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poissions pas l'ouvrage que nous censurions; il auroit pu tirer une conséquence toute contraire. Il y a long-temps que nous possédons le livre de Saint-Hyacinthe; nous l'avons relu, et, en applaudissant à plusieurs détails ingénieux, nous y avons trouvé des longueurs, des redites et des obscénités. La Déification du docteur Aristarchus "Masso, qui est dans le 2 volume, mérite encore moins d'attention, quoiqu'elle soit du même auteur. A l'exception de la tirade contre Voltaire, qui est assez plaisamment tournée et de quelques morceaux où il y a de la gaieté, le reste est assez maussade. D'ailleurs son héros qui étoit un pédant de Hollande, est inconnu à presque tous ses lecteurs ; et la plupart des traits qu'il dirige contre lui, sont perdus pour eux, II. Mathanasiaà la Haye, 1740, 2 vol. in-8. Ce sont des mémoires littéraires, historiques et critiques. M. l'abbé d'Artigny prétend que Saint-Hya cinthe auroit pu nous donner quel que chose de meilleur. III. Plusieurs Romans très - médiocres. Celui du prince Titi est le seul qu'on lise; il a de l'intérêt et de l'esprit.

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SAINT-JULIEN DE BALEURE, (Pierre de ) né aux environs de Tournus, d'une famille noble, fut chanoine et doyen de Châlonssur-Saône. On a de sa plume: 1. De' l'Origine des Bourguignons, 1581, in-fol., dans lequel il y a une bonne Histoire de la ville de Tournus. II. Mélanges Historiques, 1589, in-8. Ces deux productions offrent des recherches savantes, mais mal digérées. Cet écrivain mourut en 1593... Voyez I. HERMANT, vers la fin,

SAINT-JUST, (Louis-Léon de ) né à Blerancourt près de Noyon, en 1768, montra tant, d'enthousiasme pour les nouveautés politiques, qu'il fût nommé, quoique très-jeune, membre de la, Convention nationale. Il se lia dèslors étroitement avec Roberspierre, poursuivit tous ceux qui lui déplaisoient, et les dénonça pour les enSAINT-IGNACE, Voy. HENRI voyeràl'échafaud.Ona dit qu'il avoit de... n° XXXII.

SAINT-JEAN, (Jean de ) Voyez MANOZZI.

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SAINT-JEAN, (N.) employé dans les fermes se retira à Perpignan et y mourut. C'est de lui que Regnard a dit :

Il n'est point de cerveau qui n'ait

quelque travers: Saint-Jean ne sait pas lire, et veut

faire des vers.

été le Séide de ce Mahomel. C'étoit certainement faire beaucoup d'honneur à des conspirateurs subalter-, nes, que de les comparer au fondateur d'un grand empire et d'une nouvelle religion. Quoi qu'il en soit, Saint-Just se signala si fort après le fameux 31 mai, contre tous les vint au triumvirat, et partagea avec ennemis de Roberspierre, qu'il parlui la surveillance de la police générale. Saint-Just avoit du sens fraid, de la facilité à s'énoncer,

Saint-Jean est auteur de l'opéra une hardiesse toujours soutenue

C

une férocité qui ne se démentit jamais. On le vit proposer la vente des biens des émigrés, la proscription des députés de la Gironde, le séquestre des possessions des étrangers dont la patrie se trouvoit en guerre avec nous, oser faire le parallèle de l'état de la France sous Louis XVI et sous le comité de salut public, et avancer que sous les lois du premier, les échafauds immoloient la moitié plus d'hommes que sous celles du comité. Bientôt après, sur son rapport, Danton, Camille Desmoulins, Phelipeaux, allèrent à la mort. On a cité, comme un des traits qui ont peint le mieux son caractère destructeur, un de ses arrêtés, par lequel, étant en mission, il ordonna de raser sur-le-champ la maison de quiconque seroit convaincu de trafiquer sur l'argent et d'agioter sur les marchandises. Il travestit la pitié en crime, et fit regarder comme un attentat contre la république, les larmes qu'on versoit sur la mort de ses parens, de ses amis. Il étoit temps que tant d'excès eussent un terme. Le thermidor an 2, 9 il voulut s'opposer en vain à la chute de la tyrannie; il fut décapité le lendemain, et reçut la mort avec courage. Saint-Just, égaré par une imagination turbulente et par des hommes artificieux, se croyoit un grand écrivain; mais dans les différens rapports faits à la Convention, on ne voit qu'un pot-pourri des phrases de Thomas, de Diderot, de Jean-Jacques Rousseau, et des principes exagérés d'une égalité universelle et d'un entier nivellement, qui produiroient la ruine de toute société. On a encore de lui, Esprit de la Révolution et de la Constitution de France, 1791, in-8.

