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sont en train de se métamorphoser. Les fibres parfaites forment un noyau au centre de la lentille. Celles qui viennent immédiatement après sont des prolongements creux de sphères. Ensuite il se développe sur ces fibres des bords crénelés, comme dans les cellules végétales denticulées (1).

Fig. 294.

a

Ja

La troisième classe comprend :

1° Cartilages. Il en a été parlé précédemment.

2o Dents. L'émail d'une dent non parvenue à maturité, qu'on traite par un 'acide étendu, présente encore la même structure qu'auparavant. La face interne de la membrane produisant l'émail qui entoure la couronne de la dent est formée de courtes fibres à six pans, dont chacune correspond à une fibre d'émail. Ces fibres paraissent être des cellules allongées. Dans l'état frais, elles contiennent un noyau muni d'un nucléole; au-dessus d'elles, la membrane est couverte de ccllules arrondies, qui en sont probablement le jeune âge. Les fibres proprement dites de l'ivoire sont, suivant toute vraisemblance, séparées de la membrane, adhérentes à l'ivoire déjà produit, et ossifiées. La substance propre des dents naît de fibres entre lesquelles courent les canalicules dentaires. La pulpe de la dent se compose, à la surface, de cellules cylindriques à noyau et nucléole: son intérieur est formé de cellules rondes à noyau. Schwann conjecture que les fibres de la surface de la pulpe s'ajoutent les unes aux autres par couches successives, et se convertissent en substance dentaire par le fait de l'accroissement de la dent (2). A la quatrième classe se rapporte :

1o Tissu cellulaire. Le rudiment primitif du tissu cellulaire est un cytoblastème anhiste, dans lequel naissent des cellules rondes à noyau, qui se convertissent en fibres cylindriques, ayant dans leur intérieur un corpuscule arrondi ou ovale, présentant lui-même un ou deux points obscurs. Le noyau est situé dans la paroi. L'extrémité des fibres se divise successivement en rameaux, eux-mêmes subdivisés en très petites fibrilles. Le développement ultérieur consiste en ce que la scission des deux principales fibres qui partent du corps de la cellule en un faisceau de fibres plus déliées fait de plus en plus des progrès du côté du corps de la cellule, de sorte que plus tard un faisceau de fibres part immédiatement de ce dernier, que plus tard encore la segmentation s'étend jusqu'au noyau, et qu'enfin un

(1) La figure 294 représente, d'après Schwann: a a d des cellules du cristallin d'un fœtus de cochon, long de 4 pouces; a cellule, d en renferme deux jeunes, e noyau, e noyau isolé, avec deux nucléoles, 6 noyau, avec une jeune cellule développée sur lui, f cellules allongées en fibres.

(2) Comp. MANDL, Manuel d'anatomie générale, p. 419.

Fig. 295.

moment arrive où, le corps de la cellule étant réduit tout entier en fibres, le noyau reste à nu sur un faisceau de celles-ci (1). Les cellules adipeuses qu'on rencontre également dans le tissu cellulaire foetal ont aussi, dans le principe, un noyau bien prononcé sur leur paroi. Lorsque la membrane pariétale de la cellule est mince, ce noyau fait saillie à sa surface: lorsqu'elle est épaisse, il demeure caché dans son épaisseur. Lui-même contient un ou deux nucléoles. Les cellules adipeuses du crâne des jeunes gardons possèdent quelquefois deux noyaux, qui se comportent absolument de la même manière à l'égard de la membrane pariétale. On trouve encore une troisième espèce de cellules dans le tissu cellulaire du foetus. Celles-là sont rondes et pâles: elles contiennent, dans leur paroi, un noyau, avec un ou deux nucléoles, ne s'allongent point en fibres, ne renferment pas non plus de graisse,

mais s'emplissent de granulations: ce précipité grenu apparaît d'abord au voisinage du noyau. Le tissu cellulaire du foetus ne donne point de colle par l'action de l'eau bouillante la décoction contient une substance analogue à la pyine: seulement, le trouble qu'y fait naître l'acide chlorhydrique disparaît par un excès de ce même acide (2).

2° Tissu tendineux. Les fibres tendineuses se forment de cellules, de la même manière que celles du tissu cellulaire.

