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aussi quelque chose de semblable. Mais la menstruation, dans l'espèce humaine, est tout à fait différente, et n'a rien de commun avec ce qu'on appelle rut ou chaleur chez les animaux (1).

On ignore quelle est la cause de la menstruation et de ses retours périodiques. Les anciens la croyaient destinée à débarrasser le corps d'une matière nuisible, opinion évidemment insoutenable. Une autre hypothèse, dont les partisans pensent qu'elle a lieu, hors l'état de grossesse, uniquement pour détourner de la matrice le sang qui sert à nourrir le fœtus pendant la gestation, ne présente non plus rien de satisfaisant à l'esprit, car une hémorrhagie si peu considérable ne répondrait point à un pareil but. Le sentiment de ceux qui veulent que la menstruation soit destinée à préserver la femme des phénomènes du rut périodique semble plus vraisemblable. Mais l'opinion qui réunit le plus de probabilités en sa faveur est celle qui fait considérer le flux menstruel comme une régénération périodique, comme une espèce de mue des parties génitales, accompagnée sans doute de la formation d'un nouvel épithélium (2). La cause de sa périodicité ne tient point aux avec assez de régularité de mois en mois. Les matières émises par la vulve sont du sang et des mucosités, tantôt sanguinolentes, tantôt blanches. L'écoulement continue pendant six à huit jours, quelquefois plus. Il coïncide toujours avec un gonflement plus ou moins manifeste de la vulve et des parties environnantes. Les femelles, qui reçoivent fréquemment les måles en tout temps, deviennent alors très avides de leur approche; le rut est surtout fort ardent au commencement et à la fin de l'écoulement. Une fois pleines, les femelles sont moins recherchées, souvent même repoussées et maltraitées, par les mâles. - Voy. aussi, sur la menstruation des singes, EHRENBERG, Abhandlungen der Akademie zu Berlin, 1833, p. 351, 358. — D'après Numann, qui a fait des observations sur l'écoulement périodique chez quelques uns de nos animaux domestiques (Tijdschrift voor naturlijke geschiedenis en physiologie, 1838, t. III), cet écoulement reparaît à peu près toutes les trois semaines chez la vache, et la femelle du buffle y est sujette aussi. (Note du trad.)

(4) Nous verrons plus loin que la menstruation et le rut sont précisément le même phénomène, ou plutôt que tous deux se rattachent à la même cause. (Note du trad.)

(2) Il y a encore une opinion qui, pas plus que celles dont l'auteur parle, ne mérite de fixer sérieusement l'attention: c'est celle de Roussel (Syst. phys. et moral de la femme, Paris, 1813, p. 113), qui prétend que le flux cataménial n'est pas naturel, et qu'il se rattache à un besoin contracté dans l'état social. Depuis que les études embryologiques, après avoir eu longtemps pour unique objet le développement du produit de la génération, se sont tournées aussi vers les premiers moments de l'existence de ce produit, c'est-à-dire vers l'histoire de l'ovule, on est arrivé à se faire d'autres idées de la menstruation. On la conçoit aujourd'hui comme dépendant d'une excitation périodique des organes génitaux, de la tuméfaction d'une vésicule de Graaf, de la maturité et du détachement d'un œuf ( BISCHOFF, Ann. des sc. nat., 1843, t. XX, p. 99), comme la terminaison critique de la congestion qui accompagne le plus haut degré de développement des follicules de Graaf ( RACIBORSKI, De la puberté chez la femme, Paris, 1844, p. 446). C'est un point sur lequel nous reviendrons plus loin à l'occasion de la fécondation. Dès lors, il n'y avait plus possibilité de méconnaître les rapports de la menstruation chez la femme avec le rut, qui, chez quelques animaux aussi, s'accompagne d'un flux sanguin par les parties génitales. En effet, comme il n'y a plus de rut chez les femelles des mammifères qui ont subi la castration, de même la menstruation cesse chez la femme, non seulement après l'atrophic physiologique des ovaires, qui caractérise l'âge critique, mais encore après certains états morbides qui intéressent plus ou moins profondément les follicules de Graaf, et elle ne s'établit jamais chez les femmes qu'au rapport de Robert (l'Expérience, 1843) certains peuples de l'Asie centrale soumettent à la castration dans leur jeune âge. L'écoulement sanguin, quoique phénomène habituel de la menstruation, ne serait même pas tellement indispensable qu'il ne pût manquer sans que la fécondité en reçût aucune atteinte, et l'on connaît effectivement plusieurs exemples de femmes qui

