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quant l'insuffisance des connaissances fondamentales ou l'inaptitude du candidat.

L'épreuve écrite est éliminatoire; la nullité d'une composition entraîne l'ajournement. Pour être admis à l'épreuve orale, le candidat devra obtenir au moins la moitié du maximum des points sur l'ensemble de l'examen.

Les épreuves orales sont notées de 0 à 10.

Nul ne sera inscrit sur la liste de présentation s'il ne réunit, pour les épreuves écrites et orales, la moitié du maximum des points.

Le procès-verbal de l'examen sera dressé conformément aux modèles Get H. Les compositions écrites seront conservées pendant une année par le chef de l'établissement pour être communiquées, s'il y a lieu, à la commission centrale. Toute proposition pour exemption ou remise doit être accompagnée des pièces ci-après : 1° Demande écrite des parents relatant les services rendus par eux-mêmes ou par leurs ascendants et alliés (cette demande doit être rédigée sur papier timbré); 2o État certifié conforme par le maire de la commune, constatant les ressources et les charges des postulants (modèle F); 3° Engagement souscrit par ceux-ci de payer, aux époques réglementaires, la portion des frais de pension, de demi-pension ou d'externat que la concession d'une remise laisserait encore à leur charge, ainsi que les frais de trousseau (modèle F); 4° Procès-verbal de l'examen enseignement classique (modèle G); enseignement spécial (modèle H); 5° Relevé des places de composition et des récompenses obtenues par le candidat pendant l'année scolaire précédente (modèle I); 6° Notes qui lui ont été données par chacun des professeurs, avec indication de vétérans et nouveaux pour les classes comportant ces catégories, et appréciation motivée de ces mêmes professeurs (modèle K); 70 Rapport spécial du proviseur sur chaque demande (modèle L); 8° Récépissé constatant le versement des frais de pension, de demi-pension ou d'externat afférents à l'année scolaire précédente. Aucune demande ne sera examinée si elle n'est accompagnée de ce récépissé.

L'inscription sur la liste de présentation a simplement pour effet de constater l'aptitude du candidat et ne constitue aucun droit. L'ensemble du dossier est soumis à la commission centrale; la concession est faite par le ministre.

Les bacheliers, les élèves pourvus de la première partie du baccalauréat és lettres, candidats à l'École militaire de Saint-Cyr, seront dispensés des épreuves de l'examen et de l'année de présence dans un lycée ou un collège communal, mais ils devront avoir des notes satisfaisantes de conduite et de travail.

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Dans les diverses colonnes des tableaux de propositions, pour les élèves anciennement présentés, comme pour les nouveaux, on fera connaître par des chiffres les ressources, émoluments et revenus des parents; le nombre, l'âge de leurs enfants, leurs charges de famille.

Les remises et exemptions ne sont renouvelables que pendant trois ans au maximum. Le renouvellement ne sera proposé que pour les élèves bien notés et placés dans la première moitié de la classe.

Lorsqu'un élève précédemment exonéré aura perdu le bénéfice de la remise par suite de l'insuffisance de ses places et de ses notes de conduite et de travail, il ne pourra être réintégré sur les listes qu'au bout d'une année et après avoir subi de nouveau l'examen réglementaire. Il ne sera fait d'exception qu'en faveur des élèves qui auront été absents, pendant un trimestre au moins, pour cause de maladie.

Dans la colonne (21 ou 17) insérée à cet effet dans les nouveaux cadres, on indiquera par une fraction (1/4, 1/2, 3/4 ou 4/4, pour les frais de pension, ou 1/2, 3/4, 4/4, pour les frais d'externat) de quelle portion de rétribution l'élève serait exonéré, et, dans la colonne d'observations, depuis combien de temps la remise est proposée.

Le travail des remises de faveur, comme celui des exemptions dans la limite du dixième, n'aura plus lieu qu'une seule fois par an, après la rentrée des classes; les propositions devront toujours être transmises au ministère, en double expédition, du 1er au 15 novembre. Elles seront accompagnées de la situation financière du lycée au 30 septembre.

Un second envoi, pendant la quinzaine qui suivra les vacances de Pâques, ne pourra plus avoir lieu que pour les remises de principe et pour les exemptions hors cadre.

Exceptionnellement, les soldats autorisés par leur chef de corps pourront toujours être l'objet d'une proposition, trois mois après leur entrée au lycée.

Le montant total des exemptions et des remises de faveur ne devra en aucun cas dépasser le vingtième des sommes perçues sur les familles pour frais de pension, de demi-pension et d'externat pendant l'exercice précédent, déduction faite des remboursements.

Je vous envoie ci-joint, pour vos bureaux, pour les inspecteurs d'académie et les proviseurs des lycées de votre ressort, un certain nombre d'exemplaires des nouveaux modèles des états de propositions de remises ou d'exemptions. Les modifications ou additions qui ont été introduites dans ces états et dans les pièces annexes permettront de donner, d'une manière uniforme et complète, les divers renseignements nécessaires à l'examen des titres des candidats. Il ne devra plus être fait usage des anciens modèles, et vous voudrez bien tenir la main à ce que les indications des nouveaux cadres et les prescriptions de la présente circulaire soient ponctuellement suivies. Recevez, etc.

Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
LÉON BOURGEOIS.

Décret du 7 juillet concernant le classement des fonctionnaires des lycées et collèges qui changent d'ordre ou de catégorie. Le Président de la République française, sur le rapport du ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, vu le décret du 8 janvier 1887; vu les décrets des 16 juillet et 11 août 1886; vu les décrets des 20 juillet et 9 décembre 1889; vu l'avis de la section permanente du Conseil supérieur de l'instruction publique, décrète :

ARTICLE PREMIER. Lorsqu'un fonctionnaire en exercice dans les lycées ou collèges change, par avancement, d'ordre ou de catégorie, la

classe à laquelle il est rattaché est déterminée par le traitement normal dont il jouissait. Si ce traitement est intermédiaire entre les traitements de deux classes, le fonctionnaire est rangé dans la classe inférieure; mais il reçoit une indemnité complémentaire soumise à retenue. Lorsqu'un maître répétiteur est appelé dans un établissement d'enseignement secondaire à un poste auquel ne sont pas attachés les avantages de l'internat, la classe à laquelle il est rattaché est déterminée par un traitement fictif établi ainsi qu'il suit : 1' addition est faite à son traitement d'une somme de 1 000 francs représentant les avantages de l'internat; 2° déduction est faite des indemnités allouées à titre personnel pour ancienneté de classe; 3° pour les maîtres répétiteurs des lycées et collèges de la Seine, de Versailles et de Lyon, appelés à un poste situé hors de ces résidences, déduction est faite de la portion de traitement qu'ils touchent en sus des traitements des maîtres répétiteurs de même catégorie et de même classe des lycées des départements.

ART. 2. L'ancienneté de promotion dans la classe à laquelle est rattaché le fonctionnaire est déterminée de la manière suivante : 1 s'il obtient, par son nouveau classement, une augmentation de traitement égale ou supérieure au taux d'une promotion de son nouvel ordre ou de sa nouvelle catégorie, l'ancienneté est comptée à partir de la date du nouveau classement; 2° s'il obtient une augmentation inférieure au taux précité, son ancienneté de classe est calculée à raison de la fraction de promotion représentée par la différence entre le montant de cette augmentation et le taux d'une promotion, cette fraction étant multipliée par le temps pendant lequel il en a joui; 3° s'il n'obtient aucune augmentation, il lui est attribué une ancienneté de promotion égale à celle qu'il avait dans la classe qu'il vient de quitter; s'il a droit à l'indemnité complémentaire prévue par l'article 1er, son ancienneté de classe est en outre augmentée à raison de la fraction de promotion représentée par cette indemnité, cette fraction étant multipliée par le temps pendant lequel il a joui de son dernier traitement. ART. 3. Lorsque l'ancienneté attribuée au fonctionnaire dans la classe à laquelle il se trouve rattaché par application des dispositions de l'article 1er est supérieure au minimum de stage exigible pour une promotion à la classe supérieure, cette promotion peut, s'il y a lieu, être immédiatement accordée. En ce cas, l'ancienneté du fonctionnaire dans la classe où il entre date du jour de sa promotion.

ART. 4. Les dispositions de l'article 2 sont applicables rétroactivement aux fonctionnaires visés dans l'article 1er qui appartiennent encore à la classe où ils ont été placés lors de leur changement d'ordre ou de catégorie.

ART. 5. Les dispositions contraires au présent décret sont et demeurent abrogées.

ART. 6. Le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts est chargé de l'exécution du présent décret.

Par le Président de la République :

Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts,

LÉON BOURGEOIS.

CARNOT.

BIBLIOGRAPHIE

J. BASTIN, Étude des participes.

-

ALFRED FOUILLÉE, L'Evolutionnisme des idées-forces. ADOLPHE HOUDARD, Premiers principes de l'Economique. E JOYAU, La Théorie de la grâce et la Liberté morale de l'homme.

Etude des participes, basée sur l'histoire de la langue, par J. BASTIN, Saint-Pétersbourg, 1889, 74 pages in-8, librairie Maisonneuve. M. Bastin, conseiller d'État actuel, est l'auteur d'une grammaire française en deux volumes, à l'usage de la jeunesse russe (Saint-Pétersbourg, 18781879), de quelques autres livres de science et d'enseignement, et d'un Guide du voyageur en Russie.

