Théâtre complet de J. Racine

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Firmin-Didot frères, 1851 - 663 pages
 

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Popular passages

Page 139 - Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle Qui fut pour tout un peuple une nuit éternelle. Figure-toi Pyrrhus, les yeux étincelants, Entrant à la lueur de nos palais brûlants, Sur tous mes frères morts se faisant un passage, Et, de sang tout couvert, échauffant le carnage.
Page 272 - Ce n'est point une nécessité qu'il y ait du sang et des morts dans une tragédie; il suffit que l'action en soit grande, que les acteurs en soient héroïques, que les passions y soient excitées, et que tout s'y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie.
Page 477 - Non, je ne l'aurai point amenée au supplice, Ou vous ferez aux Grecs un double sacrifice. Ni crainte ni respect ne m'en peut détacher : De mes bras tout sanglants il faudra l'arracher. Aussi barbare époux qu'impitoyable père, Venez, si vous l'osez, la ravir à sa mère. Et vous, rentrez, ma fille, et du moins à mes lois Obéissez encor pour la dernière fois.
Page 223 - Excité d'un désir curieux , Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux, Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes, Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes; Belle sans ornement , dans le simple appareil D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.
Page 612 - Tremble, m'at-elle dit, fille digne de moi; Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi. Je te plains de tomber dans ses mains redoutables, Ma fille » En achevant ces mots épouvantables, Son ombre vers mon lit a paru se baisser ; Et moi je lui tendais les mains pour l'embrasser Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange D'os et de chairs meurtris et traînés dans la fange, Des lambeaux pleins de sang, et des membres affreux Que des chiens dévorants se disputaient entre eux.
Page 476 - Un prêtre, environné d'une foule cruelle, Portera sur ma fille une main criminelle, Déchirera son sein, et d'un œil curieux, Dans son cœur palpitant consultera les dieux!
Page 149 - Et que, voulant bien rompre un nœud si solennel, Vous vous abandonniez au crime en criminel. Est-il juste, après tout, qu'un conquérant s'abaisse Sous la servile loi de garder sa promesse? Non, non, la perfidie a de quoi vous tenter; Et vous ne me cherchez que pour vous en vanter. Quoi? sans que ni serment ni devoir vous retienne, Rechercher une Grecque, amant d'une Troyenne?
Page 409 - Ne vous figurez point que de cette contrée Par d'éternels remparts Rome soit séparée : Je sais tous les chemins par où je dois passer; Et, si la mort bientôt ne me vient traverser, Sans reculer plus loin l'effet de ma parole, Je vous rends dans trois mois au pied du Capitole.
Page 476 - Cruel, que votre amour a voulu la sauver. Un oracle fatal ordonne qu'elle expire : Un oracle dit-il tout ce qu'il semble dire? Le ciel, le juste ciel, par le meurtre honoré, Du sang de l'innocence est-il donc altéré? Si du crime d'Hélène on punit sa famille, Faites chercher à Sparte Hermione sa fille; Laissez à Ménélas racheter d'un tel prix Sa coupable moitié, dont il est trop épris.
Page 493 - J'ai cru que la calomnie avait quelque chose de trop bas et de trop noir pour la mettre dans la bouche d'une princesse qui a d'ailleurs des sentiments si nobles et si vertueux.

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