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DES TCHONG-KI ET TSIE-KI TEMPORAIRES CHINOIS,

PLACÉS ET ORIENTÉS DANS L'ANNÉE SOLAIRE,

avec l'indication des circonstances météorologiques que leurs noms expriment, et la délimitation
des quatre saisons chinoises, telle que l'a fixée l'ancien texte du Tcheou-chou,

d'accord avec le Tcheou-Pey.

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Les plus simples observations font bientôt voir que la durée d'une lunaison est un peu moindre que 30 jours, et un peu plus grande que 29, ou, en moyenne, 29, 5. C'est la première évaluation que tous les peuples en ont faite. Mais les Chinois, par leur manière d'observer, ont été directement conduits à en obtenir une beaucoup plus précise. Nous avons vu qu'ils partageaient l'année solaire en douze intervalles égaux, appelés tchong-ki, contenant chacun 30 jours et, un peu plus d'une lunaison. Plaçons-nous au commencement d'un de ces intervalles, par exemple, à celui qui, dans la figure 1, est marqué et qui coïncide avec le solstice d'hiver vrai. Puis, ayant noté à peu près, aussi exactement que possible, l'âge apparent de la lune à cet instant, laissons, à partir de là, écouler les lunaisons et les tchong-ki, suivant leurs lois propres, en observant journellement les deux astres dans leurs passages au méridien, comme les Chinois le faisaient; et arrêtons-nous au moment où, un certain tchong-ki commençant, la lune aura repris le même âge qu'elle avait d'abord. En opérant ainsi, les Chinois ont dû immédiatement reconnaître et ont, en effet, reconnu de très-bonne heure, que 228 tchong-ki temporaires comprenaient exactement ou très-approximativement 235 lunaisons complètes. Or, chaque tchong-ki étant, par définition, d'année solaire, les 228 tchong-ki, ou 12 fois 19, font en somme 19 années solaires de 365. Les Chinois appelèrent tchang cette période de concordance, qui est déjà virtuellement indiquée dans le chapitre yao-tien du Chou-king. C'était précisément la même période lunisolaire que Méton fit connaître, avec tant d'applaudissements, aux Grecs, 432 ans avant l'ère chrétienne, ce qui lui donne, à la Chine, une antériorité au moins de sept siècles, à ne juger que d'après les documents historiques de la dynastie des Tcheou, sous laquelle on la trouve légalement établie, comme on le verra dans un moment. Elle fournissait dès lors aux Chinois une évaluation très-approchée du mois synodique. Car chaque lunaison, exprimée en tchong-ki, valant, et le tchong-ki contenant 30, la durée d'une lunaison sera le produit de ces deux nombres, ce qui la fait égale à 2900, ou, en subdivisions sexagésimales, 293.12.44m.25°25. Cette valeur est trop forte d'environ 22'. Mais elle est bien préférable à celle de Méton, qui ajouta de jour à l'année de 365, afin que les 19 comprissent 6940 jours complets, au lieu de 6939; et elle se trouve identique à celle de Callippe, qui, en quadruplant la période, put l'appliquer à l'année solaire de 3653, sans l'altérer. On doit toutefois remarquer que les Grecs ne sont arrivés à ce résultat qu'à force de

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temps et d'essais, tandis que la simple pratique des Chinois les y a conduits du premier coup, sans aucun effort.

Il faut maintenant répartir les 235 lunaisons dans les 228 tchongki, de manière qu'elles s'écartent le moins possible de chacune des années solaires successivement révolues, et ici nous allons voir encore combien la simplicité des Chinois les a mieux servis que la subtilité des Grecs.

L'année civile chinoise commence avec la nouvelle lune qui contient un certain tchong-ki, nominalement désigné; et le rang des lunes ordinaires, alternativement grandes et petites, qui suivent celle-là, se compte à partir de cette origine. Le choix de ce tchong-ki primordial n'a pas été le même sous toutes les dynasties, et il paraît qu'il dépendait de la volonté du prince. Mais l'histoire a enregistré ces diverses prescriptions, ce qui permet de mettre les années de toutes les époques en rapport avec le ciel, au grand avantage de la chronologie. Trois seulement ont reçu la sanction de l'usage et constituent ainsi trois calendriers distincts entre eux, par cette seule particularité d'origine. En voici l'énumération :

Premier calendrier, attribué à l'empereur Yao. Époque présumée 2357

La première lune est celle qui contient le tchong-ki linéaire X, Yia-chouy de notre fig. 1; et les quatre tchong-ki cardinaux tombent dans les lunes ci-après désignées :

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Ce règlement subsista jusqu'à la fin de la dynastie Hia. Époque présumée 1766. Alors la dynastie des Chang commence. Son fondateur, Tching-Tang, change l'origine de l'année civile. Il la recule d'un tchong-ki entier. Ainsi, dans cette nouvelle forme de calendrier :

La première lune est celle qui contient le tchong-ki, Ta-han; et les quatre tchong-ki cardinaux tombent dans les lunes ci-après désignées :

1

Ici, et dans ce qui va suivre, j'emploie le signe -moins pour désigner les

dates antérieures à l'ère chrétienne.