phases de la lune, mais réside dans l'organisme lui-même, et elle est intérieure, comme celle de tous les autres phénomènes qui affectent un caractère périodique. En effet, on trouve des femmes réglées à tous les jours du mois ; et, dans les cas où la menstruation offre le plus de régularité, ses périodes ne sont pas celles des inois lunaires, mais celles des mois solaires. D'ailleurs, ces périodes varient à l'infini chez les femmes, en raison d'une foule de causes internes.

Chez les hommes, la tendance à la périodicité ne se manifeste que par la turgescence des parties génitales et l'accumulation de l'excitabilité et de la puissance. dans la moelle épinière et les nerfs des organes génitaux, état qui se termine, d'une manière en quelque sorte critique, par la copulation ou par des pollutions. Les femmes sont peu ou point sujettes à cet excitement périodique; mais on le trouve très prononcé dans les animaux. Chez une foule de ces derniers, par exemple chez la plupart des oiseaux et des reptiles, beaucoup de poissons et de mammifères, les rongeurs, les taupes, les chevaux, etc., le printemps est l'époque du rut; ailleurs le rut tombe en été (chez plusieurs poissons, oiseaux, reptiles et mammifères), en automne (beaucoup de ruminants), ou même en hiver (chien, chat, et beaucoup de carnassiers) (1). La périodicité régulière du rut est bien moins prononcée chez les animaux réduits en domesticité que chez ceux qui vivent à l'état de liberté, et il y a des animaux, comme l'éléphant, qui ne s'accouplent point en captivité (2).

Les phénomènes qui se rattachent à la vie sexuelle dépendent, en grande partie, des organes destinés à former le produit de la génération, c'est-à-dire des ovaires et des testicules, et de l'influence que ces organes exercent sur tout l'ensemble de l'économie animale. Non seulement les animaux qui ont subi la castration dans leur jeune âge demeurent étrangers aux sensations et aux émotions dont l'exercice des facultés sexuelles devient la source, mais même les adultes qui subissent l'opération perdent la plus grande partie de leur excitabilité à cet égard. A. Cooper a connu pendant vingt-neuf ans un homme à qui l'on avait été obligé d'extir per les deux testicules. Pendant les douze premiers mois, cet homme eut des éjaculations dans l'acte vénérien, ou du moins les sensations qui accompagnent l'émission du sperme; mais, plus tard, les érections devinrent rares, et, quand il se livrait au coït, il n'éprouvait plus la secousse nerveuse qui caractérise les jouissances de la volupté; au bout de deux ans, les érections étaient fort rares et incomplètes, elles cessaient au moment même où il voulait s'unir à une femme. Dix ans après l'opération, il dit à Cooper avoir satisfait une fois ses désirs dans le cours de l'année qui venait de s'écouler. Vingt-huit ans après l'extirpation du second testicule, les érections étaient très rares depuis longtemps déjà, et toujours fort incomplètes; une ou deux fois seulement, le sujet avait eu des rêves voluptueux, avec éjaculation (3).

sont devenues mères sans avoir jamais été réglées. Ce flux ne serait qu'une crise habituelle d'un état congestionnaire, ayant son siége principal dans le bassin, mais dont l'économie se ressent aussi tout entière, et cette crise pourrait manquer ou s'effectuer par des voies insolites, ce dont on possède également des exemples. (Note du trad.)

(1) BURDACH, Traité de physiologie, t. II, p. 51. (2) Elien et Columelle assurent que, de leur temps, l'éléphant se reproduisait à Rome, où naquirent même la plupart de ceux qui parurent, sous Tibère, dans les jeux de Germanicus. On les a fait produire en domesticité dans l'Inde. (Note du trad.)

(3) A. Cooper, On the structure and diseases of the testis, p. 53, 54.

Copulation.

L'acte de la copulation comprend deux éléments, chez l'homme : l'érection et l'éjaculation.

