Page images
PDF
EPUB

Ж

LEÇONS ET MODÈLES

DE LITTÉRATURE.

BALZAC.

Balzac (Jean Louis Guez, seigneur de) naquit à Angoulême en 1594. ---da durant lequel il com

The publishers regret the occurrence of several tpyographical errors in the body of this work, particularly on the 264th and 281st pages; all of which however will be corrected in future editions.

rivaux de Dälzav,

précieux que le sien.

ies. Plus tard

secrétaire et ce

ouvrages. Ses une si grande lement comme seul éloquent." empêcha point

r de la langue crivain fut en a prose; mais emps et d'une seul morceau e ni des autres irsoufflé, plus

Balzac mourut près d'Angoulême, le 18 février 1654.-Il avait été nommé membre de l'académie, lors de sa création en 1635.

MONSIEUR,

LETTRE A M. DE PRIÉSAC.

La demoiselle qui vous rendra cette lettre m'a assuré que, je suis votre favori et se promet de grandes choses de ma faveur, si je vous recommande son procès. Pour moi, je crois volontiers ce que je désire extrêmement, et il ne faut pas beaucoup d'éloquence pour me persuader que vous me faites l'honneur de m'aimer.

Si cela est, Monsieur, je vous supplie de témoigner à cette pauvre plaideuse que votre amitié n'est pas un bien inutile, et que ma recommandation ne gâte pas une bonne

cause.

MÉZERAY.

MÉZERAY (FRANÇOIS-EUDES DE) naquit à Rye (Basse-Normandie) en 1610. C'est un de nos plus anciens historiens et un de ceux qu'on lit avec le plus d'intérêt et de plaisir. Son style, en général négligé et inégal, a quelquefois de la chaleur, du mouvement et de l'énergie ; plusieurs de ses morceaux oratoires sont dignes d'être comparés aux plus beaux discours de Salluste.

Ses principaux ouvrages sont: l'Histoire de France, l'Abrégé chronologique de l'histoire de France, et le Traité de l'origine des Français. Mézeray entra à l'Académie française en 1648, et mourut à Paris le 10 juillet 1683.

JACQUES MOLAY À SES JUGES.

N'attendez pas, Messieurs, que, gentilhomme et chevalier, j'aille noircir, par une atroce calomnie, la réputation de tant de gens de bien, à qui j'ai si souvent vu faire des actions d'honneur. Ils ne sont coupables ni de lâcheté ni de trahison; et, si vous en voyez ici deux qui perdent leur honneur et leur âme, pour sauver une misérable vie, vous en avez vu mille périr constamment dans les gênes, et confirmer par leur mort l'innocence de leur vie. Je vous demande donc pardon, victimes illustres et généreuses, si, par une lâche complaisance, je vous ai faussement accusées de quelques crimes devant le roi à Poitiers; j'ai été un calomniateur; tout ce que j'ai dit est faux et controuvé : j'ai été un sacrilége moi-même et un impie, de proférer de si exécrables mensonges contre un Ordre si saint, si pieux et si catholique. Je le reconnais pour tel, et innocent de tous les crimes dont la malice des hommes a osé le charger; et parce que je ne saurais jamais assez réparer de parole le crime que

j'ai commis en le calomniant, il est juste que je meure ; et je m'offre de bon cœur à tous les tourments qu'on me voudra faire souffrir. Sus donc (en se tournant vers les cardinaux), inventez-en de nouveaux pour moi, qui suis le seul coupable; achevez sur ce misérable corps, achevez les cruautés que vous avez exercées sur tant d'innocents. Allumez vos bûchers; faites-y conduire le dernier des Templiers, et rassasiez enfin votre cupidité des richesses qui font tout leur crime, et qui ne sont que le prix glorieux de leurs travaux pour la protection de la foi et la défense des saints lieux. (Histoire de France.)

LE MARECHAL DE BIRON À HENRI IV.

Quoi! Sire, on vous conseille de monter sur mer, comme s'il n'y avait pas d'autre moyen de conserver votre royaume que de le quitter! Si vous n'étiez pas en France, il faudrait percer au travers de tous les hasards et de tous les obstacles pour y venir; et maintenant que vous y êtes, on voudrait que vous en sortissiez ; et vos amis seraient d'avis que vous fissiez de votre bon gré ce que les plus grands efforts de vos ennemis ne sauraient vous contraindre de faire. En l'état où vous êtes, sortir seulement de la France pour vingtquatre heures, c'est s'en bannir pour jamais.

Le péril, au reste, n'est pas si grand qu'on vous le dépeint ceux qui nous pensent envelopper sont, ou ceux mêmes que nous avons tenus enfermés si lâchement à Paris, ou gens qui ne valent pas mieux, et qui auront plus d'affaires entre eux-mêmes que contre nous. Enfin, Sire, nous sommes en France, il nous y faut enterrer: il s'agit d'un royaume, il faut l'emporter ou y perdre la vie; et quand même il n'y aurait point d'autre sûreté pour votre personne sacrée que la fuite, je sais bien que vous aimeriez mieux mille fois mourir de pied ferme, que de vous sauver par ce moyen. Votre Majesté ne souffrirait jamais qu'on dise qu'un cadet de la maison de Lorraine lui aurait fait perdre terre, encore moins qu'on la vît mendier à la porte d'un prince étranger.

Non, Sire, il n'y a ni couronne ni honneur pour vous au

delà de la mer. Si vous allez au-devant du secours de l'Angleterre, il reculera; si vous vous présentez au port de La Rochelle en homme qui se sauve, vous n'y trouverez que des reproches et du mépris. Je ne puis croire que vous deviez plutôt fier votre personne à l'inconstance des flots et à la merci de l'étranger, qu'à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts à lui servir de rempart et de bouclier; et je suis trop serviteur de Votre Majesté, pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien.

(Histoire de France.)

LA ROCHEFOUCAULD.

LA ROCHEFOUCAULD (FRANÇOIS, duc de), naquit en 1613. Quoique fort jeune, il prit part aux intrigues qui signalèrent les dernières années du ministère de Richelieu, et pendant les troubles de la régence d'Anne d'Autriche, il se jeta dans le parti des Frondeurs. Quand le calme fut rétabli, il occupa les loisirs d'une vie devenue régulière et paisible à écrire ses Mémoires et ses Maximes. Ces deux ouvrages, dont le style est rapide et précis, brillent par une grande originalité, et ont mérité à leur auteur une place distinguée parmi les écrivains du siècle de Louis XIV. Ses Mémoires, les meilleurs qu'on puisse consulter sur les troubles de la Fronde, offrent une lecture pleine d'intérêt; quant à ses Maximes, c'est un livre attristant où l'homme n'est considéré que sous un aspect fâcheux. Une morale pareille ne peut rien produire d'utile, et c'est plutôt le mérite de la forme que celui du fond qui les fera vivre.

La Rochefoucauld mourut à Paris le 17 mai 1680.

LE CARDINAL DE RETZ.

Paul de Gondi, cardinal de Retz, a beaucoup d'élévation, d'étendue d'esprit, et plus d'ostentation que de vraie grandeur. Il a une mémoire extraordinaire, plus de force que

« PreviousContinue »