Histoire de la révolution franc̜aise ...: La Bastille

Front Cover
F. Alcan, 1912 - France - 882 pages
 

Common terms and phrases

Popular passages

Page 156 - ... fortune, il s'en est élevé quelqu'un dans leur sein, c'est celui-là surtout qu'ils ont frappé, avides qu'ils étaient d'inspirer la terreur par le choix de la victime. Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens; mais, atteint du coup mortel, il lança de la poussière vers le ciel, en attestant les dieux vengeurs ; et de cette poussière naquit Marius, Marius moins grand pour avoir exterminé les Cimbres que pour avoir abattu dans Rome l'aristocratie de la noblesse.
Page 156 - Dans tous les pays , dans tous les âges , les aristocrates ont implacablement poursuivi les amis du peuple; et si, par je ne sais qu'elle combinaison de la fortune, il s'en est élevé quelqu'un dans leur sein, c'est celui-là surtout qu'ils ont frappé, avides qu'ils étaient d'inspirer la terreur par le choix de la victime. Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens; mais , atteint du coup mortel , il lança de...
Page 309 - Ce fut la première question constitutionnelle à laquelle le peuple prit un intérêt bien vif : on peut imaginer combien il était capable de l'entendre. Le veto prit à ses yeux toutes les formes imaginables : c'était un monstre qui devait tout dévorer. Je n'oublierai jamais qu'allant à Paris avec Mirabeau, ce jour même ou le lendemain, il y avait des gens qui attendaient sa voiture devant la boutique de Le Jay, et qui se jetèrent au-devant de lui en le conjurant, les larmes aux yeux , de...
Page iii - Carlyle, quoique sachant l'anglais, et n'a pas trouvé mention de cette lecture dans son « journal ». Quant à la traduction française, elle ne parut que longtemps après (18651867). On n'est donc pas autorisé à dire que Carlyle a influé sur Michelet. Il est plus à propos de se demander si Michelet a eu raison de juger Carlyle avec cette sévérité. Sans doute, il ne faut pas prendre au pied de la lettre...
Page v - Il la juge aussi injustement qu'il juge Voltaire, et pour les mêmes raisons. Il n'entend pas mieux notre manière d'agir que notre manière de penser. Il y cherche le sentiment puritain, et comme il ne l'y trouve pas, il nous condamne.
Page 154 - C'est pourtant la même pénible histoire, avec des (1) Bailly, Mémoires, 1. 1, p. 336. (2) Protestation et arrêté des jeunes gens de la ville de Nantes, du 28 février 1789, avant leur départ pour Rennes. Arrêté des jeunes gens de la ville d'Angers, du 4 février 1789.
Page vii - Turgot, par exemple, qu'elle y voit le servage muet s'approcher en tremblant du palais de son roi, étaler ses millions de visages livides, de corps hideux, épuisés et couverts de haillons, présenter, sous ces hiéroglyphes sinistres, ses suppliques et ses doléances, et n'obtenir, pour toute réponse, que de nouveaux gibets de quarante pieds de haut ; l'histoire, alors, avoue avec douleur qu'on ne peut citer une période où les 25 millions de Français aient en général moins souffert que pendant...
Page v - Ils sont dévoués à la vérité abstraite, comme vos puritains à la vJrité divine; ils ont suivi la philosophie, comme vos puritains la religion; ils ont eu pour but le salut universel, comme vos puritains le salut personnel. Ils ont combattu le mal dans la société, comme vos puritains dans l'âme. Ils ont été généreux, comme vos puritains vertueux.
Page vi - ... vos puritains la religion; ils ont eu pour but le salut universel, comme vos puritains le salut personnel. Ils ont combattu le mal dans la société, comme vos puritains dans l'âme. Ils ont été généreux, comme vos puritains vertueux. Ils ont eu comme eux un héroïsme, mais sympathique, sociable, prompt à la propagande, et qui a réformé l'Europe, pendant que le vôtre ne servait qu'à vous.
Page 42 - ... quand les chiens se battent; des hommes affreux ou plutôt des bêtes fauves, couverts de sayons de grosse laine, avec de larges ceintures de cuir, piquées de clous de cuivre; d'une taille gigantesque rehaussée par de hauts sabots, s'élevant encore pour regarder le combat, trépignant avec progression, se frottant les flancs avec les coudes, la figure hâve et couverte de leurs longs cheveux gras, le haut du visage pâlissant et le bas se déchirant pour ébaucher un rire cruel et une sorte...

Bibliographic information