M'embrassant en maint tour Et la vigne tortisse Là viendront chaque année Diront ceci : Que tu es renommée D'estre tombeau nommée "Et qui oncque en sa vie Des grands seigneurs; "Ny n'enseigna l'usage "Mais bien à nos compagnes "Tout à l'entour l'emmure L'herbe et l'eau qui murmure L'un tousjours verdoyant, Ainsi dira la troupe, Dessus moy, qui à l'heure La gresle ne la nége N'ont tels lieux pour leur siege, Ne devala: Mais bien constante y dure L'immortelle verdure, Et constant en tout temps Le beau printemps... -Id., livre iv, ode iv; tome ii, p. 249. L'AMOUR ET L'ABEILLE Le petit enfant Amour Si tost que piqué se vit, "Ma mère, voyez ma main", Ce disoit Amour, tout plein "Nenny, c'est un serpenteau, "Ah! vraiment je le cognois, -Id., ibid., ode xiv; tome ii, p. 270. CONTRE LES BUCHERONS DE LA FOREST DE GASTINE Escoute, Bucheron, arreste un peu le bras; Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas; Ne vois-tu pas le sang lequel degoute à force Des Nymphes qui vivoient dessous la dure escorce? Sacrilege meurdrier, si on pend un voleur Pour piller un butin de bien peu de valeur, Combien de feux, de fers, de morts et de détresses Merites-tu, meschant, pour tuer nos Déesses? Forest, haute maison des oiseaux bocagers Plus l'amoureux Pasteur sus un tronq adossé, Adieu, vieille Forest, adieu testes sacrées, Adieu, chesnes, couronne au vaillans citoyens, Qui premiers aux humains donnastes à repaistre; Peuples vrayment ingrats, qui n'ont sceu recognoistre Les biens receus de vous, peuples vrayment grossiers, De massacrer ainsi leurs pères nourriciers. Que l'homme est malheureux qui au monde se fie! O Dieux, que veritable est la Philosophie, Qui dit que toute chose à la fin perira, Et qu'en changeant de forme une autre vestira! De Tempé la valée un jour sera montagne, Et la cyme d'Athos une large campagne; |