3° Tissu élastique. La tunique moyenne des artères contient, chez les embryons de cochon longs de six pouces, de nombreuses cellules isolées, les unes rondes, les autres allongées, quelques unes pourvues de deux ou d'un plus grand nombre de prolongements, qui se divisent à leur tour. Intérieurement on trouve, sur la paroi, le noyau ordinaire, avec un ou deux nucléoles. De plus, on aperçoit du tissu élastique déjà formé. Les fibres rameuses du tissu élastique, qui sont creuses, d'après Purkinje, paraissent se former de ces cellules.

Voici quel est le type de la formation dans la cinquième classe. Il existe d'abord des cellules indépendantes, qui sont tantôt rondes ou cylindriques, tantôt étoilées. Dans le premier cas, les cellules primaires se rangent en ligne à la suite les unes des autres, puis les cloisons sont résorbées, de manière qu'aux cellules primaires s'en substitue une secondaire, qui croît ensuite comme une cellule simple : c'est ce qui paraît avoir lieu pour les muscles et les nerfs. Dans le second cas, les cellules étoilées s'accolent par leurs prolongements, et les cloisons sont résorbées, ce qui produit un réseau de tubes. Tel paraît être le mode de formation des vaisseaux capillaires.

(1) La figure 295 représente, d'après Schwann, des cellules primaires à divers âges de développement pour produire des fibres de tissu cellulaire, entre les fibres charnues des muscles cutanés du cou, chez un embryon de cochon, long de 7 lignes. Grossissement, 450 diamètres ; a b noyaux.

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(2) Comp. MANDL, loc. cit., p. 120.

1° Muscles. Schwann (1) a remarqué dans les cylindres des faisceaux primitifs d'un fœtus de cochon long de trois pouces et demi, un bord obscur et une

Fig. 296.

a

α

partie interne claire, qui est vraisemblablement une cavité. On distinguait dans la partie claire, outre quelques petits granules, des corpuscules plus volumineux, ovales, aplatis, c'est-à-dire des noyaux contenant souvent un ou deux nucléoles. Ces noyaux étaient placés à des distances plus ou moins régulières les uns des autres, dans l'épaisseur du cylindre, en dehors de l'axe. Dans les muscles plus avancés en âge, on n'aperçoit plus aucun indice de cavité, mais les noyaux demeurent visibles encore pendant longtemps, et ils sont logés dans l'épaisseur des fibres, quoique souvent ils fassent une légère saillie à l'extérieur. Rosenthal assure que

les noyaux n'ont même pas encore disparu dans les muscles des adultes. La substance musculaire proprement dite du cylindre naît par un dépôt secondaire dans

Fig. 297.

a

l'intérieur du canal. La gaîne anhiste des faisceaux musculaires primitifs, que j'ai vue, il y a déjà longtemps, chez les insectes, paraît être un reste de la membrane pariétale de la cellule secondaire (2).

Valentin avait d'abord représenté les faisceaux musculaires primitifs comme se formant par la sériation et la fusion de granules, et les fibres primitives comme résultant de la scission du faisceau en fibres plus petites. D'après ses

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nouvelles observations, on aperçoit d'abord, dans le blastème des muscles, des noyaux munis de nucléoles, qui ne tardent pas à s'entourer de cellules extrêmement délicates. Les cellules deviennent oblongues, et se rangent à la suite les unes des autres. en manière de filaments de conferves. Sur les parois de la membrane celluleuse secondaire, parois qui acquièrent plus d'épaisseur, il se produit des fibres longitudinales, et les parois intermédiaires des cellules disparaissent par résorption. Le faisceau musculaire forme alors un tube, dont les parois, proportionnellement (1) Comp. MANDL, loc. cit., p. 440. Figure 296. Substance du cœur d'un embryon de poulet de 72 heures: a a noyaux des globules organo-plastiques; b b noyaux allongés ; e c corps fusiformes; d d faisceaux rudimentaires; e e substance intercellulaire granuleuse. Lebert, Formation des muscles, fig. 2.

