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les Écoles, par M. Charles Blanc; la Science du Beau, par M. Charles Lévêque, chargé du cours de philosophie au collège de France, ancien membre de l'École française d'Athènes, ouvrage déjà couronné par l'Académie des sciences morales et politiques et par l'Académie française.

L'Académie rappelle qu'elle a donné, pour sujet du concours de 1862, le programme suivant :

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L'histoire de la gravure des monnaies, des médailles et des pierres fines en « France, envisagée au point de vue de l'art. »

«Rechercher les moyens de conserver à cet art le caractère d'utilité, de simplicité « et d'élévation qu'il doit toujours avoir. »

Ce mémoire complétera la série des études demandées par l'Académie sur le caractère général de nos arts nationaux, sur les influences diverses qu'ils ont subies.

Les ouvrages destinés à ces deux concours devront être adressés au secrétariat de l'Institut, les 15 juin 1862 et 15 juin 1863.

Chacun de ces prix consistera en une médaille d'or de la valeur de 3,000 francs. Fondation de M. Benoît Fould. — Fondation de M. Jean Chartier. L'Académie

a dû, cette année, faire connaître le nom de deux bienfaiteurs nouveaux qui ont laissé des témoignages de leur sollicitude pour les beaux-arts.

M. Benoît Fould a laissé une rente annuelle et perpétuelle de 2,800 francs, destinée à être partagée entre deux jeunes israélites, l'un cultivant la peinture, l'autre la sculpture, et dont les dispositions mériteraient d'être encouragées; cette rente serait servie à chacun d'eux pendant cinq ans. Conformément à la volonté du testateur, l'Académie, sur la présentation du consistoire central des israélites, chargé de se renseigner sur les jeunes candidats, a accordé une de ces pensions à M. Soldin, sculpteur, né à Paris, le 31 mai 1846, élève de M. Lequesne; la pension destinée à l'élève peintre a été réservée.

M. Charles-Jean Chartier, habitant la commune de Breteil (Ille-et-Vilaine), a eu la bonne et utile pensée d'encourager la musique dite de chambre : « Je donne et « lègue, dit-il dans son testament, à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, << une rente annuelle de 700 francs, pendant cent ans, en faveur des meilleures « œuvres de musique de chambre, trios, quatuors, etc. qui approcheront le plus des « chefs-d'œuvre en ce genre. »

L'Académie, ayant eu cette année à sa disposition deux de ces annuités, a décerné, le 23 février dernier, le prix fondé par M. Chartier, à M. Charles Dancla, professeur au Conservatoire impérial de musique.

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Dans sa séance du 28 septembre dernier, elle a décerné ce prix à MTM Farrenc, professeur au Conservatoire impérial.

Les autres candidats présentés par la section étaient MM. Adolphe Blanc, Léon Kreutzer, Auguste Morel, directeur du conservatoire de Marseille, Eugène Sauzay. L'Académie a arrêté que les noms de MM. les élèves de l'École impériale des beaux-arts qui auront, dans l'année, remporté les prix fondés par M. le comte de Caylus et par M. de Latour, et les médailles dites autrefois du Prix départemental et de paysage historique, seront proclamés annuellement, à la suite des grands prix, dans la même séance publique.

Le prix de la tête d'expression, en peinture, a été remporté par M. Marie-LouisFrançois Jacquesson de la Chevreuse, de Toulouse, élève de M. Ingres, membre de l'Institut, et de M. Flandrin.

Deux mentions ont été accordées à M. Victor-Julien Giraud, de Paris, élève

de M. Picot, et à M. Marie-François-Firmin Girard, de Poncin (Ain), élève de M. Gleyre.

Une mention, en sculpture, a été accordée à M. Jean-Baptiste-Gustave Deloye, de Sedan (Ardennes), élève de MM. Lemaire et Jouffroy.

Le prix de la demi-figure peinte, dite du torse, a été remporté par M. Fortuné-Joseph-Séraphin Layraud, de Laroche (Drôme), élève de MM. Léon Cogniet et Robert-Fleury.

Deux mentions ont été accordées à M. Tony Robert-Fleury, de Paris, élève de M. Léon Cogniet et de feu M. Paul Delaroche, et à M. Jean-Baptiste-Augustin Némoz, de Thodure (Isère), élève de M. Picot.

Grande médaille d'émulation de 1861, accordée au plus grand nombre de succès dans la section d'architecture de l'Ecole des beaux-arts. Cette médaille a été remportée M. Julien Azaïz-Guadet, de Paris, élève de M. André.

