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sentations dans cette année 1704; il y en eut encore une en 1711. Doivent-elles être toutes rapportées au remaniement de Dancourt? S'il en est ainsi, le public se montra trop peu sé

vère.

:

Les Amants magnifiques ont été imprimés pour la première fois la comédie, dans le second volume des OEuvres posthumes, qui forme le tome VIII de l'édition de 1682; les intermèdes, dans le livret de 1670, intitulé le Divertissement royal, et dont la Bibliothèque nationale possède deux exemplaires; l'un d'eux a été corrigé pendant le tirage: c'est un in-4° de 30 pages, dont voici le titre :

LE

DIVERTISSEMENT
ROYAL

MESLÉ DE COMEDIE, DE
MUSIQUE, et d'entrée (sic)

DE BALLET,

A PARIS,

Par ROBERT BALLARD, seul imprimeur
du Roi

pour la Musique.

M.DC.LXX.

Avec Privilége de Sa Majesté.

Le titre de la comédie dans l'édition de 1682 est celui que nous reproduisons ci-dessus, au feuillet qui précède la Notice.

En suivant, pour les intermèdes, le texte de l'exemplaire corrigé du livret, nous avons eu soin d'y comparer le Ballet des ballets de 1671, pour ce qu'il contient des Amants magnifiques, c'est-à-dire un long fragment du premier intermède; et, pour tous les intermèdes, l'édition de 1682, d'après laquelle nous donnons la comédie.

Mentionnons, d'après la Bibliographie moliéresque, une version séparée en italien (1696) et une en polonais (s. 7. n. d.).

SOMMAIRE

DES AMANTS MAGNIFIQUES,

PAR VOLTAIRE.

Louis XIV lui-même donna le sujet de cette pièce à Molière. Il voulut qu'on représentât deux princes qui se disputeraient une maîtresse en lui donnant des fêtes magnifiques et galantes. Molière servit1 le Roi avec précipitation. Il mit dans cet ouvrage deux personnages qu'il n'avait point encore fait paraître sur son théâtre, un astrologue et un fou de cour. Le monde n'était point alors désabusé de l'astrologie judiciaire; on y croyait d'autant plus qu'on connaissait moins la véritable astronomie. Il est rapporté dans Vittorio Siri qu'on n'avait pas manqué, à la naissance de Louis XIV3, de faire tenir un astrologue dans un cabinet voisin de celui où la Reine accouchait. C'est dans les cours que cette superstition règne davantage, parce que c'est là qu'on a plus d'inquiétude sur l'avenir.

Les fous y étaient aussi à la mode; chaque prince et chaque grand seigneur même avait son fou; et les hommes n'ont quitté ce reste de barbarie qu'à mesure qu'ils ont plus connu les plaisirs de la société et ceux que donnent les beaux-arts. Le fou qui est représenté dans Molière n'est point un fou ridicule, tel que Moron de la Princesse d'Élide, mais un homme adroit, et qui, ayant la liberté de tout dire, s'en sert avec habileté et avec finesse. La musique est de Lulli. Cette pièce ne fut jouée qu'à la cour, et ne pouvait guère réussir que par le mérite du divertissement et par celui de l'à-propos.

On ne doit pas omettre que, dans les divertissements des Amants magnifiques, il se trouve une traduction de l'ode d'Horace :

Donec gratus eram tibi.

1. Servoit dans l'édition de 1739.

2. Le fait peut bien être rapporté dans quelque passage de l'un ou de l'autre des volumineux recueils de cet historiographe de Louis XIV, ses Memorie recondite ou son Mercurio; nous ne l'y avons point trouvé; mais voyez, p. 669 et 670 du tome VIII (1679) des Memorie, ce que Siri croyait savoir de la crédulité de Richelieu et de Mazarin à l'astrologie.

3. Le 5 septembre 1638.

4. Du vivant de Molière : voyez ci-dessus, p. 374.

PERSONNAGES DE LA COMÉDIE'.

ARISTIONE, princesse, mère d'Ériphile.
ÉRIPHILE, fille de la Princesse.
CLÉONICE, confidente d'Ériphile.

CHORÈBE, de la suite de la Princesse.

IPHICRATE,

TIMOCLES,

}

amants magnifiques.

SOSTRATE, général d'armée, amant d'Ériphile.
CLITIDAS, plaisant de cour, de la suite d'Ériphile 2.
ANAXARQUE, astrologue'.

