coudes sur sa chaise, Son cœur plein de sanglots se dégonflait à l'aise, II pleurait, d'amour éperdu!... — Sois béni, pauvre enfant, tête aujourd'hui glacée, Seul être qui pouvais distraire sa pensée Du trône du monde perdu ! V Tous deux sont morts.
Page 388 - Quand tout fut préparé par les mains paternelles Pour doter l'humble enfant de splendeurs éternelles ; Lorsqu'on eut de sa vie assuré les relais; Quand, pour loger un jour ce maître héréditaire, On eut enraciné bien avant dans la terre Les pieds de marbre des palais ; Lorsqu'on eut pour sa soif posé devant la France Un vase tout rempli du vin de l'espérance, — Ayant qu'il eût goûté de ce poison doré, Avant que de sa lèvre il eût touché la coupe.
Page 386 - Vous pouvez entrer dans les Villes Au galop de votre coursier, Dénouer les guerres civiles Avec le tranchant de l'acier ; Vous pouvez, ô mon capitaine, Barrer la Tamise hautaine ', Rendre la victoire incertaine Amoureuse de vos clairons, Briser toutes portes fermées, Dépasser toutes renommées, Donner pour astre à des armées L'étoile de vos éperons 8 ! Dieu garde la durée et vous laisse l'espace ; Vous pouvez sur la terre avoir toute la place, Être aussi grand qu'un...
Page 387 - Être si grand et si petit ; Quand son père eut pour lui gagné bien des batailles ; Lorsqu'il eut épaissi de vivantes murailles Autour du nouveau-né riant sur son chevet ; Quand ce grand ouvrier qui savait comme on fonde Eut, à coups de cognée, à peu près fait le monde Selon le songe qu'il rêvait ; Quand tout fut préparé par les mains paternelles Pour doter l'humble enfant de splendeurs éternelles, Lorsqu'on eut de sa vie assuré les relais ; Quand, pour loger un jour ce maître héréditaire....
Page 384 - Non, l'avenir n'est à personne! Sire! l'avenir est à Dieu! A chaque fois que l'heure sonne, Tout ici-bas nous dit adieu. L'avenir! l'avenir! mystère! Toutes les choses de la terre, Gloire, fortune militaire, Couronne éclatante des rois, Victoire aux ailes embrasées, Ambitions réalisées, Ne sont jamais sur nous posées Que comme l'oiseau sur nos toits!
Page 385 - C'est le nuage sur l'étoile, C'est un traître qui se dévoile, C'est le bélier qui bat les tours, C'est l'astre qui change de zone, C'est Paris qui suit Babylone; Demain, c'est le sapin du trône, Aujourd'hui c'en est le velours! Demain, c'est le cheval qui s'abat blanc d'écume. Demain, ô conquérant, c'est Moscou qui s'allume, La nuit, comme un flambeau. C'est votre vieille garde au loin jonchant la plaine. Demain, c'est Waterloo! demain, c'est Sainte-Hélène! Demain, c'est le tombeau! Vous...
Page 384 - Oh! demain, c'est la grande chose! De quoi demain sera-t-il fait ? L'homme aujourd'hui sème la cause, Demain Dieu fait mûrir l'effet.
Page 383 - S'étaient enfin ouverts ; Et l'enfant, soutenu dans sa main paternelle, Inondé des éclairs de sa fauve prunelle, Rayonnait au travers. Quand il eut bien fait voir l'héritier de ses trônes Aux vieilles nations comme aux vieilles couronnes, Éperdu, l'œil fixé sur quiconque était roi, Comme un aigle arrivé sur une haute cime, II cria tout joyeux avec un air sublime : — L'avenir ! l'avenir ! l'avenir est à moi...
Page 382 - L'immense empire attend un héritier demain. Qu'est-ce que le Seigneur va donner à cet homme Qui, plus grand que César, plus grand même que Rome, Absorbe dans son sort le sort du genre humain? — Comme ils parlaient, la nue éclatante et profonde S'entr'ouvrit, et l'on vit se dresser sur le monde L'homme prédestiné, Et les peuples béants ne purent que se taire, Car ses deux bras levés présentaient à la terre Un enfant nouveau-né.

Bibliographic information