La société française au XVIIe siècle: d'après les sermons de Bourdaloue

Front Cover
Hachette, 1875 - France - 195 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 108 - Tous les grands divertissements sont dangereux pour la vie chrétienne; mais, entre tous ceux que le monde a inventés, il n'y en a point qui soit plus à craindre que la comédie.
Page 127 - ... qui rendent agréable à tant de personnes la lecture des romans. Que ce soit, si vous voulez, le plus beau de tous les romans; mais enfin c'est un roman : c'est tout dire.
Page xxi - Diseurs de bons mots , mauvais caractère : je le dirais , s'il n'avait été dit. Ceux qui nuisent à la réputation ou à la fortune des autres, plutôt que de perdre un bon mot, méritent une peine infamante : cela n'a pas été dit, et je l'ose dire.
Page 128 - ... une histoire, disons mieux, une fable proposée sous la forme d'histoire, où l'amour est traité par art et par règles ; où la passion dominante et le ressort de toutes les autres passions, c'est l'amour; où l'on affecte d'exprimer toutes les foiblesses , tous les transports , toutes les extravagances de l'amour...
Page 126 - ... honnête et sage en lisant Cléopâtre. Quelquefois il y en a qui prennent un peu les choses de travers ; mais elles ne feraient peutêtre guère mieux, quand elles ne sauraient pas lire : ce qui est essentiel, c'est d'avoir l'esprit bien fait ; on n'est pas aisée à gâter ; Mme de la Fayette en est encore un exemple.
Page 35 - ... d'ailleurs de la probité et même de la religion ; si vous remontez jusqu'à la source d'où cette opulence est venue, à peine en trouverez-vous où l'on ne découvre, dans l'origine et dans le principe, des choses qui font trembler.
Page 125 - Il ya des exemples des effets bons et mauvais de ces sortes de lectures : vous ne les aimez pas, vous avez fort bien réussi ; je les aimois , je n'ai pas trop mal couru ma carrière ; tout est sain aux sains, comme vous dites. Pour moi, qui voulois m'appuyer dans mon goût , je trouvois qu'un jeune homme devenoit généreux et brave en voyant mes héros , et qu'une fille devenoit honnête et sage en lisant Cléopâtre.
Page 105 - L'un et l'autre, à mon sens, ont le cerveau troublé, Répondra chez Frédoc ce marquis sage et prude , Et qui , sans cesse au jeu , dont il fait son étude , Attendant son destin d'un quatorze ou d'un sept , Voit sa vie ou sa mort sortir de son cornet. Que si d'un sort fâcheux la maligne inconstance Vient , par un coup fatal , faire tourner la chance , Vous le verrez...
Page 108 - Ainsi l'on s'en va de la comédie le cœur si rempli de toutes les beautés et de toutes les douceurs de l'amour, l'âme et l'esprit si persuadés de son innocence, qu'on est tout préparé à recevoir ses premières impressions, ou plutôt à chercher l'occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu'un, pour recevoir les mêmes plaisirs et les mêmes sacrifices que l'on a vus si bien dépeints dans la comédie.
Page 110 - Et voilà, chrétiens, ce qui est arrivé, lorsque des esprits profanes et bien éloignés de vouloir entrer dans les intérêts de Dieu, ont entrepris de censurer l'hypocrisie, non point pour en réformer l'abus, ce qui n'est pas de leur ressort, mais pour faire une espèce de diversion dont le libertinage pût profiter, en concevant et faisant concevoir d'injustes soupçons de la vraie piété, par de malignes représentations de la fausse.

Bibliographic information