De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements: (1824. XLIV, 368 p.)

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Bossange Père, 1824

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Page 18 - Oui , sans doute , il ya une révélation , mais cette révélation est universelle, elle est permanente, elle a sa source dans le cœur humain. L'homme n'a besoin que de s'écouter lui-même, il n'a besoin que d'écouter la nature qui lui parle par mille voix , pour être invinciblement porté à la religion.
Page 41 - Il veut pouvoir compter sur sa croyance ; il faut qu'il la retrouve aujourd'hui ce qu'elle était hier, et qu'elle ne lui semble pas , à chaque instant , prête à s'évanouir et à lui échapper comme un nuage. Il faut , de plus , qu'il la voie appuyée du suffrage de ceux avec lesquels il est en rapport d'intérêt , d'habitude et d'affection : destiné qu'il est à exister avec ses semblables , et. à communiquer avec eux , il ne jouit de son propre sentiment que lorsqu'il le rattache au sentiment...
Page 42 - Mais toute forme positive, quelque satisfaisante qu'elle soit pour le présent, contient un germe d'opposition aux progrès de l'avenir. Elle contracte, par l'effet même de sa durée, un caractère dogmatique...
Page 31 - L'homme le plus dominé par des passions actives et personnelles a pourtant, malgré lui, subitement, de ces mouvements qui l'enlèvent à toutes les idées particulières et individuelles. Ils naissent en lui lorsqu'il s'y attend le moins. Tout ce qui au physique tient à la nature , à l'univers , à l'immensité ; tout ce qui au moral excite l'attendrissement et l'enthousiasme; le spectacle d'une action vertueuse , d'un généreux sacrifice , d'un danger bravé courageusement , de la douleur d'autrui...
Page 90 - Si la vie n'est au fond qu'une apparition bizarre, sans avenir comme sans passé, et tellement courte qu'on la croirait à peine réelle, à quoi bon s'immoler à des principes dont l'application est au moins éloignée? Mieux vaut profiter de chaque heure, incertain qu'on est de l'heure qui suit, s'enivrer de chaque plaisir, tandis que le plaisir est possible, et, fermant les yeux sur l'abîme inévitable...
Page 8 - Les enseignements de l'expérience repoussent la religion sur un autre terrain, mais iie la bannissent pas du cœur de l'homme. A mesure qu'il s'éclaire , le cercle d'où la religion se retire s'agrandit. Elle recule, mais ne disparaît pas. Ce que les mortels croient, et ce qu'ils espèrent, se place toujours, pour ainsi dire, à la circonférence de ce qu'ils savent.
Page 30 - ... sentiment du divin au sein de tous les plaisirs, de toute la puissance, de toutes les occupations, de toutes les lumières dont l'homme est capable, est parfaitement peinte dans ce tableau, auquel il ne manque qu'une touche un peu plus ferme et plus virile. « Cependant, au milieu de ces succès et de ces triomphes, ni cet univers qu'il a subjugué, ni ces organisations sociales qu'il a établies, ni ces lois qu'il a proclamées, ni ces besoins qu'il a satisfaits, ni ces plaisirs qu'il a diversifiés,...
Page 25 - L'homme n'est pas religieux parce qu'il est timide; il est religieux parce qu'il est homme. Il n'est pas sociable parce qu'il est faible; il est sociable parce que la sociabilité est dans son essence. Demander pourquoi il est religieux, pourquoi il est sociable, c'est demander la raison de sa structure physique et de ce qui constitue son mode d'exister*.
Page 189 - ... des cieux; la révolution des astres, « plus ou moins longue sur notre horizon , et la constance « de cette durée dans les étoiles fixes , sa variété dans les « étoiles errantes ou les planètes; leur marche directe ou « rétrograde, leurs stations momentanées; les phases de « la lune croissante, pleine, décroissante, et dépouillée « de toute lumière ; le mouvement progressif du soleil de « bas en haut et de haut en bas... l'ordre successif du
Page 31 - Il faut bien que cette disposition soit inhérente à l'homme, puisqu'il n'est personne qui n'ait , avec plus ou moins de force , été saisi par elle, dans le silence de la nuit, sur les bords de la mer, dans la solitude des campagnes.

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