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Un premier accessit a été accordé à M. Jean-Louis Pascal, de Paris, élève de M. Questel. Un second accessit a été accordé à M. Louis Noguet, de Paris, élève de MM. Garnaud et Questel.

Prix Abel Blouet. Ce prix, de la valeur de 1,000 francs, est décerné, chaque année, par l'École impériale des beaux-arts, selon l'intention exprimée par Abel Blouet, architecte, membre de l'Académie, à l'élève de première classe de la section d'architecture qui a remporté la grande médaille d'émulation. M. Julien Azaïz-Guadet a été appelé cette année à jouir du prix Abel Blouet.

Grandes médailles d'émulation pour les sections de peinture et de sculpture. - MM. les professeurs de l'École impériale et spéciale des beaux-arts ayant institué une grande médaille d'émulation pour la peinture et pour la sculpture, l'Académie a décidé que les noms des élèves qui auraient obtenu cette médaille seraient proclamés en séance publique.

Ce sont, pour la peinture, M. Pierre Dupuis, d'Orléans (Loiret), élève de MM. Léon Cogniet et Horace Vernet. Premier accessit, M. Léon-Basile Perrault, de Poitiers (Vienne), élève de M. Picot. Second accessit, M. Jean-Adrien Nargeot, de Paris, élève de MM. Dubouloz, Nargeot et Gleyre.

Pour la sculpture, la médaille est réservée pour l'année 1862; aucun élève n'ayant atteint le nombre de récompenses exigé par le règlement. Un premier accessit a été accordé à M. Alfred Borrel, de Paris, élève de MM. Jouffroy et Merley, et un second accessit à M. Isidore Nathan, de Seigneley (Yonne), élève de M. Dantan aîné.

Après la proclamation des prix, un membre de l'Académie a lu une notice de M. Halévy, secrétaire perpétuel, sur la vie et les ouvrages de M. Simart.

La séance s'est terminée par l'exécution de la scène qui a remporté le prix de composition musicale.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

E. Quatremère. Mélanges d'histoire et de philologie orientale, précédés d'une Notice sur l'auteur, par M. Barthélemy Saint-Hilaire. Imprimerie Moulin à Saint-Denis,

librairie de Ducrocq, à Paris (S. D.), in-8° de xxxII-414 pages, avec un portrait. — Les lecteurs du Journal des Savants, dont M. Etienne Quatremère fut, pendant vingt ans, un des collaborateurs les plus assidus, accueilleront sans doute favorablement la publication d'un recueil qui rassemble et remet en lumière un certain nombre de travaux épars de ce savant orientaliste. Les éditeurs de ce volume reproduisent d'abord la Notice de M. Barthélemy Saint-Hilaire sur Ét. Quatremère, insérée dans le Journal des Savants du mois de novembre 1857, en la faisant suivre d'une note intéressante qui fait connaître le sort de la précieuse bibliothèque de M. Quatremère et des manuscrits qu'il a laissés. Nous croyons devoir emprunter à cette note quelques détails. La bibliothèque de M. Quatremère a été achetée par le roi de Bavière; elle se compose de quarante-cinq mille volumes, dont douze cents manuscrits, et renferme, entre un très-grand nombre d'ouvrages relatifs à l'Orient, à la philologie, à la littérature biblique, les livres les plus rares imprimés en Espagne et en Portugal. La partie de la littérature française offre les spécimens les plus remarquables de l'art de la typographie et de la reliure. Avec la bibliothèque, le gouvernement bavarois a acquis tout ce que M. Quatremère a laissé en travaux inédits, et spécialement ses manuscrits lexicographiques sur les langues arabe, persane, turque, syriaque et copte. La Bibliothèque royale de Munich a déjà commencé à faire usage de ces riches matériaux; leur état incomplet ne permettant pas de les publier immédiatement, elle les a communiqués aux savants qui s'occupent de ces etudes. Ainsi les notes pour une dissertation sur l'Agriculture des Nabatéens ont été envoyées, par l'intermédiaire de M. Fleischer, de Leipzig, à M. Chwolsohn, l'auteur de l'ouvrage sur les Sabéens, à Saint-Pétersbourg; les matériaux pour le lexique de la langue turque orientale ont été remis à M. le docteur Zenker, l'auteur de la Bibliotheca orientalis, qui prépare un dictionnaire de turc oriental, et les matériaux sur le syriaque ont été confiés à M. Payne Smith, à Oxford, bibliothécaire de la Bodléienne, bien connu par la publication de textes syriaques inédits. MM. Zenker et Payne Smith paraissent très-satisfaits des communications qu'ils ont reçues, et ils espèrent en tirer grand parti pour leurs propres travaux, où ils ne manqueront pas de rendre justice à ceux de M. Et. Quatremère. Quant aux documents sur le copte, la Bibliothèque royale de Munich ne semble pas avoir pu prendre encore une résolution; enfin, pour la publication des collections arabes et persanes, les plus riches de toutes, elle a l'intention de s'entendre avec la Société asiatique allemande de Leipzig. Ainsi les matériaux accumulés par M. Ét. Quatremère ne seront pas perdus pour le monde savant. En juin 1860, toute sa correspondance scientifique a été remise par sa famille à M. le docteur Charles Halm, directeur de la Bibliothèque royale de Munich. — Après la notice biographique de M. Barthélemy Saint-Hilaire, on trouve dans ce volume neuf mémoires de M. Quatremère, dont nous nous bornons à donner ici les titres Mémoire sur le goût des livres chez les Orientaux (extrait du Journal asiatique, 1838); Des sciences chez les Arabes (Journal des Savants, septembre 1847); Mémoire sur les Nabatéens (Journal asiatique); Mémoire sur les Asiles chez les Arabes; sur le pays d'Ophir; Considérations sur le cours du Jourdain et sur la mer Morte (Journal des Savants, septembre 1851); Mémoire sur le monument qui, à Jérusalem, est appelé le Tombeau des rois (Revue archéologique); Mémoire sur Darius le Mède et Balthasar, rois de Babylone (Annales de philosophie chrétienne, 1838), et Addition à ce Mémoire (ibid.).