(2) MUELLER'S Archiv, 1840, p. 197. Figure 297. Substance musculaire dont le développement est avancé a a plaques vertébrales; b b corde dorsale; c c cylindres musculaires à raies transversales vus en place; d les mêmes isolés. Embryon de Perche. Lebert, ib., fig. 36.

épaisses, se composent de filaments longitudinaux hyalins, et dans la cavité duquel sont contenus les noyaux des cellules primitives (1).

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2° Nerfs. Chaque fibre nerveuse est, dans son trajet entier, une cellule seFig. 299 (2).

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(1) La figure 298 représente, d'après Schwann, le développement des fibres musculaires : A, abc fibres du muscle du dos d'un embryon de cochon long de 3 pouces 1/2; B, la fibre c de la précédente figure, après qu'elle a subi l'action de l'acide acétique; C, a b c fibres des muscles du bras d'un fœtus de cochon long de 7 pouces.

(2) Figure 299. Muscle d'un embryon de poulet de huit jours: a a faisceaux musculaires ; bb globules contenus dans leur intérieur; c c globules tout autour des faisceaux rudimentaires : dd substance granuleuse; e e insertion du tendon. Lebert, ibid., fig. 9.

(3) Figure 300: a stries transversales, complétement formées et foncées; les noyaux ne se voient plus. D'un enfant à terme. b fibre élémentaire d'adulte, traitée par un acide; on voit les noyaux. Grossissement, 300 diamètres. Todd et Bowman, Phys. An. and ph., p. 157.

condaire, née par la fusion de cellules primaires, dont chacune avait son noyau. Schwann (1) pense que la substance blanche, qui forme un tube autour du cylindre de Purkinje, est un dépôt secondaire effectué sur la face interne de la paroi de la cellule. En effet, la substance blanche de chaque fibre nerveuse est entourée

A

B

Fig. 301.

a

d'une membrane anhiste particulière, comme les faisceaux musculaires primitifs. Cette membrane se montre sous la forme d'une étroite ligne claire, facile à distinguer des contours obscurs de la substance blanche. La netteté de la ligne extérieure de démarcation s'oppose, dit Schwann, à ce qu'on regarde cette membrane comme composée de tissu cellulaire. Dans les nerfs dont la substance blanche était complétement développée, il a parfois aperçu çà et là sur les côtés un noyau de cellules situé dans le bord pâle produit par la membrane. Dans les fibres nerveuses grises il ne se produit pas de substance blanche (2).

Valentin a remarqué, dans la substance cérébrale des jeunes embryons, des celJules sur la surface externe desquelles une masse granulaire s'était déposée peu à peu. La cellule primaire devient noyau, son noyau nucléole, et le dépôt masse fondamentale des globules ganglionnaires. Après que les fibres nerveuses ont été produites par des cellules, il se dépose à leur surface des noyaux de cellules, des cellules allongées et des fibres de tissu cellulaire.

Les découvertes de Schwann signalent un des plus importants progrès qu'ait jamais faits la physiologie. Elles ont permis, ce qui avait été impossible jusqu'alors, d'établir une théorie de la végétation et de l'organisation. Des observations d'une grande valeur avaient été faites dans toutes ces branches de la science, dont quelques unes sont arrivées déjà à un haut degré de perfection; mais, pour ce qui concerne les fondements sur lesquels l'édifice entier doit reposer, nous sommes obligés de convenir qu'ils étaient d'une faiblesse extrême, que même ils n'existaient pas partout, et que de là provenait le peu de connexion qui paraissait avoir licu entre diverses observations d'une haute portée, dont s'étaient enrichies les parties les plus avancées de la physiologie. Aujourd'hui, nous sommes en possession de ces principes fondamentaux. Schwann lui-même s'est trouvé conduit par

(4) La figure 304 représente, d'après Schwann, le développement des fibres nerveuses ; A, faisceaux de fibres nerveuses du plexus brachial d'un embryon de cochon long de 4 pouces; B, a b c fibres du nerf vague d'un veau; C, fibres nerveuses isolées : a du nerf trijumeau d'un embryon de cochon long de 6 pouces 4/2; b c d du nerf sciatique du même fœtus.

(2) Comp. MANDL, Manuel d'Anatomie générale, p. 456.

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