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EXPLICATION DES PLANCHES.

Les figures que je donne sont destinées à faciliter l'intelligence de mes expériences sur la voix. En ce qui concerne les détails anatomiques, je renvoie aux ouvrages d'anatomie, savoir: pour les mammifères, aux travaux de Wolff et de Brandt; pour les oiseaux, à l'excellent travail de Savart; pour les reptiles, aux recherches de Meyer et de Henle; enfin, pour plusieurs classes, à celles de Humboldt.

Les changements que le larynx subit chez les mammifères ne se rapportent pas tous à la production de la voix, qui, dans ces animaux, a lieu d'après les mêmes lois que chez l'homme; ils sont principalement destinés à des effets de résonnance, et, à ce point de vue, n'ont pas besoin d'explication spéciale.

PLANCHE PREMIÈRE.

Fig. 1 et 1'expliquent le chevalet antérieur et le chevalet postérieur des cordes vocales chez l'homme.

Fig. 1. afyd. Chevalet antérieur, cartilage thyroïde.

a. b. c. Chevalet postérieur, cartilage aryténoïde.

b. d. e. Cartilage cricoïde, sur lequel les chevalets se meuvent.

c. o. Corde vocale.

6. Point d'appui du chevalet antérieur.

d. o. Ligne tirée du point d'appui à l'insertion de la corde vocale qui représente le bras du levier.

Oy. Cordon imitant le muscle thyro-aryténoïdien.

Fig. 1'. Ici les deux chevalets sont représentés par de simples lignes, qui expriment les bras du levier.

Dans les deux figures, m, n sont des muscles, les tracteurs du chevalet antérieur et du chevalet postérieur, pour la tension des cordes vocales, le crico-thyroïdien et le crico-aryténoïdien postérieur; x, fig. 1, est le ligament crico-thyroïdien élastique, qui tend également en tirant sur le chevalet antérieur.

Fig. 2. Elle représente la préparation du larynx pour les expériences dans lesquelles la tension des cordes vocales doit avoir lieu en sens horizontal, ou, plus exactement, suivant la direction de leur longueur. Les deux cartilages aryténoïdes sont liés ensemble sur une forte épingle qui les traverse, et fixés sur la colonne f. Cette ligature a pour but de fermer la partie postérieure de la glotte.

a. Cartilage aryténoïde (la pointe est coupée).

b. Reste du cartilage thyroïde, dont la plus grande partie a été enlevée.

c. Cartilage cricoïde.

d. Corde vocale. Tout ce qui se trouvait au-dessus d'elle a été enlevé.

e. Membrane interne du larynx; le ligament crico-thyroïdien, situé en cet endroit, et qui met obstacle à la tension des cordes vocales dans la direction de leur longueur, doit être enlevé.

Fig. 2. La préparation précédente, vue par le haut.

aa. Les bases des cartilages aryténoïdes, liées ensemble et fixées sur une épingle. b. Reste du cartilage thyroïde.

c. Cartilage cricoïde.

dd. Cordes vocales.

ee. Muscles thyro-aryténoïdiens.

Fig. 3. Préparation du larynx pour les expériences dans lesquelles on emploie le cartilage thyroïde comme chevalet. Les lettres ont la même signification. Les cartilages aryténoïdes sont liés, comme à l'ordinaire. Leur partie supérieure, celle du cartilage thyroïde, et tout ce qui se trouve au-dessus des cordes vocales, a été enlevé. De cette manière, les côtés des cordes vocales sont devenus libres, et l'on peut appliquer les branches du compresseur.

Fig. 3'. La préparation précédente, vue en dessus.

aa. Bases des cartilages aryténoïdes, liées ensemble sur une épingle.

b. Cartilage thyroïde.

c. Cartilage cricoïde. d. Cordes vocales.

e. Muscles thyro-aryténoïdiens.

Comme la paroi postérieure des cartilages aryténoïdes, dans leur position moyenne, n'est point sur le même plan que celle du cartilage cricoïde, il convient, en les fixant au poteau, de les diriger en arrière, afin que leur fixation ne détermine pas déjà une tension des ligaments de la glotte.

Pour produire les sons les plus graves de la voie humaine et amener le relâchement des cordes vocales qu'ils exigent, il est bon, non seulement que le cartilage cricoïde puisse se rapprocher des cartilages aryténoïdes, mais encore que ceux-ci puissent se porter en avant. Dans ce mouvement, leurs apophyses antérieures s'enfoncent davantage.

On conçoit que, pour les expériences sur la voix de poitrine, il faut prendre des larynx d'homme. Du reste, la différence dans la forme des larynx d'homme et de femme dépend uniquement de la longueur des cordes vocales. Ces ligaments étant plus longs chez l'homme que chez la femme, d'un tiers environ, il fallait que le chevalet antérieur, ou le cartilage thyroïde, s'évasât davantage sous la forme d'un angle. Telle est la seule cause de la saillie anguleuse qu'il présente chez l'homme. D'ailleurs, j'ai également observé, chez l'homme adulte, une grande diversité dans la longueur des cordes vocales, et même dans la largeur de la trachée.