SAINT-LAMBERT, (Charles François de ) membre de l'académie Françoise, et ensuite de l'Institut national, naquit à Nancy en 1717, et acquit de bonne heure la réputation d'un poëte distingué et d'un littérateur aimable. Lié avec Voltaire, il le flatta, et en obtint à son tour des éloges. La révolution françoise respecta ses jours, et ils n'ont fini que le 21 nivôse an x1, à l'âge de 85 ans. Les ouvrages de Saint-Lambert sont: I. Les Fêtes de l'Amour, comédie-ballet. II. Essai sur le Luxe, 1764, in-8.o III. Les quatre parties du jour, poëme, 1769, in-8. Il offre autant de fraîcheur que de graces. IV. Les Saisons, poëme. Il parut en 1769, et a obtenu un grand nombre d'éditions. C'est l'ouvrage le plus remarquable de l'auteur. Les vers en sont quelquefois froids, mais toujours écrits avec correction et élégance. On y trouve un peu de monotonie dans les épisodes, et un défaut d'ensemble; mais les tableaux en sont bien coloriés, et plusieurs détails intéressent le lecteur et le rendent heureux par le spectacle du bonheur que l'opulence peut trouver en fécondant les champs et en répandant l'aisance au milieu des cultivateurs. Voltaire a comparé ce poëme à celui de Thompson, et accordé la préférence au premier. Il est souvent suivi de plusieurs Contes en prose, intitulés Zimeo, l'Abénaki, Sara. Ceux-ci respirent une sensibilité douce et très-attachante. Didot a publié une édition superbe du poëme des Saisons. V. Fables Orientales, 1772, in-12. C'est un extrait, concis et bien fait de ce qui se trouve de plus agréable dans la Bibliothèque de d'Herbelot. VI. Discours de

:

réception à l'académie Françoise, in-4. VII. Principes des Moeurs chez toutes les nations, ou Catéchisme universel, in-12. VIII. Un grand nombre de pièces fugitives, répandues dans l'Almanach des Muses et les Journaux. L'une des dernières ayant pour titre : Les Consolations de la vieillesse, est encore pleine d'images gracieuses, et fait oublier le grand âge de son auteur.

SAINT-LARRY, Voy. BELLE

GARDE.

littérature. Ses parens et ses protec teurs l'avoient d'abord destiné à la profession des armes. Il servit pendant quelque temps dans le régiment d'Aunis; mais en 1718, il s'engagea dans un état bien différent: il prit le petit-collet, et s'attacha particulièrement à l'Histoire ecclésiastique du siècle dernier. Les matériaux qu'il ramassa, lui donnèrent lieu de débuter, dans la littérature, par le Supplément au Nécrologe de Port-Royal, qui parut en 1735. Il travailla encore à l'Histoire de Pavillon, évêque

SAINT-LAZARE, Voy. MA- d'Aleth. Après avoir quitté l'habit

LINGRE.

ecclésiastique, et vu échouer plusieurs projets sur lesquels il fondoit

SAINT-LOUIS, ( le Père de) sa fortune, il fit successivement Voyez PIEKRE, no xxI. SAINT-LUC, Voyez ESPINAY, et L. TOUSSAINT.

