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Jer SATY RE.

Les grandeurs sont sujettes
A cent peines secrettes.

IIe

SATYRE.

L'Amour fait perdre le repos.

TOUS TROI S.

Voulez-vous des douceurs parfaites,
Ne les cherchez qu'au fond des pots.

Jer SATYRE.

t

C'est-là que sont les ris, les jeux, les chansonnettes.
IIe SA TYRE.

C'est dans le vin qu'on trouve les bons mots.

TOUS TROI S.

Voulez-vous des douceurs parfaites,

Ne les cherchez qu'au fond des pots. (Une troupe de polichinels et de matassins joignent leurs plaisanteries et leurs badinages aux divertis semens de cette grande fête. )

MOM US.

Folâtrons, divertissons-nous;

Raillons, nous ne saurions mieux faire:

La raillerie est nécessairearce

Dans les jeux les plus doux.

Sans la douceur que l'on goûte à médire,
On trouve peu de plaisirs sans ennui;

Rien n'est si plaisant que de rire
Quand on rit aux dépens d'autrui.

Plaisantons, ne pardonnons rien,
Rions, rien n'est plus à la mode ;
On court péril d'être incommode,
Tome III.

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R

En disant trop de bien.

Sans la douceur que l'on goûte à médire
On trouve peu de plaisirs sans ennui;
Rien n'est si plaisant que de rire,
Quand on rit aux dépens d'autrui,
MARS.

Laissons en paix toute la terre,
Cherchons de doux amusemens;
Parmi les jeux les plus charmans,
Mêlons l'image de la guerre.

| Quatre hommes portant des enseignes, s'en servent à faire paroître leur adresse en dansant. )

Les quatre troupes différentes de la suite d'Apollon, Bacchus, Momus et Mars, forment la dernière entrée. Un chœur de toutes les voix et de tous les instrumens se joint à la danse générale, et termine la fête des noces de l'Amour et de Psyché, )

LE CHU R.

Chantons les plaisirs charmans
Des heureux amans:
Répondez-nous, trompettes
Timbales et tambours ;

Accordez-vous toujours

Avec le doux son des musettes:

Accordez-vous toujours

Avec le doux chant des amours.

BELLEROPHON,

TRAGÉDIE,

REPRÉSENTÉE pour la première fois par l'Académie royale de musique, en

2679.

La musique DE LULLI.

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PREFACE.

LE Roi ayant donné la paix à l'Europe, l'Académie royale

de musique a cru devoir marquer la part qu'elle prenoit à la joie publique, par un spectacle où elle put faire entrer les témoignages de son zèle pour la gloire de cet auguste monarque. Elle s'y est crue d'autant plus obligée, que la protection qu'il donne aux beaux-arts les a toujours fait jouir, pendant le cours même de la guerre, de l'heureuse tranquillité qui leur est si nécessaire. C'est ce qui a donné occasion à cette tragédie en musique. Le théâtre représente d'abord le parnasse françois; Apollon y vient avec les muses célébrer le retour d'une paix si glorieuse à la France; Pan et Bacchus y arrivent en même temps, et signalent leur joie par des danses et par des chants d'allégresse: mais Apollon, pour mieux divertir le plus grand Prince de la terre, imagine sur-le-champ un spectacle où lui-même, avec ses muses, veut représenter l'histoire de Bellerophon. Chacun sait que ce héros combattit autrefois la chimère, monté sur Pégase, et que ce fut d'un coup de pied de ce cheval que naquit ensuite la fameuse fontaine qui inspire les vers, et qui a fait naître la poésie. On ne sait pas trop bien qui étoit le père de Bellerophon : les uns tiennent que c'étoit Glaucus, et les autres le font fils de Neptune; et c'est sur cette diversité d'opinions qu'on a formé l'intrigue de cette pièce, et l'oracle qui en fait le nœud. Amisodar est un personnage épisodique, fondé sur cette fable, qu'il y a eu une femme nommée Chimère, qui épousa un roi de Lycie, appellé Amisodar.

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