Fig. 4. Les petits muscles du larynx, vus de haut en bas. Le cartilage thyroïde a été excisé; il n'en reste plus que la partie 6. Les cartilages aryténoïdes sont coupés jusqu'à leur base.

a. Apophyse antérieure du cartilage aryténoïde.

a'. Apophyse externe du même.

c. Cartilage cricoïde.

d. Cordes vocales.

e. Muscle thyro-aryténoïdien.

f. Muscle crico-aryténoïdien latéral. Il fait tourner le cartilage aryténoïde sur son axe et rapproche l'une de l'autre les apophyses antérieures des deux cartilages, afin de clore, avec le secours du muscle aryténoïdien g, la partie postérieure de la glotte, qui ne sert point à la voix.

Fig. 5. Appareil pour la compression latérale des ligaments de la glotte, Jorsqu'on veut produire la voix de poitrine.

a. Tige à laquelle la pince fest fixée: c'est la tige a de la fig. 6.

b. Traverse sur laquelle la pince peut se mouvoir d'arrière en avant et d'avant en arrière, au moyen de la pièce c, ce qui permet de lui donner la position convenable par rapport à la longueur des cordes vocales, comme en b de la fig. 6. d. Vis servant à fixer la pièce c.

e. Vis servant à fixer la tige a, afin de pouvoir placer la pince juste à la hauteur des cordes vocales.

f. Pince dont les branches ont cinq à six lignes de large.

Fig. 6. Appareil pour faire des expériences sur la voix avec le larynx humain. N. Pilier servant à fixer le larynx et le compresseur a b f.

u. Tuyau pour souffler.

v. Manomètre qui communique avec u.

M. O. Piliers pour fixer les poulies x' et y'.

x. Cordon servant à tendre les cordes vocales, qu'il tire dans la direction de leur longueur; il passe sur la poulie x'.

y. Gordon servant à détendre les cordes vocales et à les réduire au minimum de tension que le ligament crico-thyroïdien leur procure par son élasticité; il passe sur la poulie y'.

z. Cordon pour tendre les cordes vocales, en exerçant une traction de haut en bas sur le chevalet antérieur ou le cartilage thyroïde.

Fig. 7. Compresseur à l'aide duquel on peut mesurer la position des branches g h, qui s'ajustent dans une rainure de la face inférieure de la pièce a b.

c. d. Vis servant à rapprocher et éloigner les branches gh; les pas de vis marchent en sens inverse.

e. Saillie qui indique la position de la branche g par rapport à l'échelle f. La tige à laquelle ce compresseur est fixé s'adapte à la pièce e de de la fig. 5. De cette manière, le compresseur peut être fixé à l'appareil de la fig. 6 en b, comme la pince de la fig. 5, et on lui donne la position qu'on juge nécessaire. Fig. 8. Compresseur pour les expériences sur le larynx inférieur des perroquets. La branche g est fixe; la branche h est mobile dans une charnière en o. La pièce mo peut avancer et reculer; on la fixe au moyen de la vis n. La tige s'adapte à la pièce c d e de la fig. 5, et peut, au moyen de c, dans cette même figure, être fixée sur la pièce b; æ est un cordon servant à mouvoir la branche h; il passe sur une poulie, et peut être chargé de poids.

Fig. 9. Compresseur à deux branches mobiles, pour les expériences sur la voix de poitrine avec le larynx humain. Les pièces cd, sur lesquelles les branches e f se meuvent à charnière, sont mobiles dans une fente de la pièce a b, et peuvent être fixées à l'aide de vis; gh sont des cordons qu'on peut charger de poids, et qui meuvent les branches l'une vers l'autre.

PLANCHE DEUXIÈME.

Fig. 10. Appareils pour les expériences sur la voix de poitrine, avec compression mesurable des cordes vocales au moyen du compresseur fig. 9.

Fig. 11. Compresseur pour les expériences sur la voix de poitrine avec des larynx auxquels tiennent encore l'arrière-gorge, la bouche et le canal nasal. Les branches ab se placent sur les côtés des cordes vocales.

Fig. 12. Appareil complet pour ces expériences, avec le compresseur fig. 11. a. Pharynx.

b. Hyoïde.

c. Cartilage cricoïde.

d. Reste du cartilage thyroïde, servant à fixer le cordon e, qui tend les cordes vocales.

Fig. 13. Larynx inférieur du Psittacus araraunu, vu de côté.

a. Os semi-circulaire, qui se meut en manière de valvule sur le tympan c.

b. Cartilage semi-circulaire inférieur.

a' b'. Membrane vocale, qui, en x, forme un angle en dedans.

