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chapitre v de sa Logique : « Les idées générales font partie de l'idée totale de chacun des individus auxquels elles conviennent, et on les considère par cette raison, comme autant d'idées partielles..... Il n'y a point d'homme en général. Cette idée partielle n'a donc point de réalité hors de nous; mais elle en a une dans notre esprit, où elle existe séparément des idées totales ou individuelles dont elle fait partie. » — Il est vrai qu'il ajoute quelques lignes plus bas : « Mais qu'est-ce au fond que la réalité qu'une idée générale et abstraite a dans notre esprit ? Ce n'est qu'un nom, ou, si elle est quelque autre chose, elle cesse nėcessairement d'être abstraite et générale..... Les idées abstraites ne sont donc que des dénominations. » Condillac s'entendait-il bien lui-même, quand il se contredisait ainsi d'une page à l'autre? Il est fort permis d'en douter. Ce que je crois démêler lå dessous, c'est que Condillac, qui reconnaît la réalité de l'idée générale, reconnaît en même temps l'impossibilité de réaliser cette idée en dehors de l'esprit autrement que par un mot, et c'est ce qu'il exprime d'une manière ambiguë en disant que les idées générales ne sont que des dénominations.

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N. 87, p. 228, 1. 9. « Quum Romani primum elephantos in Lucania vidissent, non novo nomine ex natura animalis formato eos appellaverunt, sed primum lucanos boves, quia aliquo modo bubus gravi incessu et vasto corpore similes videbantur. SANCTIUS, Minerva, lib. iv, De vocibus homonymis, not. 1. »

N. 88, p. 228, I. 19. Degerando (Des signes et de l'art de penser, t. IV, ch. 13) dit en parlant des racines de la langue grecque qu'on en compte 3244; mais il ajoute que ce nombre pourrait être réduit.

N. 90, p. 228, 1. 32. - Cette allégorie était encore susceptible d'une autre interprétation. Voy. CLÉMENT D'ALEXANDRIE, Stromates, liv. v, édit. Paris, 1629, p. 567.

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N. 111, p. 240, 1. 28. << L'invention des langues est une industrie naturelle, c'est-à-dire commune et en quelque sorte donnée à tous. Quant à son exercice, il ne faut pas s'imaginer qu'il soit si difficile d'inventer quelques mots : les enfants mêmes en sont capables, et le genre humain a partout commencé comme

eux. Or, peu de mots suffiraient à une famille isolée et qui ne connaîtrait que ses besoins et sa demeure..... Imposer des noms n'est pas plus difficile que d'imposer des figures; les langues des sauvages ne sont donc pas plus merveilleuses que les cartes de leur pays qu'ils tracent sur des peaux de cerfs. Dessiner, c'est parler aux yeux, et parler, c'est peindre à l'oreille. Il y a loin du dessin d'un Huron à un tableau de David, et du premier idiome des Arcades à la langue de Cicéron, comme il y a loin de la pirogue ou du canot creusé, avec le feu, dans un tronc d'arbre, à un navire de haut bord, d'un carbet scythe à la ville de Constantin. JOUBERT, Pensées, Essais et Maximes, t. 1, p. 142.» Cf. CONDILLAC, Grammaire, 1re part., ch. 2, à la seconde note de ce chapitre.

N. 111, p. 242, 1. 30. — « Au reste, il est plaisant de voir comment chacun veut tout tirer de sa langue ou de celle qu'il affectionne Goropius Becanus et Rodornus, de l'allemand; Rudbeckius, du scandinavien; un certain Otroski, du hongrois; cet abbé français (qui nous promet les origines des nations), du basbreton ou cambrien; Prætorius (auteur de l'Orbis gothicus), du polonais ou esclavon; Thomassin, après plusieurs autres, et Bochart même, de l'hébreu ou phénicien; Ericus (allemand établi à Venise), du grec. LEIBNITZ, Lettre à M. le baron De Sparvenfeld, S. vIII, dans les OEuvres, édit. Dutens, t. vi, 2o part., p. 223. »

N. 119, p. 250, 1. 31. J'ai, depuis que cette note a été écrite, remarqué plus que je ne l'avais fait auparavant cette locution, langage réel, dont depuis Wilkins on s'est assez souvent servi; et le sens qui lui est donné (langage exprimant la réalité, mais cherché et trouvé par l'homme) convenant assez bien à la phrase de M. De Bonald, je retire ma parenthèse. La conjonction ou dans cette phrase n'indique plus alors l'opposition, mais l'analogie des deux termes qu'elle unit.

