De ne fuivre en nulle façon : Le fatrape était un seigneur Et qu'à me faire une chanson. Les Grecs furent charmés de la voix douce & vive, Du naturel aifé, de la gaîté naïve Dont la jeune Téone anima fon récit. La grâce en s'exprimant vaut mieux que ce qu'on dit. On applaudit, on rit; les Grecs aimaient à rire. Pourvu qu'on foit content, qu'importe qu'on admire? Apamis s'avança les larmes dans les yeux; Ses pleurs étaient un charme, & la rendaient plus belle. Et dès qu'elle parla les cœurs furent pour elle. Apamis raconta fes malheureux amours En mètres qui n'étaient ni trop longs ni trop courts; Dix fyllabes par vers mollement arrangées Se fuivaient avec art, & femblaient négligées. Le rhythme en eft facile, il est mélodieux ; A PAM 1 S. L'aftre cruel fous qui j'ai vu le jour Tant Le rigorifme a fouillé fes autels; Les Dieux font bons, les prêtres font cruels. Aux cœurs bien nés pour aimer constamment ? Et fi jamais à la faibleffe en proie, Quelque beauté vient à changer d'amant, C'eft un grand mal; mais faut-il qu'on la noie? Et mon malheur, vous qu'avec tant de foin D'un cœur fi droit, d'un esprit fi docile, Que mon amour fût nourri par la crainte. Batile & moi nous refpirions ces feux L'aftre des cieux en commençant fon cours, Arénorax, homme indigne d'aimer, Au regard fombre, au front trifte, au cœur traître, D'amour pour moi parut s'envenimer, Non s'attendrir; il le fit bien connaître. Né pour haïr, il ne fut que jaloux. Il diftilla les poisons de l'envie; Il fit parler la noire calomnie. Nés de l'enfer, hélas ! rentrez-y tous. Dispensez-moi de vous développer Mon tendre cœur ne peut s'en occuper, Il eft trop plein de l'amant qu'il regrette. On me menait au lieu de mon trépas; S'était jeté pour me fauver la vie. Fut mife au jour, & trop tard découverte. Son châtiment répare-t-il ma perte ? Le beau Batile eft mort, & c'eft pour moi! Je viens à vous, ô juges favorables; A mon amant dans la nuit du trépas Qu'il ད Qu'il fe confole aux rives du Cocyte, Quand fa moitié ne fe confole pas. Que cette main qui tremble & qui fuccombe Puiffe à vos yeux écrire fur fa tombe : ,, Athène & moi couronnons mon amant. " Difant ces mots, fes fanglots l'arrêtèrent; Elle fe tut, mais fes larmes parlèrent. Chaque juge fut attendri. Pour Eglé d'abord ils penchèrent; Avec Apamis ils pleurèrent. J'ignore, & j'en fuis bien marri, Au coin du feu, mes chers amis, THELEME ET THELEME HELEME eft vive, elle eft brillante, Mais elle eft bien impatiente; Son œil eft toujours ébloui, Et fon cœur toujours la tourmente. Elle aimait un gros réjoui, D'une humeur toute différente. Contes, Satires, &c. E |