Fig. 14. ab. Muscles qui tirent les bronches de bas en haut, rendent les angles en x plus aigus, et les rapprochent l'un de l'autre.

c. Muscles qui tirent de dedans en dehors les os semi-circulaires, rendent les angles en x plus obtus et dilatent la glotte.

d. Muscle de la trachée-artère.

Fig. 15. Position des parties pendant l'action des muscles c.

Fig. 16. Position du larynx de perroquet dans le compresseur ab, pour les expériences au moyen de l'appareil fig. 8. On souffle par la trachée-artère.

Fig. 17. Tubes de verre, dont les bouts, coupés obliquement, sont en partie couverts de baudruche.

Fig. 18. Union de ces tubes avec un tube court et plus large, pour renforcer le son.

Fig. 19. Position de deux tubes par lesquels on souffle en même temps, et dont l'un est pourvu d'une membrane vocale de baudruche.

Fig. 20. Coupe horizontale du larynx de Pipa.

a. Tambour.

b. Cartilage vocal.

c. Ouverture des bronches.

Fig. 21. Imitation du larynx de Pipa. Le tube b peut être introduit dans le tube a, qui est fermé en d, de manière qu'il ne reste là qu'une petite fente. A l'extrémité antérieure du tube b, la languette métallique c est fixée sur une courroie transversale; l'extrémité de cette languette s'étend jusqu'au voisinage de la fente d.

Fig. 22. Cartilage aryténoïde a de la grenouille mâle, avec la corde vocale b.

PLANCHE TROISIÈME.

Fig. 23 et 24. Isthme supérieur ou larynx du sapajou, qui se prolonge en un tube assez long.

Fig. 23. Coupe du larynx de l'Ateles arachnoides.

a. Cartilage thyroïde.

b. Cartilage cricoïde.

c. Cartilage aryténoïde.

d. Épiglotte.

e. Cartilage de Wrisberg, renflé en un coussin épais. Entre d et c se trouve le canal tubuleux du larynx.

f. Corde vocale inférieure ou proprement dite. Elle a un bord supérieur très tranchant.

g. Corde vocale supérieure, située très profondément et en dehors.

Fig. 24. Larynx de l'Ateles arachnoides, vu de côté; la moitié du cartilage thyroïde est enlevée.

a. Cartilage thyroïde.

b. Cartilage cricoïde.

c. Cartilage aryténoïde; c', l'extrémité supérieure, correspondante au cartilage de Santorini, s'unit avec celle du côté opposé, et forme la lèvre inférieure du tube. d. Épiglotte; d' prolongement qu'elle envoie au cartilage aryténoïde ou de Santorini. L'épiglotte forme la lèvre supérieure du tube. Les prolongements d' de l'épiglotte, avec les cartilages de Santorini, forment la lèvre inférieure.

e. Masse cartilagineuse molle de Wrisberg.

f. Région des cordes vocales.

Le larynx des sapajous se distingue par cette particularité, que la cavité laryngienne s'allonge, au-dessus des ligaments inférieurs de la glotte, en un tube recourbé. Ce tube se dirige d'abord de bas en haut, puis d'avant en arrière. La paroi antérieure est formée par le cartilage thyroïde, la supérieure par l'épiglotte, la postérieure par la portion ascendante du tube, et l'inférieure de la portion transversale par les pelotes appliquées l'une contre l'autre des grands cartilages de Wrisberg. Comme ces pelotes se continuent avec le pourtour antérieur des cartilages aryténoïdes, lorsque ceux-ci se rapprochent pour clore la partie postérieure de la glotte, elles se serrent l'une contre l'autre, de manière qu'il ne reste plus à l'air d'autre passage que le long canal entre le cartilage thyroïde, l'épiglotte et les pelotes. Les lèvres du canal qui s'ouvre en arrière dans le pharynx sont, en haut l'épiglotte, en bas les extrémités réunies des cartilages aryténoïdes. On parvient aisément à allonger ce tube en y ajoutant des tubes de verre de longueur diverse. J'ai fait des expériences en ce sens; mais je n'ai produit aucun changement appréciable dans la hauteur des sons. Le long canal du larynx paraît donc avoir plutôt pour but de donner de l'éclat à la voix. En posant le doigt sur son orifice, je faisais baisser chaque son d'un semi-ton. L'intonation a lieu au moyen des dispositions ordinaires.

Quand le larynx entier était coupé en long, et qu'on dirigeait le courant d'air d'un petit tube au-devant d'une des cordes vocales, dans le sens de l'axe du larynx, on obtenait d'assez bons sons. Les cordes vocales ont leurs bords supérieurs tran chants, et parlent avec une grande facilité.

Fig. 25. Coupe longitudinale du larynx et de l'appareil à résonnance du Mycetes ursinus.

a. Cartilage thyroïde.

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