L'érection dépend de la rétention du sang dans les corps caverneux, où, comme Krause l'a rendu très probable (1), elle a lieu par l'action des muscles ischiocaverneux, qui compriment les veines profondes venant de ces corps, tandis qu'à peine peuvent-ils exercer de l'influence sur la veine dorsale. La rétention du sang par l'action des muscles est plus difficile à concevoir chez le cheval, où les veines des corps caverneux ont tant de couloirs différents (2). On ignore quelle part les artères hélicines peuvent prendre au phénomène de l'érection; en tout cas, celle-ci ne saurait dépendre d'elles, puisqu'elles n'existent pas chez plusieurs animaux, l'éléphant par exemple, et qu'on n'en trouve déjà que des vestiges chez les chevaux, où les faisceaux d'apparence musculeuse, qui sont tendus entre les veines des corps caverneux, ont acquis un énorme développement, dont nous devons à Hunter la première indication. Au reste, l'aptitude à entrer en érection tient, en dernière analyse, à la moelle épinière, ce qui fait qu'elle se perd dans la phthisie dorsale.

Quant à l'éjaculation, c'est un mouvement réflexe, provenant des nerfs sensitifs de la verge. Elle se compose, à son tour, de deux éléments, la contraction soutenue de la couche des muscles organiques des vésicules séminales, et la contraction périodique répétée du bulbo-caverneux et des muscles du périnée en général. Une irritation ou lésion brusque de la moelle épinière provoque l'éjaculation, sans que l'érection ait nécessairement lieu alors; c'est un phénomène ordinaire dans la décapitation.

Les vésicules séminales renferment de la semence, car on y trouve des spermatozoaires dans des cadavres. Elles ne sont donc pas de simples organes sécrétoires, comme le voulait Hunter (3), qui, du reste, a prouvé, par une série de cas, que l'extirpation d'un testicule n'entraîne pas la diminution de volume de la vésicule séminale correspondante; et son opinion avait au moins cela d'exact, qu'il attribuait à ces poches la fonction de sécréter une humeur mucilagineuse. La semence éjaculée pendant le coït vient directement des vésicules séminales; en traversant l'urètre, elle se mêle avec le suc prostatique et avec la sécrétion des glandes de Cowper, dont on ne connaît pas la nature.

La copulation s'accompagne de sensations voluptueuses chez les deux sexes; mais la part qu'y prend chacun de ceux-ci est fort différente. Chez la femme, il n'y a ni consommation d'action nerveuse pour produire le phénomène de l'érection, ni violentes contractions rhythmiques au moment où l'excitation sexuelle atteint son plus haut degré, ni épanchement de semence; l'excrétion se réduit à une certaine quantité de mucus qui s'échappe des follicules du vagin et rend ce canal plus

(1) MUELLER'S Archiv, 1837.

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- Comp. KOBELT, Die mannlichen und weiblichen Wollustorgane untersucht und dargestellt. Fribourg, 1844.

(2) GUNTHER, Untersuchungen und Erfahrungen in Gebiete der Anatomie, Physiologie und Thierarzneikunde. Hanovre, 1837.

(3) OEuvres complètes. Paris, 1843, t. IV, p. 82.

glissant. L'homme se sent épuisé après l'acte vénérien; la femme n'éprouve rien de semblable. De toutes ces circonstances il résulte que les actions de l'homme, pendant la copulation, atteignent une grande intensité en très peu de temps, et qu'elles diminuent avec non moins de rapidité, tandis qu'on n'en peut dire autant de la femme. Aussi cette dernière supporte-t-elle beaucoup mieux que l'homme la répétition du coït, et la phthisie dorsale, si commune chez ce dernier, est-elle fort rare chez elle.

Séparation des œufs, et leur admission dans les trompes.

Les œufs des animaux ovipares se détachent de l'ovaire tantôt sans le concours de la fécondation, tantôt à la suite de cet acte (1).

