Oeuvres complètes de Bertin

Front Cover
C. Froment, 1826 - French literature - 314 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 77 - O mes amis, partons ; ôtez-moi de ses yeux ; Pour de lointains climats abandonnons ces lieux; Courons interroger les champs de l'Italie, Et lui redemander ses héros et ses dieux; Fuyons. Adieu, remparts, superbe promenade, Dont les ormes touffus environnent Paris; Adieu, bronze adoré du plus grand des Henris ; Adieu, Louvre immortel, pompeuse colonnade; Adieu surtout, adieu, trop ingrate Eucharis ! Je le verrai, ce beau ciel de Provence, Ces vallons odorants tout peuplés d'orangers, Où l'on...
Page 141 - A l'approche du sanctuaire, Saisi d'un tremblement heureux, Trois fois du marbre saint j'ai baisé la poussière, Et fait fumer trois fois un encens précieux : Puis, couronnant ses beaux cheveux D'un feston de myrte et de lierre, 'Aux pieds du dieu charmant j'ai déposé mes vœux, Et fait tout bas cette prière : « Amour, Amour, éternise mes feux, Conserve-moi le cœur de Catilie...
Page 138 - Du haut du belvéder mon œil au loin s'égare. Et découvre les bois, la verdure et les flots. Là, parmi des rochers d'inégale structure Que Neptune a produits d'un coup de son trident, Un torrent écumeux tombe et roule en grondant, Et forme aux pieds des monts un lac en miniature. Ce lac, ces monts sacrés sont au Dieu de Délos. Voici le frais Hémus, et le riant Ménale ; De ce nouveau Tempé le tortueux dédale Sert d'asile à l'enfant qui règne dans Paphos.
Page 140 - L'écorce où pend la cire, et l'arbre de Judée, Le cèdre même y croît au milieu des ormeaux; Le cytise fragile y boit une onde pure; Et le chêne étranger, sur des lits de verdure, Ploie en dais arrondi ses flexibles rameaux.
Page 140 - Va, revient, disparoît, plus loin brille et s'enfuit, Et, se jouant dans la prairie Parmi le trèfle et les roseaux, Sépare à chaque instant ces bouquets d'arbrisseaux Qu'un pont officieux à chaque instant marie. Quel art a rassemblé...
Page 79 - J'irai, dans tes champs de Sabine, Sous l'abri frais de ces longs peupliers, Qui couvrent encor la ruine De tes modestes bains , de tes humbles celliers ; J'irai chercher d'un œil avide De leurs débris sacrés un reste enseveli, Et , dans ce désert embelli Par l'Anio grondant dans sa chute rapide , Respirer la poussière humide Des cascades de Tivoli.
Page 96 - Et détonne gaîment de rustiques chansons ? Ils vont de rang en rang : sous leur main diligente Déjà ces longs tuyaux d'énormes grains chargés Tombent sur les sillons, en faisceaux partagés. Le van chasse dans l'air une paille indigente ; La terre au loin gémit sous l'effort des batteurs . Vers le soir, au château la troupe cantonnée Se délasse en riant du poids de la journée, Et le plaisir succède à ces soins enchanteurs. Amis, qu'attendez-vous? Mêlons-nous...
Page 99 - Autant qu'on voit d'épis jaunissans dans la plaine, Ou de grains entassés dans le sable des mers: Autant qu'on voit briller dans une nuit sereine D'étoiles, de soleils, et de mondes divers. Quand tu m'en donnerais dès la naissante aurore , Quand tu m'eu donnerais jusqu'au déclin du jour, Plus altéré le soir, le soir, mourant d'amour, Je t'en demanderais encore.
Page 110 - En proie au plus cruel chagrin , Ses longs cheveux épars , d'un froid mortel saisie , Pour la dernière fois permettra, sans envie , Que votre main tremblante , aidant sa faible main , Soutienne sur son cœur ma tête appesantie. Mes yeux , prêts à la perdre , hélas ! et sans retour, Chercheront pour la voir un reste de lumière; Et sa main que j'aimais, au doux éclat du jour, Sa main seule , Eucharis , fermera ma paupière. Vous fûtes ma première amour, Mais elle sera la dernière.
Page 66 - Au milieu des festins je bois le vin mousseux; Émule de Chapelle , et disciple d'Horace , Parfois son luth , avec grâce , A retenti sous mes doigts paresseux. Qui sait mieux , à pas lents , dans une nuit obscure , Chercher furtivement l'objet de ses désirs, Déposer des baisers sans le moindre murmure , Et varier, suspendre, ou hâter les plaisirs? Tu pleureras un jour ta rigueur imprudente ; De mon amour, trop tard , tu connaîtras le prix. Dès demain, dès ce soir, mon âme indépendante Peut...

Bibliographic information