Atala ; René ; Les Abencérages: suivis du Voyage en Amérique

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F. Didot, 1864 - 525 pages

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Page 132 - J'écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays le chant naturel de l'homme est triste, lors même qu'il exprime le bonheur. Notre cœur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes, et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs.
Page 154 - Rien, dit-il au frère d'Amélie, rien ne mérite, «dans cette histoire, la pitié qu'on vous montre ici. « Je vois un jeune homme entêté de chimères, à qui «tout déplaît, et qui s'est soustrait aux charges de / « la société pour se livrer à d'inutiles rêveries. On 1 «n'est point, monsieur, un homme .supérieur parce «qu'on aperçoit le monde sous un jour odieux.
Page 131 - Quelquefois je rougissais subitement, et je sentais couler dans mon cœur comme des ruisseaux d'une lave ardente; quelquefois je poussais des cris involontaires , et la nuit était également troublée de mes songes et de mes veilles. Il...
Page 206 - Nous pressait sur son cœur joyeux, Ma chère? Et nous baisions ses blancs cheveux Tous deux. Ma sœur, te souvient-il encore Du château que baignait la Dore, Et de cette tant vieille tour Du Maure, Où l'airain sonnait le retour Du jour? Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile ; Du vent qui courbait le roseau Mobile, Et du soleil couchant sur l'eau, Si beau?
Page 131 - ... je cherche seulement un bien inconnu dont l'instinct me poursuit. Est-ce ma faute si je trouve partout des bornes, si ce qui est fini n'a pour moi aucune valeur?
Page 133 - Homme, la saison de ta migration n'est pas encore venue; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande.
Page 55 - Heureux ceux qui n'ont point vu la fumée des « fêtes de l'étranger, et qui ne se sont assis qu'aux
Page 22 - Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s'entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l'extrémité des branches, s'élancent de l'érable au tulipier, du tulipier à l'alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques. Souvent, égarées d'arbre en arbre, ces lianes traversent des bras de rivière sur lesquels elles jettent des ponts de fleurs.
Page 107 - Entre les deux chutes s'avance une île, creusée en dessous, qui pend, avec tous ses arbres, sur le chaos des ondes. La masse du fleuve, qui se précipite au midi, s'arrondit en un vaste cylindre, puis se déroule en une nappe de neige, et brille au soleil de toutes les couleurs : celle qui tombe au levant descend dans une ombre effrayante ; on dirait une colonne d'eau du déluge.
Page 20 - , qui tombe du . nord au midi dans le golfe du Mexique. Ce dernier fleuve, dans un cours de plus de mille lieues , arrose une délicieuse contrée que les habitants des États-Unis appellent le nouvel Éden , et à laquelle les François ont laissé le doux nom de Louisiane.

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