(1) Chez aucun animal ovipare, il n'existe de liaison nécessaire entre la sortie des œufs de l'ovaire et leur fécondation. Là, comme chez les végétaux, si l'union de deux matières sécrétées par des individus ou des organes de sexes différents est nécessaire à la production d'un germe capable de se développer, ces deux matières n'en sont pas moins indépendantes l'une de l'autre, au point de vue de leur formation. Partout, chez ces animaux, la formation, la maturation et l'expulsion des œufs s'accomplissent, ordinairement à des époques déterminées, sans nulle participation du mâle, que la liqueur fécondante de celui-ci mûrisse aussi d'une manière périodique, ou qu'elle soit sécrétée sans interruption. Non seulement il n'y a pas coïncidence nécessaire entre la production de l'œuf et celle du sperme; mais encore la rencontre de ces deux produits tient à des circonstances purement accessoires, tantôt extérieures et fortuites, tantôt intérieures et liées à certaines manifestations simultanées de la vie, en sorte que, quand ces conditions ne sont pas remplies ou qu'un accident les dérange, les deux éléments de la procréation ne se rencontrant pas, quoiqu'ils ne soient pas moins sécrétés, ils ne peuvent produire de germe apte à se développer. En effet, dans une foule de cas, la fécondation ne s'accomplit qu'après que les œufs ont été expulsés, soit du corps de la mère, soit seulement de l'ovaire; et, dans beaucoup d'autres, où la fécondation a lieu au sein de la femelle, il leur arrive très souvent de se détacher, sans union préalable entre les sexes, quoiqu'alors ils ne soient pas susceptibles de se développer ultérieurement. Une exception à cette loi fut admise pour les mammifères en général, pour l'homme en particulier. On supposa qu'ici le germe avait pour usage, non seulement de communiquer au produit sécrétoire de la femelle l'aptitude à devenir germe, la faculté de se développer, mais encore le pouvoir d'être cause de la formation même du germe. Tant que l'œuf contenu dans la vésicule de Graaf demeura inaperçu, en raison de sa petitesse, cette hypothèse fut généralement admise. On fut obligé de la modifier lorsque, en 1827, Baer eut découvert l'ovule dans l'ovaire des mammifères et de la femme, car, dès lors, il se trouvait établi que, dans toute la première classe du règne animal, l'œuf préexiste à la fécondation, comme chez les ovipares. A la vérité, cette importante découverte fit d'abord peu de sensation, parce qu'on était presque exclusivement livré à des recherches d'embryogénie; mais il n'en fallut pas moins, eu égard à la théorie de la génération, cesser de croire que la fécondation est la cause de la formation du germe. On continua seulement de la regarder comme étant celle de sa maturation et surtout de sa chute. On ne s'occupa donc plus que de chercher quelle est l'époque à laquelle l'œuf se détache de l'ovaire après l'accouplement, et quel est le rôle que le sperme joue dans ce cas. Le fait, bien établi par Bischoff et Barry, et confirmé par Wagner, que la fécondation exige un contact matériel entre l'œuf et le sperme, et que ce dernier arrive incontestablement jusqu'aux ovaires, sur la surface desquels sa présence est annoncée par celle des spermatozaires, sembla venir à l'appui de la nouvelle hypothèse. Cependant celle-ci, à son tour, eut trois ennemis à combattre : l'analogie, l'étude anatomique des ovaires et les expériences sur les animaux. Pouchet fut le premier (Théorie positive de la fécondation des mammifères, basée sur l'observation de toute la série animale, Paris, 1847, in-8, avec atlas; - comp. MANDL, Archiv. gén, de méd., 1845, mai) qui, en invoquant l'analogie, étendit aux mammifères la loi dont personne ne contestait l'exactitude en ce qui concerne les ovipares. Duvernoy (Revue zoologique, 1842) et Argenti

Chez les reptiles nus, dont les œufs sont fécondés hors du corps de la mère, ils quittent l'ovaire, et passent dans l'oviducte longtemps avant l'époque où ils doivent être soumis à l'influence vivifiante. De cette manière, chez les grenouilles femelles, ils s'amassent peu à peu dans le conduit excréteur, qu'ils distendent au point d'en accroître beaucoup le volume. La copulation, est nécessaire pour solliciter l'oviducte à s'en débarrasser, et, à mesure qu'ils sortent, ils sont fécondés par le mâle, qui tient sa femelle embrassée.