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% dans la 12°

Calendrier des Chang.

Ce second règlement subsiste jusqu'à la fin de la dynastie des Chang. Époque présumée 1122. Alors la dynastie des Tcheou lui succède. Son fondateur, Wou-Vang, change l'origine de l'année civile et la recule encore d'un tchong-ki entier. Ainsi, dans cette forme nouvelle de calendrier :

La première lune est celle qui contient le tchong-ki %, Tong-Tchi; et les quatre tchong-ki cardinaux tombent dans les lunes ci-après désignées :

Équinoxe vernal moyen.... dans la 4 lune.

Solstice d'été moyen.....
Équinoxe automnal moyen..

Solstice d'hiver vrai ......

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dans la 7°

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dans la 10°

O

% dans la 1" suiv.

Calendrier des Tcheou.

Quand les liens fédéraux de l'empire des Tcheou se relâchèrent, chaque prince feudataire choisit, à sa volonté, un de ces trois calendriers civils pour faire rédiger les annales de sa maison. Il faut donc être instruit de ce choix pour établir la concordance de ces annales entre elles. Mais il se décèle en comparant les rangs des lunes auxquelles un même événement historique, ou un même phénomène céleste, est rapporté.

Après le renversement de la dynastie des Tcheou, l'empereur Thsintchi-hoang-ti, dans le dessein d'inaugurer en tout une Chine nouvelle, entreprit de faire subir au calendrier civil une quatrième mutation, qui consistait à reculer encore l'énumération des lunes d'un tchong-ki de plus que les Tcheou, ce qui aurait reporté la douzième au tchong-ki✈, Siao-sue1. Mais ce règlement n'eut, comme la tyrannie de son fondateur, qu'une existence passagère, et ne fut appliqué que pour l'ordonnance des cérémonies auxquelles lui-même devait concourir, ce qui fait

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Gaubil, Recueil de Souciet, 2° partie, page 4; pour les divers changements d'origine du calendrier chinois, voyez l'Histoire de l'astronomie chinoise, passim, voyez aussi le Traité de Chronologie.

qu'il n'a pas laissé de trace dans l'histoire. L'empereur Wouti des Han, en décréta officiellement la suppression, et l'on reprit alors le calendrier des Hia, dont l'usage s'est, depuis, toujours conservé.

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Maintenant, une quelconque de ces formes de calendrier étant admise, rien n'était plus simple que d'en calculer numériquement tous les détails. Prenons comme exemple celui des Tcheou. Considérons alors un solstice d'hiver vrai dont l'époque vient d'être déterminée astronomiquement, avec plus ou moins d'exactitude, soit par le gnomon, soit par le transport d'un solstice un peu antérieur, d'après la durée constante attribuée à l'année solaire. La lune qui contient ce solstice est, par convention, la douzième de l'année qui finit. On sait par l'observation quel est l'âge de cette lune à l'instant où le solstice a lieu. En soustrayant ce nombre de jours du mois synodique, évalué à 29, le reste sera le nombre de jours que cette douzième lune a encore à décrire au delà du tchong-ki solsticial %. A ce reste ajoutez encore 29 durée de la première lune appartenant à l'année nouvelle. Si la somme dépasse le tchong-ki lunaire suivant, cette première lune le contiendra dans son cours; elle en prendra le nom et sera ordinaire comme la dernière qui la précédait. Mais, en continuant de procéder ainsi de lune en lune, comme chaque tchong-ki temporaire, contenant 3oj, excède la durée d'une lunaison, il s'en rencontrera tôt ou tard un qui comprendra toute la lunaison entre ses deux limites, de sorte qu'aucun tchong-ki linéaire ne tombera dans cette lune-là. On pourra donc la considérer comme en dehors de l'énumération générale; et, lui appliquant par duplicata le nom de celle qui la précède, elle sera ce qu'on appelle intercalaire. Après cela on continuera d'énumérer les suivantes dans leur ordre de succession, en les désignant par le tchong-ki qu'elles contiennent, jusqu'à ce qu'on retombe sur une seconde, une troisième, une quatrième, etc. qui offre un pareil caractère d'interposition. Cela en emploiera 7 sur les 235, à ce titre exceptionnel; après quoi les 228 tchong-ki, ou les 19 années solaires que le tchang embrasse, étant révolues, les funaisons et les tchong-ki se retrouveront en concordance comme à l'origine de l'énumération. Telle est la règle, aussi exacte que simple, de l'intercalation chinoise, règle qui, au chapitre Tcheou-yue du Tcheou-chou, est définie complétement par cette courte phrase: La lune intercalaire n'a pas de tchong-ki.

Les premières notions de l'arithmétique suffisent, comme on vient de le voir, pour faire l'application de cette règle à tous les cas qui peuvent se présenter. Mais on pourrait aussi l'effectuer par un procédé

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