Dans une brochure sur le participe passé, publiée en 1880, M. Bastin avait donné une édition revue et développée du chapitre correspondant de sa Grammaire (tome II, pages 213-241). Cette brochure a eu elle-mème plus d'une édition; et dans celle qui vient de paraître, M. Bastin traite aussi la question du participe présent. Il ne s'est pas contenté de faire un exposé lucide des règles grammaticales généralement adoptées, et des distinctions souvent subtiles et presque insaisissables qu'on est amené à établir entre le participe présent et l'adjectif verbal, entre les participes passés variables et invariables; il discute et critique les usages établis en matière de participes. Là comme ailleurs, la critique est aisée, et l'art est difficile. C'est la langue française elle-même qui pose des problèmes quasi insolubles. Pour dénouer ces noeuds d'une main adroite, il faut un temps qui manque quand on écrit rapidement. Pour les trancher, il faut une autorité sans appel, que ne possèdent pas les grammairiens, dont les décisions sont toujours discutables et quelquefois contradictoires, que, seule, l'Académie française possède; mais son Dictionnaire ne prévoit pas tous les cas où on aimerait pouvoir recourir à lui.

M. Bastin propose hardiment quelques règles qui simplifieraient tout, notamment celle-ci : « Le participe passé, conjugué avec l'auxiliaire avoir, reste toujours invariable, sans aucune exception. >> Mais alors que diront les poètes? et que ferez-vous par exemple, de ces vers de Racine:

Ma sœur du fil fatal eût armé votre main.
Mais non dans ce dessein je l'aurais devancée,
L'amour m'en eût d'abord inspiré la pensée.

On sait que la réforme orthographique est aujourd'hui à l'ordre du jour; le procès qui est pendant ne pourra être terminé que quand la seule autorité reconnue aura appelé dans son sein des juges compétents. Si la troisième édition du Dictionnaire de l'Académie, en 1740, a introduit de grandes simplifications dans l'orthographe française, c'est qu'un grammairien du plus grand mérite, l'abbé d'Olivet, avait reçu, de ses collègues de l'Académie française, des pleins pouvoirs dont il

sut faire un usage aussi hardi que judicieux. Il faut attendre, pour une nouvelle simplification orthographique, le moment où l'Académie aura renoué ses anciennes traditions, et comptera au nombre de ses membres deux ou trois des maîtres de la philologie contemporaine. Quand on parcourt les anciennes listes de l'Académie, on admire la belle suite des grammairiens et des lexicographes qui ont été membres de cette illustre compagnie : Vaugelas, Patru, Furetière, Regnier, Choisy, d'Olivet, Girard, Duclos, Sainte-Palaye, Raynouard. Aujourd'hui, sur les quarante fauteuils, l'auteur de l'Histoire des langues sémitiques est presque le seul représentant de cet ordre d'études et de recherches. La philologie romane a en France des maîtres qui ne sont pas encore de l'Académie. Quand ils auront obtenu le rang qu'ils méritent, les grammairiens qui aiment les réformes pourront espérer l'accomplissement de quelques-uns de leurs vœux.

EUGÈNE RITTER.

L'Évolutionnisme des idées-forces, par ALFRED FOUILLÉE. (1 vol. in-8°, Paris, Félix Alcan, 1890.) — L'évolutionnisme, tel que l'ont formulé ses représentants les plus autorisés de l'école anglaise, a le grave défaut de manquer d'unité. Comme l'ont justement remarqué la plupart des critiques, la théorie ainsi exposée laisse l'esprit en présence de trois termes dont le lien échappe : un inconnaissable et une double série de faits physiques et faits psychiques. Il en résulte que la doctrine constituée par un Spencer, par exemple, demeure en quelque sorte partagée en sens contraires, tantôt panthéistique, tantôt matérialiste, tantôt spiritualiste, tantôt criticiste. La suppression des facteurs de l'ordre mental du nombre des facteurs primitifs de l'évolution produit un infranchissable hiatus, d'une part entre l'inorganique et la vie, et de l'autre, entre la vie et la pensée. Tout rapport disparaît entre la biologie et la psychologie. La conséquence finale à laquelle aboutit toute évolution, même exclusivement mécaniste, est la théorie automate. Au dualisme de l'automate matériel et de l'aspect mental que Spencer couronne d'un monisme transcendant, M. Fouillée tente d'opposer les principes d'un évolutionnisme vraiment moniste mais immanent et expérimental. Pour en marquer le caractère propre, il l'appelle psychologie des idéesforces, expression qui a l'avantage d'envelopper tous les modes d'influence possible que l'idée peut avoir, en un mot toutes les formes d'efficacité, par opposition aux idées-reflets, aux idées-ombres qui n'entrent pour rien dans le résultat final. L'auteur prend le mot d'idée ou de pensée au sens cartésien, comme exprimant les états de conscience, non seule-ment avec leur côté intellectuel, mais aussi avec le sentiment et l'appétition, qui n'en peuvent être séparés. On peut juger par là du haut intérêt philosophique de la question. Il s'agit de déterminer si les états de conscience, et les idées où ils se réfléchissent, sont des facteurs contribuant à l'évolution mentale et même à l'évolution physique considérée dans ses résultats primordiaux, ou si, au contraire, toute la causalité et toutes les conditions des phénomènes résident uniquement en un mécanisme étranger à la conscience. La valeur de la psychologie dépend de la solution de ce problème, et, d'autre part, la métaphysique en même temps que la morale et la science sociale y sont également intéressées. Une ample introduction, composée de quatre parties, présente une

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