Lettres, cinquième Édition de celles qui ont paru sous le Titre de Lettres d'un François, Volume 1

Front Cover
 

Selected pages

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 101 - Il est de l'intérêt du bien public que le Prince ne permette pas des manufactures qui font tort aux pauvres et aux petits artisans, en leur enlevant la matière de leur travail, et faisant par des machines où l'eau et le vent sont employés, ce qui occupoit le petit peuple. Il doit...
Page 177 - Rhéteurs nous ont données pour connoître en quoi confifte la beauté de l'clocution en général , on voit que le François eft une de celles qui approchent le plus de l'idée d'une Langue parfaite. Sur cela je m'en rapporte à votre décifion , convaincu que perfonne en France n'en peut mieux juger que vous. Pour comparer ainfi les Langues les unes aux autres, ce n'eft pas affez que d'en connoître les règles , il faut en fentir les beautés. Ce n'eft pas...
Page 120 - Vous voyez quel doit être un jour votre partage. Il faut, au fond des cœurs, vous faire un héritage; Leur conquête n'est pas l'ouvrage d'un moment; On les gagne avec peine, on les perd aisément.
Page 140 - Nation de l'Europe. Avec quelle emphafe n'exaltent-ils pas tout ce qui nous vient de ce Pays-ci ? Avec quelle ardeur ne cherchent-ils pas à faire des...
Page 4 - ... l'environnent , eft habité par des hommes plus riches ; un Pays qui manque de bois , & qui couvre la Mer de fes Vaifleaux ; qui produit peu de chofes dont fes voifins ne puiflent fe paffer , & qui fait un Commerce fi floriflant par toute la terre ? Quoi qu'en difent les Anglois , il eft fur que la fituntion de leur Ifle y contribue du moins autant que la nature de leur Gouvernement.
Page 4 - Commerce entretient l'abondance dans les différents ordres de l'Etat. Qui peut procurer ces avantages à un Pays qui , fans être plus fertile que ceux qui l'environnent , eft habité par des hommes plus riches ; un Pays qui manque de bois...
Page 22 - ... voifins par les airs extravagants de nos PetitsMaîtres , font rire enfuite leurs Compatriotes , par l'affeôation de ce que les mœurs étrangères ont de plus oppofé aux nôtres. Combien en eft-il qui femblent ne rapporter d'autre fruit de leur voyage , que le mépris de leur Patrie ? Selon eu* il n'ya d'hommes raifonnables , il n'ya de Loix fages , il n'ya d'encouragement pour les Arts que dans les Pays d'où ils viennent , ils ne fe contentent pas d'attribuer aux Etrangers des qualités...
Page 32 - ... ridicules. Le véritable Petit-Maître Anglois n'eft pas celui qui copie les nôtres , c'eft au contraire celui qui fait parade de mœurs diamétralement oppofées à celles des François. Des habits recherchés., un équipage fingulier , des bijoux de toute efpece, de l'ambre , des., mouches , un ton précieux ,, peu d'efprit , beaucoup ( de jargon & une tête vuide de tout fens ; voilà ce en quoi confifte , à peu près , le mérite d'JUn -Petit-Maître François.
Page 261 - Peuple par une adminiftration oclieufe , eft encore plus fur de l'obtenir. Les Grands étant toujours unis au Souverain , leur pouvoir , qui devroit tenir la balance entre le Roi & le Peuple , ne peut fervir qu'à en rompre l'équilibre.
Page 5 - Légiflateurs ont atteint leur but, qui ne peut être autre que le bonheur des Citoyens. (*) La forme du Gouvernement Anglois paroît diâée par la Sagefle même ; mais peut-être ne faut-il que lire leur Hiftoire , ou fe trouver parmi eux , pour être convaincu que ce Gouvernement fi vanté , de même que la République de Platon , n'eft qu'un projet idéal qu'on ne peut réduire en pratique. Suppofons que l'Angleterre foit dans le cas de la Chine, dont on dit qu'il n'y auroit pas de Pays au monde...

Bibliographic information