d'après la méthode historique

publiée sous la direction de CH.-M. DES GRANGES

LAMARTINE

ŒUVRES CHOISIES

DISPOSÉES D'APRÈS L'ORDRE CHRONOLOGIQUE

Avec une biographie

des notes critiques, grammaticales, historiques, des
notices et des illustrations documentaires

PAR

MAURICE LEVAILLANT

Ancien Élève de l'Ecole normale supérieure
Agrégé des lettres
Professeur au lycée Condorcet

Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays.
Copyright by A. Hatier 1925

8시

지 1925

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AVERTISSEMENT

Offrir en un millier de pages une connaissance substantielle de Lamartine, de sa vie et de son oeuvre, n'était-ce point, à peu près, une gageure ?... L'auteur de cet ouvrage

હૈ a tenté de la tenir. Il ne dissimule point que, souvent, il eût souhaité de pouvoir donner des extraits plus larges, ou des explications plus détaillées. Au moins trouvera-t-on ici, reliés par les chapitres d'une biographie continue, les morceaux essentiels de l'œuvre de Lamartine, ceux où se reflètent le mieux les sentiments de l'époque romantique qui favorisa leur naissance, et ceux qui apparaissent déjà revêtus d’un caractère de beauté permanente, à l'égal des grandes cuvres classiques.

Les plus nombreux sont tirés des auvres en vers ne s'en étonnera pas, puisque l'auteur des Méditations et de Jocelyn, plus qu'aucun de ses contemporains, fut profondément poète, et qu'il le demeura en écrivant l'Histoire des Girondins comme en prononçant ses Discours. Des notes historiques et grammaticales accompagnent ces extraits depuis les Médita: ons jusqu'à Jocelyn : çà et là, pour les poèmes les plus significatifs, des notes critiques leur sont entremêlées : elles présentent un choix de « variantes » intéressantes pour l'histoire du texte, et ne s'interdisent point, parfois, de remonter avec discrétion jusqu'aux « leçons » des manuscrits. Pour toutes les ouvres poétiques,

on

:

des Méditations à Jocelyn, le texte imprimé ici est celui des éditions originales : Lamartine ne l'a jamais remanié considérablement ; toutefois ce texte a le mérite – ne serait-ce, en certains endroits, que par sa ponctuation « pathétique » - de se tenir plus près de l'inspiration première et d'en laisser mieux entrevoir le serein ou tumultueux jaillissement.

Les chapitres biographiques doivent beaucoup - on s'en apercevra aisément aux livres des érudits et des écrivains qui, depuis quelque trente ans, ont travaillé à introduire un peu de clarté dans l'histoire d'une vie que le rayonnement de la légende avait très tôt recouverte. Nul n'ignore que de cette légende Lamartine se fit lui-même l'artisan ingénu ; ses Commentaires, ses Confidences idéalisent le passé bien plus qu'ils ne le racontent ; l'imagination, chez lui, reprend sans cesse la trame du souvenir pour la retisser avec un fil d'or.). Une histoire de sa vie ne devrait s'appuyer que sur des pièces d'archives, sur des documents strictement contemporains des faits qu'ils relatent, ou sur les lettres, trop dispersées encore, et insuffisamment connues, qui formeront son abondante correspondance. On a tenté de se rapprocher de cet idéal ; pour dégager la réalité de la fiction, on a mis au point, en les juxtaposant, toutes les recherches de détail publiées jusqu'ici ; de leur rapprochement, et de quelques recherches qu'on a pu leur ajouter, peut-être sortira-t-il une conception plus nette de la vie du grand poète.

Cette vie, on dirait qu'avec la collaboration du destin, il l'a organisée à la façon d'un immense poème dramatique. Jusqu'à trente ans, dans la solitude et dans l'inquiétude, il se consume d'ardeurs secrètes ; c'est un premier acte, où sa longue jeunesse tourmentée désespère d'atteindre jamais