1. Sauf pour le personnage de Clitidas que représenta Molière (voyez la note suivante), aucun renseignement, comme il est dit dans la Notice, p. 374, ne nous est parvenu sur la distribution des rôles de la comédie même. On trouvera nommés aux intermèdes ceux qui y chantèrent ou dansèrent.

2. Sur les fous, plaisants ou (comme les appelle Rabelais") joyeux de cour, voyez tome IV, p. 141, note 3 (au personnage de Moron de la Princesse d'Élide), et p. 257, note 1. Sur le caractère particulier de celui-ci, de Clitidas, voyez ci-dessus, p. 376, le Sommaire de Voltaire, et les pages 367-369 et 373 de la Notice.

Le précieux inventaire publié par M. Eud. Soulié nous a appris que Molière joua ce rôle; on y trouve en effet la description suivante de son costume (p. 277) : « Un habit de Clitidas, consistant en un tonnelet, chemisette, un jupon, un caleçon et cuissards; ledit tonnelet de moire verte, garni de deux dentelles or et argent; la chemisette de velours à fond d'or; les souliers, jarretières, bas, festons, fraise et manchettes, le tout garni d'argent fin. » L'ensemble, certains détails, les couleurs rappellent l'habit de Sosie: voyez à la Notice d'Amphitryon, tome VI, p. 329.

3. Sur cette figure d'Astrologue, voyez le Sommaire de Voltaire, et la Notice, p. 369–372.

Vous êtes, ce croi-je, le joyeux du Roi,

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dit le marchand de moutons à Panurge, au chapitre vi du quart livre (tome II, p. 290). Le jupon était un vêtement de dessus assez ample (tome IV, p. 514, note 4; voyez encore le costume de Sganarelle, tome IV, p. 69, note 2, celui de dom Pèdre, tome VI, p. 224, et comparez la jupe de Pourceaugnac

CLÉON, fils d'Anaxarque.

UNE FAUSSE VENUS, d'intelligence avec Anaxarque.

La scène est en Thessalie, dans la délicieuse vallée de Tempé.'

1. L'édition de 1734 met la liste des Acteurs de la Comédie après l'Avant-propos et la fait suivre, autrement disposée et çà et là modifiée, de la liste des Acteurs de la Pastorale et de celle des Acteurs des Intermèdes :

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ci-dessus, p. 227); il recouvrait sans doute, dans ce costume de Clitidas, comme dans celui de Sosie en voyage, la tunique de convention appelée tonnelet; celui-ci, non pour Clitidas, trop petit personnage, mais pour les héros, les princes, était continué au-dessous de la cuirasse (que remplaçait ici une chemisette ou plastron ?) par un bas de saie bouffant (tome IV, p. 111, note 6). Il nous reste néanmoins quelque doute sur ce jupon: il ne semble pas impossible qu'on eût entendu désigner par là le tour d'étoffe, le bas de saie tout simple tombant de la ceinture. La gravure de 1682 montre en outre Clitidas coiffé d'une sorte de béret. Les princes (ou peut-être Sostrate et l'un d'eux) s'y voient en vastes perruques, coiffés de chapeaux à plumes, avec des flots de linge et de ruban au cou, des cuirasses damasquinées et de riches bas de saie festonnés, les jambes nues, les pieds chaussés de brodequins ornés de nœuds. Ajoutons à ces détails de costume la description que donne Furetiere (1690) du tonnelet et de la chemisette. Le premier est, dit-il, une « partie d'un habit antique qui se disoit des manches et des lambrequins.... » La chemisette est une partie du vêtement qui va jusqu'à la ceinture et qui couvre les bras, le dos et l'estomac. Les hommes portent des chemisettes sous le pourpoint, de futaine, basin, ratine, chamois, ouatte, etc.... »

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LA PRÊTRESSE.

Sixième intermède.
FÊTE DES JEUX PYTHIENS.

DEUX SACRIFICATEURS chantants. SIX MINISTRES DU SACRIFICE, portant des haches, dansants.

CHOEUR DE PEUPLES.

HUIT ESCLAVES dansants.
QUATRE HOMMEs armés à la grecque.
QUATRE FEMMES armées à la grec-
que.
UN HÉRAUT.

SIX VOLTIGEURS, sautant sur des SIX TROMPETTES.

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