SAINT-MARC ( CharlesHugues le Febvre de ) né à Paris en 1698, fut tenu sur les fonts de Baptême par le marquis de Lyonne, dont son père étoit secrétaire. Sa famille étoit originaire de Picardie, où elle avoit possédé la terre de Saint-Marc, près de Moreuil, dont il a toujours conservé le nom. Il étoit neveu, par les femmes, du savant abbé Capperonnier professeur royal en langue grecque, et cousin de M. Capperonnier, qui a occupé la même place avec distinction. Saint-Marc fit ses premières études au collège du Plessis, avec un succès dù sans doute en partie aux soins que l'abbé Capperonnier prenoit de son éducation. Il quitta le Plessis pour venir au collège Mazarin prendre les leçons de MM. Morin et Gibert, qui y enseignoient la rhétorique avec célébrité. Ce fut à cette école, que e développa son goût pour la saine

plusieurs éducations distinguées, et tous ses élèves restèrent ses amis. Enfin, rendu à lui-même, il se fit diverses occupations conformes à son goût. La première édition des Mémoires du Marquis de Feuquieres, en 1734 la dernière édition de l'Histoire d'Angleterre, par Rapin Thoyras, en 1749; la nouvelle édition des Euvres de Despréaux; la Lettre sur la tragédie de Mahomet II, en 1739; la Vie de Philippe Hecquet, célèbre médecin ; les éditions d'Etienne Pavillon, de Chaulieu, de Chapelle et de Bachaumont de Malherbe, de Saint-Pavin et de Charleval, de Lalane et de Montplaisir, sont des fruits de sa vie littéraire. On lui reproche d'avoir chargé ces éditions de beaucoup de pièces et de remarques inutiles. Les 17 et 18 tomes du Pour et Contre, et partie du 19, sont encore de lui, et n'ont ni la variété, ni les agrémens des volumes donnés par l'abbé Prévost. Enfin il entreprit l'Abrégé chronologique de l'Histoire d'Italie,dont le 1er Voe lume parut en 1761, îñ-8.o, et

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qu'il a continué jusqu'au 6o, qui parut en 1770, après la mort de l'auteur. On promettoit la continuation, réduite à 3 vol., dont le dernier devoit comprendre la Table générale. Saint-Marc aimoit la poésie françoise, et l'avoit même cultivée. C'est de lui qu'est le Pouvoir de l'Amour, ballet en trois actes avec un Prologue, qu'il fit jouer en 1735. Il mourut presque subitement à Paris, le 20 novembre 1769, dans la 71 année de son âge. Voyez son Eloge historique à la tête du 6 volume de l'Abrégé chronologique de Histoire générale d'Italie. Cette Histoire, très-savante, et qui suppose de grandes recherches est d'une lecture un peu fatigante, soit par rapport à la singularité de J'orthographe, soit par rapport au grand nombre de colonnes dont elle est chargée. Le style en est d'ailleurs un peu pesant et sans coloris.

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distinguée par ses services mili taires. Son père profita du voisi– nage de M. de Choiseuil à Chanteloup, et de l'amitié que celui-ci lui témoignoit, pour lui recommander son fils; et le jeune SaintMartin, sur la présentation de l'ex-ministre, obtint une lieutenance dans le régiment de Foix. Son caractère tranquille, amour pour la retraite, son recueillement presque continuel ne pouvoient s'accorder avec l'activité des camps et le tumulte des armes; aussi, après cinq ou six ans de service, il demanda et obtint sa retraite. Dès-lors, livré tout entier aux idées métaphysiques, il se mit à voyager et resta trois ans à Lyon, où il vécut solitaire, presque inconnu, gardant le silence et ne le rompant qu'avec un très-petit nombre d'amis. Après avoir parcouru d'autres contrées, il se retira à Paris, où sa vie paisible et obscure le mit à l'abri des fureurs de la révolution. Celle-ci le trouva impassible; sans crainte, comme sans enthousiasme, n'approuvant ni ne blamant rien avec excès, son ame, repliée sur elle-même ne parut jamais oublier un moment les idées philosophiques qui lui étoient chères. Une grande douceur, l'exercice de la bienfaisance, une simplicité de mœurs extraorle goût de la musique et des autres dinaire, des connoissances variées, arts, le don d'intéresser sans paroître y prétendre, lui acquirent des amis et même des admirateurs. Il est mort à Aunai, dans la maison du sénateur le Noir-laRoche, au commencement de l'an 12, à l'âge de près de 60 ans. Saint-Martin doit sa réputation au livre intitulé: Des erreurs et de la vérité, ou les hommes rappelés au principe universel de

