EPITRE I. Au Roi: Où l'on fait voir qu'un Roi n'eft ni moins grand ni moins glorieux dans la Paix que dans la Guerre. EPITRE II. à Mr. l'Abbé des Roches, cun- EPITRE V. à Mr. de Guilleragues, fur la EPITRE VI. à Mr. de Lamoignon, Avocat General, fur les douceurs dont il jouit à la Campagne & les Chagrins qui l'attendent à la EPITRE VII. à Mr. Racine, fur l'utilité qu'on peut retirer de la jaloufie de fes ennemis, &en particulier des bonnes && des mauvaifes Quoique cette Piéce foit placée avant toutes les autres, elle n'a pourtant pas été faite la premiere. L'Auteur la compofa au commencement de l'année 1665. & il avoit déja fait cinq Satires. La même année ce Discours fut inferé dans un Recueil de Poëfies, avant que l'Auteur eût eu le tems de le corriger. Il le fit imprimer lui-même, l'année fuivante, 1666. avec les fept premières Satires. REGNIER a mis à la tête des fiennes, une Epître en vers adreffée à Henri IV. fous le même titre de Discours au Roi. VERS 3. Et qui feul, fans Minitre, &c.] Après la mort du Cardinal Mazarin, arrivée en 1661. le Roi, âgé feulement de vingt-deux ans & demi, ne voulut plus avoir de Premier Miniftre, & commença à gouverner par lui-même Tome I. A IMW Soutiens tout par Toi-même, & vois tout par tes yeux, Mais je fai peu louër, & ma Muse tremblante REMARQUES. Ainfi, IMITATIONS. Vers 4. Soutiens tout par Toi-même, &c.] Horace, L. II. Ep. I. 1. Cùm tot fuftineas & tanta negotia folus. On peut obferver ici, & dans la plupart des endroits que notre Auteur a imitez des Anciens, qu'il enchérit fur l'Original, foit en rectifiant la penfée, foit en la plaçant plus à propos qu'elle n'étoit ; tantôt en lui donnant plus de force par des expreffions plus vives & plus énergiques, tantôt en y ajoûtant des images nouvelles qui l'embelliffent. Il difoit quelquefois, en parlant de ces fortes d'imitations: Cela ne Pappelle pas imiter; c'est joûter contre fon Original. VERS 6. J'ai demeuré pour Toi dans un humble filence.] Ce vers fait connoître que l'Auteur avoit compofé d'autres Ouvrages avant celui-ci. VERSIO. Fuit d'un fi grand fardeau la chargé trop pefante.] Quelques Critiques ont condamné ce vers, prétendant que l'on ne peut pas dire, la charge d'un fardeau. Cependant, on dit fort bien, le poids d'un fardeau ; ce fardeau et d'un poids trop grand. Ces expreffions n'ont rien d'irrégulier; & Malherbe en a employé une toute femblable à celle de notre Auteur. Mais fi la pefanteur d'une charge fi grande Sonnet à la Princeffe de Conti. CHAN Ainfi, fans m'aveugler d'une vaine manie, Je mesure mon vol à mon foible génie: 15 Plus fage en mon refpect, que ces hardis Mortels Qui d'un indigne encens profanent tes autels; Qui dans ce champ d'honneur, où le gain les ameine; Ofent chanter ton nom fans force & fans haleine; Et qui vont tous les jours, d'une importune voix, 20 T'ennuyer du récit de tes propres exploits. L'Un en ftile pompeux habillant une Eglogue, REMARQUES. De CHANGEMENS. Vers 11. Et dans ce haut éclat &c.] Ce vers & le fuivant étoient de cette manière dans les premiè zes éditions: Et ma plume mal propre à peindre des Guerriers, L'Auteur les changea ainfi dans l'édition de 1674. Et de fi hauts exploits mal-propre à discourir, Touchant à Tes lauriers craindroit de les flétrir. Enfin dans les Editions fuivantes, il corrigea encore le premier de ces deux vers, comme il eft ici: Et dans ce haut éclat où Tu te viens offrir, &c. CHANG. Vers 13. Ainfi, fans m'aveugler.] Dans les premières éditions il y avoit: Ainfi, fans me flater. VERS 21. L'Unen ftile pompeux habillant une Eglogue.] CHAR PENTIER avoit publié en 1663, un Dialogue en vers fort pompeux, intitulé: Louis, Eglogue Roiale. Cette Pièce étoit un compofé ridicule des louanges du Roi, & de celles de PAuteur. 25 De fes rares vertus Te fait un long prologue, L'Autre en vain se laffant à polir une rime, 30 Fut toûjours des neuf Sœurs la fable & la rifée. Cependant à les voir enflez de tant d'audace, Qu'ils dispofent de tout dans le facré Vallon. C'est à leurs doctes mains, fi l'on veut les en croire, Que Phébus a commis tout le foin de ta gloire; Et ton nom, du Midi jusqu'à l'Ourse vanté, go Ne devra qu'à leurs vers fon immortalité. REMARQUES. Mais VERS 25. L'Autre en vain se lassant.] C'eft CHAPELAIN, qui avoit fait un Sonnet, à la fin duquel il comparoit le Roi au Soleil. VERS 54. Parmi les Pelletiers.] PIERRE DU PELLETIER, Parifien, étoit un miferable Rimeur, dont la principale Occupation étoit de compofer des Sonnets à la louange de toutes fortes de gens. Dès qu'il favoit qu'on imprimoit un Livre, il ne manquoit pas d'aller porter un Sonnet à l'Auteur, pour avoir un exemplaire de l'ouvrage. Il gagnoit fa vie à aller en ville enseigner la Langue Françoise aux Etrangers. Ibid. |