(Ann. univ. di medicina, 1843) suivirent la même voie. C'était là, sans doute, avoir fait un grand pas; mais l'analogie n'établit jamais que des présomptions. Un commencement de preuve fut acquis lorsque, par des faits qui n'ont pas tous, à beaucoup près, la même valeur, et qui d'ailleurs ne faisaient que confirmer le témoignage de quelques anciens auteurs, de Cruickshank, entre autres (Phil. Trans., 1797), Gendrin (Traité de médecine pratique, Paris, 1839, t. II, p. 28), Jones (Practical observations on diseases of women, Londres, 1839, p. 226), Lee ( Med. chir. Trans., 1839, t. XXII, p. 329), Négrier (Rech. anat, et physiol, sur les ovaires de l'espèce humaine, Paris, 1840), Montgomery (On the signs of pregnancy, p. 26), et Paterson (Edinb. med. and surg. Journ., 1840), eurent montré, d'après l'ouverture des corps de femmes mortes au moment des règles, ou peu de jours après, que des corps jaunes, c'est-à-dire des cicatrices de l'ovaire, parfaitement semblables à celles qui suivent l'émission des ovules, se forment sur l'organe pendant ou un peu après le flux cataménial, sans nulle apparence de conception, sans rapprochement préalable des sexes. Mais ces faits laissaient encore place au doute. Des preuves plus concluantes étaient nécessaires pour établir que les œufs des mammifères mûrissent et tombent dans le cloaque, sans avoir besoin de l'intervention du coït. Il fallait, non pas seulement interdire l'accouplement, car les sceptiques auraient toujours pu arguer de quelque négligeance, mais en rendre l'effet impossible par des ligatures, et cependant faire voir que, malgré cet obstacle invincible, les œufs parvenus à maturité dans l'ovaire ou sortis de cet organe pendant le rut, équivalent de la menstruation, ne parviennent pas moins dans les trompes. Or cette preuve catégorique a été fournie d'abord par les expériences de Bischoff (Développement de l'homme et des mammifères, Paris, 1843, p. 37; Beweis der von der Begattung unabhængigen periodischen Reifung und Loslæsung des Eies der Saugethiere und des Menschen, als der ersten Bedingung ihrer Fortpflanzung, Giessen, 1844 : Ann. des sc. nat., 1843, t. XX, p. 93; 4844, t. I, p. 104), puis par celles de Raciborski (De la puberté et de l'âge critique chez la femme, el de la ponte périodique chez la femme et les mammifères. Paris, 1844). En effet, après la ligature et l'extirpation de la matrice, si la trompe et l'ovaire restent intacts, les phénomènes de l'ovulation s'accomplissent, comme dans le cas de non-opération, sauf, toutefois, le développement les animaux entrent en chaleur; ils s'accouplent; les œufs mûrissent dans l'ovaire; ils se détachent; des corps jaunes se forment à leur place, et les œufs parviennent dans la trompe; mais, comme ils ne peuvent être fécondés, la route étant interdite au sperme, ils ne se développent point. Cette séparation spontanée des œufs, lorsqu'ils ont atteint le terme de leur maturation parfaite, constitue le phénomène qu'on a désigné sous le nom de ponte périodique. Bischoff s'est donc trouvé conduit à formuler la loi suivante : Les œufs qui se forment dans les ovaires des individus femelles sont soumis à une maturation périodique, même chez les mammifères et chez l'homme; leur maturation est tout à fait indépendante du sperme. C'est à l'époque du rut, menstruation chez la femme, qu'ils se détachent de l'ovaire et sont expulsés. Alors se manifestent plus qu'à aucune autre époque les désirs vénériens. Quand l'accouplement a lieu, l'œuf est fécondé ; lorsqu'il n'a pas lieu, l'œuf ne s'en sépare pas moins de l'ovaire, et descend dans la trompe, même jusque dans la matrice, où il se détruit. Ce n'est qu'au temps de la maturation périodique des œufs que l'accouplement peut être suivi de fécondation. — Ainsi, la génération se trouve rapportée à une même loi chez tous les corps organisés pourvus de sexes distincts, et ce retour vers une simplicité si bien en harmonie avec la marche que la nature suit dans tous ses actes serait déjà, à lui seul, une forte présomption en faveur de la nouvelle théorie, qui n'a plus à élucider que quelques questions secondaires, dont le temps ne tardera sans doute pas à amener la solution. (Note du trad.)

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