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que instant la force à la même source où elles ont puisé l'être ; qu'on ne peut sans absurdité les considérer comme pouvant se passer un seul moment de l'appui du principe où elles ont leur condition de vie; que Dieu est le soutien permanent de toutes les existences; que ce n'est que par notre union avec Dieu, par l'action incessante de Dieu sur l'humanité, que se conserve le monde moral; de même que c'est sa providence, c'est-à-dire le développement non interrompu de sa volonté, de sa sagesse et de sa bonté infinies qui conserve le monde physique créé par un acte de sa toute-puissance. Si Dieu cessait de le gouverner et de le soutenir, l'univers retomberait dans le néant; si Dieu cessait de soutenir et de gouverner le monde moral, il s'abîmerait dans le chaos. Voilà ce dont il faut bien se pénétrer, si l'on ne veut pas faire de la psychologir 'n roman, une œuvre de pure imagination.

La philosophie même chrétienne se jette donc dans des embarras inextricables, lorsque, donnant trop de réalité à une simple possibilité, et se plaçant à un point de vue purement hypothétique, elle considère par abstraction l'homme tel qu'il pourrait être, mais non tel qu'il est en effet. Assurément Dieu pouvait créer l'homme dans un état de nature pure, où il ne lui aurait accordé pour connaître la vérité, et pour pratiquer le bien, que des moyens naturels : mais il ne l'a pas fait. Il l'a créé avec une destination surnaturelle, en lui donnant des moyens analogues pour arriver à sa fin. Quoique la grâce ne détruise point la nature, mais l'élève et la perfectionne, cependant il n'y a pas eu dans l'œuvre de Dieu deux actes, l'un pour créer la nature, l'autre pour l'élever à une perfection surnaturelle tout a été le résultat d'une opération unique et combinée avec une telle sagesse qu'il nous est impossible d'assiguer toujours avec précision ce qui appartient à la nature et ce qui appartient à la grâce. Malgré la chute de nos premiers parents, à nulle époque et chez aucun peuple, la nature humaine n'a été entièrement soustraite aux salutaires influences de la grâce. Au milieu des ténèbres les plus épaisses, elle a toujours reçu quelque reflet de sa lumière, et ses divines opérations ont empêché la corruption des plus mauvais temps de devenir plus profonde. Les communications si intimes de Dieu avec Adam

à l'origine du monde, la révélation, les priviléges et les secours d'un ordre surnaturel, qui tendait, pour ainsi dire, à diviniser l'homme dans tout son être, ne sont pas des biens momentanément et accidentellement surajoutés à la nature humaine, mais des grâces qui ne lui ont jamais fait défaut, des dons qui la constituent dans un état stable et permanent, où les deux ordres sont liés par des liens si étroits, qu'il est nécessaire dans la recherche de la vérité de ne jamais les séparer complètement. Notre corps pouvait être créé pour vivre indépendant d'une âme intelligente, et cependant le médecin s'égare, rait en pressant cette supposition, et en traitant son malade comme s'il n'avait point d'âme. Notre âme pouvait être créée dans l'état d'intelligence pure, sans être unie à un corps, et cependant le moraliste tomberait dans de graves erreurs en voulant la diriger comme si aucun lien ne l'unissait au corps. L'homme avec sa double nature pouvait être créé sans destination aux rapports qui constituent les sociétés, et cependant le législateur ferait d'étranges lois s'il ne considérait le genre humain que comme une agrégation d'individus étrangers les uns aux autres, et pouvant vivre dans un isolement à peu près semblable à celui où vit la brute. Quoique nous ne prétendions pas présenter ces comparaisons comme une preuve et une démonstration du principe que nous posons ici, elles serviront du moins à faire comprendre que tout ne s'explique pas dans l'homme par les seules forces de la nature envisagée en dehors de la révélation et de la grâce, et que toute philosophie qui veut rester dans le vrai et éviter de déplorables mécomptés, doit arriver à cette conclusion, que l'observation psychologique ne peut rendre compte des véritables conditions de notre être, qu'avec le secours des lumières que la raison emprunte à la religion. C'est par ces dernières réflexions que nous terminerons ce Traité de Psychologie, nous réservant de les développer plus tard, selon leur degré d'importance, dans le Traité de Théodicée et de Morale qui complètera notre Cours de Philosophie.

FIN DU DEUXIÈME VOLUME ET DE LA PSYCHOLOGIE.

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De l'Analyse et de la Synthèse, de la Division et de l'Abstraction.

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Chapitre quatrième. Du mouvement organique.

DEUXIÈME PARTIE. - Lois de la pensée.

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159

164

Chapitre premier. Ordre de succession des faits psychologiques.

Première série des faits internes.

ibid.

ibid.

Deuxième série des faits internes.

166

Troisième série des faits internes.
Quatrième série des faits internes.
Cinquième série des faits internes.
Sixième série des faits internes.
Septième série des faits internes.

Chapitre deuxième. Loi de simplification et de réduction des im-
pressions nerveuses et cérébrales à l'unité d'idée et de senti-

ment.

Chapitre troisième. Loi d'influence et de réaction des facultés les
unes sur les autres.

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Influence de la sensibilité sur l'intelligence et la volonté.
Influence de l'intelligence et de la raison sur la sensibilité et

172

176

S Ter.

177

-

§ II.

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167

168

ibid.

170

171

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De l'Évidence.

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-

Du Jugement.

- Divisions du jugement.

-

De la Certitude.

6. De la Conviction.

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ibid.

212

- Examen critique des catégories d'Aristote et de Kant.

215

235

236

239

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Chapitre troisième. Théorie des facultés de l'âme.

Chapitre quatrième. Caractères propres de nos diverses facultés.

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ART. III. Caractères propres à l'attention et à la volonté.

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QUATRIÈME PARtie. De la nature du sujet pensant.

497

Chapitre premier. Existence du sujet pensant.

498

ART. Ier. Existence de la substance corporelle prouvée par l'exis-

tence même des modes et des propriétés de la matière.

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ART. II. Existence de la substance pensante, prouvée par l'exis-

tence des modifications de la pensée.

Chapitre deuxième. De la distinction de l'âme et du corps.
Chapitre troisième. Incompatibilité de la pensée avec la matière,

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