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Ja science. Quelle est cette science? Elle est inconnue, incompréhensible pour la plupart des lecteurs de l'ouvrage. Celui-ci parut en 1775, in-8.o, et a eu un grand nombre d'éditions. « C'est pour avoir oublié, dit l'auteur, les principes dont je traite, que toutes les erreurs dévorent la terre, et que les hommes ont embrassé une variété universelle de dogmes et de systèmes.... Cependant, quoique la lumière soit faite pour tous les yeux, il est encore plus certain que tous les yeux ne sont pas faits pour la voir dans son éclat ; et le petit nombre de ceux qui sont dépositaires des vérités que j'annonce, est voué à la prudence et à la discrétion par les engagemens les plus formels. Aussi, me suis-je permis d'user de beaucoup de réserve dans cet écrit, et de m'y envelopper souvent d'un voile que les yeux les moins ordinaires ne pourront pas toujours percer, d'autant que j'y parle quelquefois de toute autre chose que de ce dont je parois traiter. » Avec une pareille explication, on peut être obscur et inintelligible tout à son aise, et l'auteur à cet égard tient parole sur ce qu'il promet. Ses raisonnemens, pour des lecteurs vulgaires, paroissent ceux d'un fou; mais ses disciples, appelés Martinistes du nom de leur maître, les révèrent comme ceux d'un sage. Tout au moins,l'auteur pourra passer pour le Lycophron de la métaphysique. Les profanes ont cherché à donner diverses explications du livre, et il en est même qui ont prétendu qu'il traitoit de la constitution et de l'extinction des Jésuites, et que par le mot cause universelle, il falloit entendre leur Père général. On a imprimé à Londres, en anglois, un

ouvrage en 2 vol., comme une suite de celui de Saint-Martin; mais ce dernier n'y a eu aucune part; et cette prétendue suite, dit-on n'a aucun rapport avec la base du système et les opinions de l'auteur. Saint-Martin a encore publié un volume in-8.0, sous le titre: Tableau de l'ordre naturel. Comme il étoit un peu moins obscur que le précédent, il a obtenu moins de succès; car les énigmes sont toujours recherchées par un grand nombre de lecteurs,

SAINT-MAURIS, Voy. HoZIER, n° II.

SAINT-MAYOLLE, (M** de) a traduit de l'italien en françois, l'ouvrage intitulé: la République de Naples. Elle est morte au milieu du siècle passé.

Stuert de ) l'un des mignons insoSAINT-MESGRIN, ( Paul

lens de Henri III. S'étant vanté

d'être dans les bonnes graces de la duchesse de Guise, le duc, son époux, le fit assassiner à coups comme il sortoit du pistolet Louvre, le 21 juillet 1578.

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SAINT-NECTAIRE, SENECTAIRE ou SENNETERRE, ( Magdeleine de) veuve de Gui de SaintExuperi, seigneur de Miremont en Limousin s'est rendue recommandable dans l'histoire des guerres des Protestans dont elle avoit embrassé les erreurs, et dont elle défendit la cause les armes à la main. Cette dame avoit toujours auprès d'elle soixante gentilshommes en bon équipage, avec lesquels elle couroit jusque dans la basse Auvergne. Vers l'an 1575, sous le règne de Henri III, Montal, lieutenant-de-roi dans cette province, irrité de ce que cette vaillante femme lui avoit défait

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