Silvestre de Sacy. Mélanges de littérature orientale, précédés de l'éloge de l'auteur, par M. le duc de Broglie. Imprimerie de Moulin, à Saint-Denis, librairie de Ducrocq, à Paris (S. D.), in-8° de xxx11-394 pages, avec portrait. - Dans ce volume,

dont la publication est un juste hommage rendu à la mémoire d'un de nos plus illustres orientalistes, MM. Sédillot et Pavet de Courteille ont réuni un certain nombre des écrits de M. de Sacy qui étaient restés disséminés dans des recueils périodiques ou dans des collections de mémoires. Voici les titres de ces divers morceaux, en tête desquels les éditeurs ont placé l'Éloge de Silvestre de Sacy, par M. le duc de Broglie; Discours sur les traductions d'ouvrages écrits en langues orientales; Observations sur les cours de sanscrit et de chinois créés au Collège de France; Rapport sur les archives de Gênes; De l'utilité de l'étude de la poésie arabe; Notice sur Abd-Allatif; Observations sur le nom des pyramides; les Druses; Mémoire sur le traité fait entre Philippe le Hardi et le roi de Tunis.

Traitté de la Vénerie, par feu M' Budé, conseiller du roy François I" et maistre des requestes ordinaire de son hostel, traduict du latin en françois par Loys Le Roy, dict Regius..... publié pour la première fois, d'après le manuscrit de l'Institut, par Henri Chevreul. Paris, imprimerie de Bonaventure et Ducessois, librairie d'Aubry, 1861, petit in-8° de XXVIII-IV-47 pages.-M. Henri Chevreul, qui a donné, il y a deux ans, une excellente édition du Traité de la chasse du cerf, composé par le roi Charles IX, publie aujourd'hui, d'après un manuscrit de la bibliothèque de l'Institut, le Traité de la Vénerie de Guillaume Budé, traduit en français par Louis Le Roy. Cet écrit de Budé forme le second livre de son ouvrage intitulé De philologia; le texte latin en avait été reproduit par Jean Thierry, à la suite de son dictionnaire, sous le titre d'Excerpta de Venatione. C'est moins un traité proprement dit qu'une dissertation élégante sur la chasse du cerf, présentée sous la forme d'un dialogue entre l'auteur et le roi François I. Louis le Roy, écrivain habile et correct, qui avait publié une Vie de Budé et étudié les écrits du célèbre érudit, fut chargé par Charles IX, en 1572, de traduire le dialogue sur la vénerie. On saura gré à M. H. Chevreul d'avoir reproduit cette traduction inédite, qui n'est pas sans valeur au point de vue de l'histoire de la langue française, car L. Le Roy passe à juste titre pour un des premiers écrivains, qui aient donné du nombre et de l'harmonie à notre prose. Nous voyons, dans l'Épître adressée au roi par le traducteur, que Charles IX avait invité le même écrivain à « translater » du français en latin son livre De la chasse du cerf, afin de le répandre dans toute l'Europe, vou qui ne fut point accompli, probablement à cause de la mort du prince. En tête du Traité de la Vénerie, l'éditeur a placé une introduction où l'on trouve des détails pleins d'intérêt sur la vie et les écrits de Guillaume Budé et de son traducteur.

