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teur, on ne peut le bien découvrir que dans le deffein de l'Ouvrage. J'ai d'abord examiné les hommes, & j'ai cru que dans cette infinie diverfité de Loix & de mœurs, ils n'étoient pas uniquement conduits par leurs fantaifies.

J'ai pofé les principes, & j'ai vu les cas particuliers s'y plier comme d'eux-mêmes, les Hiftoires de toutes les Nations n'en être que les fuites, & chaque Loi particuliere liée avec une autre Loi, ou dépendre d'une autre plus générale.

Quand j'ai été rappellé à l'antiquité, j'ai cherché à en prendre l'efprit, pour ne pas regarder comme femblables des cas réellement différens, & ne pas manquer les différences de ceux qui paroiffent femblables.

Je n'ai point tiré mes principes de mes préjugés, mais de la nature des chofes.

Ici bien des vérités ne fe feront fen tir qu'après qu'on aura vu la chaîne qui les lie à d'autres. Plus on réflé

chira fur les détails, plus on fentira la certitude des principes. Ces détails mêmes je ne les ai pas tous donnés, car qui pourroit dire tout fans en

nuyer.

On ne trouvera point ici ces traits faillans qui femblent caractériser les Ouvrages d'aujourd'hui. Pour peu qu'on voye les chofes avec une certaine étenduë, les faillies s'évanouiffent; elles ne naiffent d'ordinaire que parce que l'efprit se jette tout d'un côté, & abandonne tous les autres.

Je n'écris point pour cenfurer ce qui eft établi dans quelque pays que ce foit. Chaque Nation trouvera ici les raifons de fes maximes, & on en tirera naturellement cette conféquence, qu'il n'appartient de propofer des changemens qu'à ceux qui font affez heureusement nés pour pénétrer d'un coup de génie toute la conftitution d'un Etat.

Il n'eft pas indifférent que le Peuple foit éclairé. Les préjugés des Magiftrats ont commencé par être les

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