349 CHAPITRE VIII. SON F. S 1. Son F initial. 1. Son f initial par ph. Lucas, qui vient des bords du Phase, A côté d'un Pharmacien, Le philantrope aime les hommes, Blancs ou noirs, tous, tant que nous som mes. Philippe est l'ami du cheval, Ce fier et superbe animal. Prétend qu'il est des philtres amoureux, Les vrais filtres sont ceux qu'on voit dans nos cuisines, Ou qui servent dans les usines. Il est bien entendu que tous les mots de la famille conservent le ph. On aura donc périphrase, paraphrase, antiphrase, philotechnique, philosophâtre, philadelphe, ami de son frère, etc. On aura remarqué qu'on a, par deux orthographes différentes, philtre et filtre. Qu'est-ce qu'un phonomètre, et qu'est-ce qu'on en fait ? Dis, si jamais en un festin, On sert le phoque ou veau marin? Phonomètre, instrument pour mesurer le son, phonique, aphonie, phonie sont de la même famille, etc.; physionomie, physiologie, physique, viennent également de physis, nature. 2 Son finitial par f. Du faux éclat qui t'environne Les for faits les plus inouis, Serons-nous toujours éblouis? J.-B. Od, RÈCLE. Excepté dans les mots du n° précédent, finitial s'écrit f. 351 § 2. Son f médial. 1. Son f médial par ph. Commencerai-je par l'alpha, Diaphorétique, qui porte au-delà, qui fait transpirer, du grec phoreô, je porte; phosphore, pyrophore, Bosphore, télesphore, qui porte la lumière, qui porte le feu, etc., appartiennent à la même racine. A Amphibologique rattachez amphithéâtre, amphigouri, etc.; on aurait pu même y joindre amphibie. On verra qu'emphyseme, emphythéose, ont une autre étymologie. Que vais-je faire de blaspheme, Procris et son amant Céphale, Elephant et le fleuve Alphec, SUITE. Morphée, Orphée, et Coryphée, Qu'il est un Dieu nommé Zéphyre, Et qu'en vain contre le sphacele NOTA. Il faut chercher dans le dictionnaire usuel et dans celui de la fable les mots dont on ignore le sens, et se faire donner l'explication de ceux qu'on n'y trouve pas, comme Bucephale. Lundi dernier, jour de l'Epiphanie, Et depuis une néphrétie. Atmosphérique, anthropophage, Le tombeau nommé sarcophage ; Brisant des potentats la couronne éphémère, Trois mille ans ont passé sur la cendre d'Homère Et, depuis trois mille ans, Homère respecté Est jeune encore de gloire et d'immortalité. On pourrait dire que le ph annonce toujours un mot grec, et donner pour règle que tout mot grec où l'on entend le son f s'écrit par ph; mais la difficulté était de savoir quand un mot appartient à cette langue. 2° Son f médial par ff. 352 Lesaffres de la mort sont plus affreuses qu'elle. | Eh bien! filles d'enfer, vos mains sont elles On sonne le beffroi, tout est en mouvement. On fuit du choléra l'influence mortelle, Du livre de la vie il a d'abord biffe Le chiffonnier, l'homme faible, le piffre, Savez-vous quel en est le chiffre? prêtes? Pour qui sont ces serpens qui sifflent sur vos Combien coûte ce coffre, ou plutôt ce coffret, Et quelle est la raison de cette rebuffade? SUITE. Affaire est une chose à faire. A vient 353 Couche-toi le dernier et vois fermer ta porte,` Et si quelque affaire t'importe, du latin ad, qui reste entier dans adjuNe la fais pas par procureur. La F. 4, 21.) dant, adjurer, adjoindre. Tous les hommes sont semblables par` les paroles, ce n'est que les actions qui les montrent differents. Différer vient de la préposition dis et de férer. Dis reste entier dans distruire, disloquer, etc. Difficile de dis et de facile. Effronté de ex et de front. La préposition est employée sans altération dans exhéréder, expatrier. Offusquer de ob et de l'inusité fusquer, du latin fuscare. La préposition est restée intacte dans obtenir, obvier, etc. Offrir de ob et de l'inusité ferer, porter. Souffrir de sous et de férer, porter, Souffler de sous, et de l'inusité fler du latin flare, d'où enfler, gonfler, flet, reflet. 354 355 Rien ne suffit aux gens qui nous viennent dey Rome. LA F. 11, 7. Il détaillait, de douleur suffoqué, De ses méfaits une liste effroyable. VOLT. Épigr. Suffire du latin sufficere, de sub et de facere; sub est resté intact dans subdiviser, subjuguer, etc. Suffoquer, de sub et de focus, feu, foyer d'où focal. La composition et la décomposition des mots ne peuvent être bien éclaircies que par l'art étymologique. Voir la 9o partie de ce cours. On voit, par les exemples cités et analysés, que les six prépositions ad, dis, ex, ob, sous, sub placés devant des mots commençant par un f se changent en af, ef, of, if, souf et suf. C'est ainsi qu'on a Ne sait pas l'ortographe et sait faire des vers. Les mots en graphe viennent du grec graphô, j'écris. Tels sont autographe, épigraphe, biographe, etc., etc. Il n'y a, dans cette désinence, que le mot agrafe qui s'écarte de cette analogie. Fût-il plus larron que Sisyphe Et plus damné qu'Hérode ni Caïphe... J. B. Epitr. Qu'un ténébreux hieroglyphe, Le teint de lis annonce dans la nymphe On veut le saisir, on n'a rien. D'une ode il achève une strophe De sa servante et son curé. 3o Son f final par phes. 356 J'aimerais mieux avoir fait les Adelphes, Les Adelphes sont une des plus belles Scomédies de Térence. REGLE GÉNÉRALE. Excepté dans les numéros précédents, ffinal s'écrit f. Les mots en if sont incomparablement les plus nombreux. Le son g dur, placé devant une des trois sortes d'e ou devant i, s'écrit nécessairement par gu; car l'e et l'i placés immédiatement après la lettre g lui donne le son j; de sorte que si de gué, gui on supprimait l'u, on aurait le son je, ji. L'u a été adopté pour conserver à g sa prononciation gutturale. |