CONCLUSION. En prenant pour base l'observation de la nature, je suis parvenu á formuler une théorie précise sur un art qui n'avait point encore de règles arrêtées. Ce travail, fruit d'études sérieuses et profondes, devra faire comprendre tôt ou tard la nécessité d'introduire dans l'éducation publique l'enseignement du débit et de l'action oratoire. Les réflexions qui précédent cette théorie, les exemples annotés qui la suivent, exemples profondément moraux et politiques1, pourront aider à mettre sur la voie des améliorations que le réclame, et qu'il obtiendra un jour. pays Si je ne m'adressais á la classe la plus saine, la plus dévouée au bien public, je n'oserais croire á quelque succès, car des faits nombreux s'offrent à chaque instant pour démontrer que les choses les plus utiles sont souvent les plus méconnues, et que l'auteur ne profite guère du fruit de ses découvertes et de ses veilles2; mais j'ai foi en ces hommes qui travaillent avec cœur á 'Les extraits de Bossuet, de Fléchier, de Massillon, de D'Aguesseau, de Bernard, de Dupaty, de Bergasse, de Ferrère, etc., etc. Les discours de Fenélon á Louis XIV, du Parlement à Louis XV, de Raynal á Louis XIV, de Louis XVI á l'Assemblée nationale, de Mirabeau, de Vergniaud, de Montlosier á la Convention, de Napoléon au Corps législatif, de Foy, de Tocqueville á la Chambre des députés, etc., etc. que de pages nobles, brillantes, chaleureuses, offertes á la méditation! * Un fait entre tant d'autres : M. Amoros, noble espagnol, philanthrope dévoué, ami sincère de l'humanité, vient à Paris pour faire connaître son enseignement gymnastique. Après la régénération sociale; ils comprendront mon œuvre, et leur assentiment sera ma récompense. des refus et des démarches sans nombre, il obtient enfin une autorisation et un local. Il dote la France d'une des institutions les plus utiles à l'homme; mais à peine a-t-il initié quelques élèves dans les secrets de son art, á peine son gymnase présente-t-il des modèles de machines de toutes façons, dues à son invention et à son expérience, qu'on lui ravit et son titre et son local, et qu'on porte sans son autorisation le fruit de si longues recherches dans tous les établissements publics; et, chose incroyable, pour le punir de ses réclamations, on le considère comme militaire (car on envoyait á son gymnase tous les militaires, et on lui avait donné le grade de colonel pour lui laisser plus d'autorité et d'influence sur ses nombreux élèves), et il reçoit l'ordre de se rendre á la prison de l'abbaye. M. Amoros avait été ministre en Espagne, et avant son arrivée en France notre pays n'avait aucune idée des gymnases. Aujourd'hui M. Amoros est rentré dans une faible partie de ses droits, mais il n'en a pas moins perdu toute son influence, son patrimoine s'est consumé, et ses services sont chaque jour méconnus. |