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M.

La lettre M a deux résonnances : la première est me, la seconde ressemble á la résonnance n.

Au commencement des mots elle est me; elle suit alors pour la formation des syllabes la même règle que les autres consonnes.

Met A formant syllabe donnent un son aigu; excepté mâche et ses dérivés, mâchoire, maçon, mâle pour le distinguer de malle; mânes, mannes suc, pour les distinguer de MANNE, panier; mars, masser jeu, pour le distinguer de MASSER, pétrir; masure, mat et ses dérivés, pour le distinguer de MATTE, sans éclat ; matin, pour le distinguer de MATIN, matinée; mazète. On remarquera que ma, suivi de D, F, G, H, J, P, Q, X, est aigu sans exception.

La syllabe me est sourde dans:

Me, pronom, melon, menace et leurs dérivés, meneau, mener, menée, menace, menin, menon, menotes, menu, menuet, menuisier et ses dérivés, meringue, mesure et ses dérivés; elle est grave dans mèches, méle et ses dérivés, méme, mémement, mèttre, mètre. La plupart de ces mots s'écrivaient avec un s, MESME; elle est aiguë dans les me surmontés de l'accent.

Mi aigu; plus long dans, mie, mise, mitre.

Mo aigu, excepté, mole, momie, mot, moteur, motion, motus, l'on fait trop graves.

que

Mu plus ou moins grave suivant sa place dans le mot.

Au milieu des mots, M est comme ʼn devant B, M, P ou T, excepté lorsqu'il est précédé de am, im ou om.

Amphigouri, camp, chambre, comte, lampe, emmener, qui se disent : anphigouri, kan, chanbre, conte, lanpe, enmener; (excepté : Emmanuel, Emanuel.) Le m est pour donner plus de gravité.

Les mots : Adamson, Damville, Samson, suivent cette prononciation: Adanson, Danville, Sanson.

M devant n ne se prononce pas: automne, condamner, damnable; excepté lorsque le mot commence par am, ou bien lorsque m est précédé de me :

Amner, amnistie, Agamemnon, Memnon, prononcez am-ner, amnistie, Agamem-non, Mem-non, en appuyant sur l'm.

Le m doublé ne se prononce que lorsque le mot en acquiert plus de valeur; on dit : comode, comis; commensurable, immense.

MMe donne, à e qui précède ces trois lettres lorsqu'il ne commence pas un mot, le son de a : femme, imprudemment, qu'on prononce fame, imprudament. Dilemme, lemme, ont seuls conservé leur résonnance originaire, n'étant pas d'un usage familier.

M final conserve sa résonnance, excepté dans Adam pour ne pas faire à dame; nom et ses dérivés, pour ne pas dire nomme; faim, fain, pour ne pas prononcer femme; parfum, parfun, pour ne pas confondre avec parfume.

N.

N se désigne par ne et donne sa résonnance de ne en commençant la syllabe: neveu, niveau, nota, etc., mais prend un son sourd á la suite des autres lettres: grand, vaillant; excepté dans quelques finales où il résonne comme ne.

Formant syllabe avec a e i o u, et devant ces voyelles il est aigu, excepté nasal et ses dérivés, nation et ses dérivés.

Né aigu bref, excepté nef, nepre, nerf; sourd dans ne, neveu.

Ni aigu.

No aigu, excepté : nos, notion, nôtre substantif; le nôtre, pour le distinguer de l'adjectif notre : notre intérêt.

Nu grave, suivant la valeur de la syllabe et du mot.

NN doublé ne donne une double résonnance que lorsque le mot aune action qui motive cette augmentation; on prononce : a-neau, a-née, ba-neret; mais on dit en-noblir', en-nui, in-nombrable, innover, sans cependant rendre la séparation sensible. C'est donc á tort que quelques grammairiens veulent qu'on le prononce double dans antienne, antenne, bonne, personne, etc.

N quoique se doublant lorsque le mot masculin terminé

par n

1 Ennoblir ne peut être confondu avec anoblir. Le premier signifie rendre plus illustre: les lettres ennoblissent la nation; et le second, recevoir une titre : « Les anoblis ne sont pas toujours ennoblis aux yeux du monde, »

se changeant au féminin: paysan, paysanne, ancien, ancienne, ne fait pas résonner la double lettre.

Ainsi que mme, e ne commençant pas un mot suivi de nne non final, devient a: solennel, SOLANEL. Mais dans ennent formant le pluriel du temps d'un verbe, il n'y a que le second n qui résonne, comme ne, ils viennent, qu'on prononce ils viène, en appuyant très légèrement sur ent.

A la fin d'un mot après a, e, i, o, u, n, N prend le son guttural comme voyelle : an, en, in, on, un.

Océan, Rouen, pélerin, Pharaon, Brun; excepté dans : abdomen, Aberdeen, Aden, amen, Anazarbeen, Béarn, cyclamen, Dryden, Eden, hymen, gramen, Philopomen, le Tarn.

La liaison de n avec la voyelle commençant le mot suivant, doit être faite avec discernement. (Voyez LIAISONS).

P.

P a deux articulations distinctes: pe, et fe.

Il est pe devant toutes les lettres de l'alphabet, excepté devant H, qui le rend fe.

Pépin, philosophe : FILOSOFE.

Au commencement des mots, il forme syllabe avec presque toutes les lettres de l'alphabet.

Pá, aigu excepté devant les L mouillés, et devant ces mots :

Páleur et ses dérivés, pámé, Páques, páquerette, pas, Pascal, passable, passade, passage et ses dérivés, passe, passion et ses dérivés, páte et ses dérivés, pátère, pátir, pátre, ad patrès, páture.

Parmi ces exceptions, la syllabe non suivie d'un S, en avait presque toujours un dans l'origine.

Pe, sourd; excepté les pe surmontés de l'accent circonflèxe, graves ou aigus: pécher; pêle-mêle.

Ph1. Il est aigu lorsque e est surmonté d'un accent aigu.

1 Pha, comme fa, aigu; excepté phase, fase; phe, comme fe, sourd; phi, comme fi, aigu; phle, fle, sourd, excepté phlegmagogue, phlegme et ses dérivés; phly, fli, aigu long, phra, phré, comme fra, fre, brefs aigus; phli, comme fli, aigu; pho, aigu; phy, comme fi, aigu, mais plus long.

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