Etudes orientales, par Adolphe Franck, membre de l'Institut, 1861, un vol. in-8°, Paris, Michel Lévy frères, libraires éditeurs. M. A. Franck rappelle dans un Avant-Propos l'origine de ses Etudes orientales, et elles sont, du moins dans leur première partie, le résumé des leçons qu'il a faites au collège de France comme professeur de droit naturel. Mais les Etudes orientales vont fort au delà de l'histoire du droit chez les nations les plus anciennes et les plus illustres de l'Orient, et l'auteur y a joint plusieurs morceaux d'un très-grand intérêt qui, presque tous, se rapportent aux destinées et à la littérature du peuple israélite. Ainsi, après un exposé très-curieux des doctrines religieuses et philosophiques de la Perse, qui ont tant de ressemblance avec les croyances hébraïques, M. A. Franck fait le tableau de l'état politique et religieux de la Judée dans les derniers temps de sa nationalité. Puis, passant au moyen âge, où la philosophie juive a tenu tant de place, il s'occupe des doctrines de Maimonidé et d'Avicébron. Les trois derniers morceaux du volume sont de polémique contemporaine, et ils sont consacrés à l'examen des ouvrages de M. Renan et de l'abbé Lanci. M. A. Franck admire le rare talent des nou

veaux exégètes; mais il craint encore plus leur audace, et il veut mettre en garde
le monde savant contre la témérité des hypothèses qu'ils se permettent. C'est ainsi
qu'il a réfuté avec force, et l'on peut dire victorieusement, cette interprétation qui
fait du Cantique des Cantiques une sorte de roman profane et de drame licencieux.
Pour lui, sans se prononcer formellement en sens contraire, il incline à trouver
beaucoup plus sensée qu'on ne pense cette tradition qui compte le Cantique des
Cantiques parmi les livres saints. » C'est dans cet esprit de modération éclairée
que sont conçues les Etudes de M. A. Franck, et on les lira avec autant de plaisir
que de profit. Le style a toutes les qualités sérieuses qu'on peut désirer dans des
recherches aussi graves; mais il a parfois la vivacité et la chaleur de la conviction
profonde qui anime toutes ces pages; l'on y sent aussi la rigueur d'un système qui
relie tous ces fragments entre eux et en constitue l'unité. M. A. Franck s'est déjà
fait connaître, au début de sa carrière, par le livre de la Kabbale, qui ne touchait
qu'un des côtés les plus obscurs des dogmes de l'Orient. Ses nouvelles Études élar-
gissent le cadre, et l'auteur s'y montre avec des mérites à la fois plus mûrs et non
moins brillants.

-

Le mariage aux États-Unis, par Auguste Carlier. Paris, imprimerie de Lahure,
librairie de Hachette, in-12 de 259, pages. L'auteur de cette étude recherche ce
qu'est aujourd'hui le mariage aux Etats-Unis. Contrairement à l'opinion de M. de
Tocqueville, il est d'avis que la démocratie a exercé, dans ce pays, une influence
fâcheuse sur la formation, le caractère et la durée du lien conjugal. La diversité des
races, et surtout le divorce, admis pour des causes très-multiples, ont contribué à
altérer gravement l'institution du mariage dans l'Amérique du nord. M. Carlier nous
fait voir ce qu'est aujourd'hui le foyer domestique aux États-Unis, et donne d'inté-
ressants détails sur la condition des femmes anglo-américaines. Son livre est une
œuvre sérieuse et en même temps d'une lecture agréable, où l'on trouve beaucoup
de faits généralement peu connus en Europe.

TABLE.

Pages.

Étude sur la vie et les ouvrages de M. T. Varron, par Gaston Boissier. (1a article
de M. Patin.). . . . . . .

589

Précis de l'histoire de l'astronomie chinoise. (6° et dernier article de M. Biot.)...
Le duc et connétable de Luynes. (5' article de M. Cousin.)...

604

622

Antiquités du Bosphore cimmérien, conservées au musée de l'Ermitage. (1 ar-
ticle de M. Beulé.). ...

636

Nouvelles littéraires.

649

FIN DE LA TABLE.

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