N. 156, p. 275, 1. 8. Ce mot se trouve dans la précieuse traduction que l'illustre écrivain nous a donnée du Paradis perdu (liv. 1, v. 343 du texte), avec beaucoup d'autres, tels que réarmer (Ibid., 11, 173), inglorieux (Ibid., 1, 625), dont quelques

uns, pour être d'une grande hardiesse, n'en seraient pas moins d'excellentes restitutions ou d'utiles acquisitions.

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N. 166, p. 282. Puisque j'ai ajouté (voy. supra, p. 306, n. 43) à ma liste des consonnes les articulations gn et ch, que j'avais d'abord omises, je suis amené à grossir mon syllabaire de deux combinaisons nouvelles :

CHA, CHE, CHI, CHO, CHU.

GNA, GNE, GNI, GNO, GNU.

La première de ces combinaisons s'opposerait, comme forte, à la combinaison douce, JA, JE, etc., qui retomberait ainsi au no II, S. 1, tandis que la seconde prendrait la place devenue vacante en lêle du n⚫ I.

N. 172, p. 285, après ces mots : Pro M. Marcello. - Diderot, qui cite ce passage comme exemple d'inversion dans sa Lettre sur les sourds et muets, fait à ce sujet cette remarque: « En général, dans une période grecque ou latine, quelque longue qu'elle soit, on s'aperçoit, dès le commencement, que l'auteur ayant eu une raison d'employer telle ou telle terminaison, plutôt que toute autre, il n'y avait point dans ses idées l'inversion qui règne dans ses termes. En effet, dans la période précédente, qu'est-ce qui déterminait Cicéron à écrire Diuturni silentii au génitif ;..... qu'un ordre d'idées préexistant dans son esprit, tout contraire à celui de ses expressions; ordre auquel il se conformait sans s'en apercevoir, subjugué par la longue habitude de transposer ? >>

N. 185, p. 303, I. 16. Un de mes anciens et chers professeurs de l'Ecole normale, enlevé trop tôt à la science, M. Larauza, dans son excellent cours de grammaire générale, appeJait nos langues avec Condillac des méthodes analytiques, et voici comment il légitimait cette dénomination. Les langues, disait-il, ne servent pas seulement à décomposer, à l'aide des mols, la pensée complexe qui est dans l'esprit; elles nous imposent encore pour celle décomposition un certain ordre, qui varie selon les temps et les lieux ; avec telle langue, la décomposition de la pensée se commence par le sujet, et se termine par l'attribut; avec telle autre, ce sera plutôt par l'attribut qu'elle se commen

cera et par le sujet qu'elle se terminera. Les langues qui ordonnent ainsi l'analyse de la pensée, sont donc des méthodes analytiques. Mais notre observation vaut contre ceci, comme elle vaut contre tout ce qui a soutenu ou soutiendra cette insoutenable hypothèse.

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TABLE ALPHABÉTIQUE

DES AUTEURS MENTIONNÉS DANS LES NOTES.

A.

Albert Le Grand, page 196.
Alby, 204.

Alfieri, 274.

Allou, 276, 291, 299, 302.
Anaxagore, 194.

André (l'abbé), 227.
Antoine De Solis, 207.
Aristote, 181, 190, 191, 195,
200, 201, 208, 227, 257,
273, 277, 305.

Arnauld (le Grand), 184.
Arnault (A. V.), 299.

Athénée, 198.

Aulugelle, 287.

B.

Becker (Karl-Ferdinand), 184,
198, 202, 217, 219, 224,
227, 249, 250, 254, 275.
Bechstein, 213.

Bentham (Jérémie), 287.
Bernardin de Saint-Pierre, 189,
274.
Bethe, 237.

Bibliander, 243.
Bilderdijk, 253.
Blignières (De), 284.
Bochart, 308.

Boeckh, 183, 305.
Boileau, 229.

Boiste, 262.

Bonald (De), 189, 234, 235,

236, 240, 244, 250, 251,

254, 280, 301.

Bacon (François), 229, 259, Bonnet (Charles), 130, 255.

290.

Balbi, 223, 239, 306.

Bopp, 233, 266.

Bossuet, 206.

Ballanche, 182, 185, 190, 249.

| Bougainville (De), 183.

gneur de), 277..

196.

Bautain, 214.

Balzac (Jean-Louis Guez, sei-Bouillier (de Lyon), 250.

Barthélemy Saint-Hilaire, 195, Brunetto Latini, 298.

Beauzée, 215, 227, 234, 264. Burnouf (J. L.), 220, 284.

Bourdaloue, 202.

Buffon, 190, 255.

Burnouf (Eugène), 199.

Becher, 290, 300.

Bursius, 287.

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