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Un ennemi tient plus de place dans notre tête qu'un ami dans notre cœur.

La jalousie ne ferme jamais l'oeil et n'y voit pas plus clair.

On rougit plus longtemps d'un ridicule qu'on a laissé poindre, que d'un vice dont on a fait montre.

Notre estomac est le cheval qui porte notre bagage; avec de sages ménagements, il peut nous mener loin; mais, si on le charge outre mesure ou si on ne lui laisse pas de repos, il laisse le bagage en route.

L'ambition est un aéronaute qui ne pense jamais à redescendre.

XXX.

Le Fondateur-Directeur: Auguste LAFORET.

Le Secrétaire: H. MATABON.

Le Secrétaire-adj': L' DE GAVOTY.

Le Gérant: J. MATHIEU.

MARSEILLE. -TYP. MARIUS OLIVE, RUE SAINTE, 39.

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COLLABORATEURS

MARSEILLE

Famin (André MTMo).
Gavoty (Laurent dé).
Gras (l'abbé).
Grand (V.).
Guillibert Henri).
Guiol (l'abbé).
Gyraud (J.).
Keb (Théodore).
Lachamp (Edmond).
Laforet (Auguste).
Laforet (Charles).
Laidet (Hyppolyte).
Latil (A.).
Laurens (G.).
Legré (Ludovic).
Lieutaud (V.).
Magnan (l'abbé).

Marin de Carranrais (E. de).
Marin de Carranrais (F. de).
Massol-d'André (G.).
Matabon (Hippolyte).

Mathieu (Joseph).

Méry (Louis).

Meynier.

Meynier (Fernand).

Meyer (Ad.).

Monnet (Jean).

Opper de Blowitz.
Onfroy.

Parseval (Ludovic de).
Patot.

Pertuade (Marie de1.

Piriou (Me Marie).

Poucet (Urbain).
Privat (Alfred).
Rampal (Benjamin).
Ravel (Alphonse).
Régimbaud.
Rey (G. de).
Ricard (l'abbé).
Robert-Reboul.
Sardou.

Saurel (Alfred).
Sauvet.
Serra (Mme A.).
Silvestre (Henri).
Sumien (E.).
Tamisier.

Teissier (Octave).
Théric (l'abbé).
Timon David.

Tournaire.

Verne (Henri).

Vidal (Léon).

Montgrand (Cte Godefroy de) Winkelman (MB).

Mouravit (Gustave).

PARIS

Rondelet-Biais (Ernest). Rondelet (Antonin).

AIX

Arbaud (Paul).

Bessat (Charles).

DRAGUIGNAN

Poulle (Philibert).
Poulle (Raymond).

GONTAUD

Tamizey de Larroque.

Bonafous (Norbert).

GRENOBLE

G. Lucas de Montigny.

Chavernac (Félix).

Vallier (Gustave).

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Villedieu (Eugène).

LES ORIGINES DE MARSEILLE.

(Fin.)

I.

Les plus anciennes médailles de Marseille représentent une tête de Diane ou de Sirona avec une corne au front, et la légende Lacydon qui semble tout d'abord indiquer un lac; mais on y trouve aussi le vieux mot don, colline, qui entre comme élément dans un grand nombre de noms géographiques, et nous verrons tout à l'heure que les mots Lac-y-don servirent originairement à désigner la colline des Accoules.

Le mot ac signifia d'abord clair, brillant, et c'est pourquoi la langue poétique des premiers âges s'en servit pour désigner le feu et l'eau. Nous nous expliquons ainsi les dérivés qui suivent :

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M. de Villeneuve, dans sa Statistique des Bouches-du-Rhône, décrit une médaille qui représente aussi une tête avec une corne au front, comme celle dont nous parlions tout à l'heure, mais avec la légende ALKIDON au lieu de LACYDON.

Cette légende, si on la lit ALKI-DON, signifie colline-protégée ou favorisée, et nous aurons un correspondant du premier mot dans le grec Alki, qui exprime l'idée de protection.

Si on la lit AL-KI-DON, on trouvera puissante par ce qui est au

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dessus; car le mot don présente aussi cette signification, et il est facile de comprendre que ce qui s'élève au dessus est le monument religieux symbolisé par la corne que l'effigie porte au front.

Atergatis, la Vénus Syrienne, portait sur la tête, d'après les anciens auteurs, une pierre appelée lychnis qui répandait une grande lumière.

D'après les traditions marseillaises, il y aurait eu anciennement au sommet des Accoules une tour dont le nom est traduit par Sauveterre. C'est la signification, un peu altérée par les siècles, que nous offre la légende Alkidon.

Cette tour aurait succédé à la pyramide primitive et, dans la suite, aurait été remplacée elle-même par le clocher de l'église des Accoules.

Cette église a été démolie en 1794; elle datait des premiers temps du christianisme, et les noms que lui donnent les actes du moyen âge prouvent qu'à l'époque où elle fut érigée on parlait encore gaulois à Marseille.

Ces actes la nomment: Nostra Donna de las Accoas, et Sancta Maria de Accuis ou deis Accoulos.

Donna dérivait du gaulois don, qui est au dessus, et correspondait originairement au sanscrit dána, protection, bienfait. Les mots Accuis et Accoas correspondent également aux formes liguriennes ci-après que le gallois a conservées : Achu, sauver, protéger, secourir.

Achos, pouvoir efficient, intervention puissante.

Le provençal Acussa présente une signification analogue.

II.

La légende qui fait fonder Marseille par une colonie de Phocéens, 600 ans avant l'ère moderne, ne résiste pas à un examen sérieux. Hérodote n'en dit pas un mot. Ses successeurs immédiats n'en parlent pas non plus. Les siècles s'écoulent et Marseille grandit. Il fallait nécessairement lui trouver une origine, et les Grecs, sous ce rapport n'étaient jamais

embarrassés. Quand les notions primordiales leur faisaient défaut, ils inventaient des noms. C'est par ce procédé très simple que Cellus, Gallus, Phocus et cent autres fondateurs de peuples et de villes ont vu le jour. Juvenal a dit, non sans quelque raison :

Græcia mendax audet in historia.

Hercule épousant Celtica, fille de Bretanus, dont il aurait eu Celtus père des Keltes, expliquait l'alliance des Grecs avec les Gaulois et la commune origine des deux peuples. Athénée s'inspira de ce grand souvenir et, huit siècles environ après l'événement supposé, se trouva en mesure d'en raconter tous les détails :

Le jeune Euxène partit de Phocée avec une flotille pour venir fonder un établissement à Marseille En arrivant, comme la politesse l'exigeait, il rendit visite au roi des Ségobriges. Ce monarque appelé Nannus voulait précisément marier sa fille Pella. Il la donna avec le territoire de Marseille au jeune Euxène qui en eut Protis, tige des Protiades.

D'après Justin, Pella se maria avec Protis et non avec Euxène.

La raison de cette variante vient de ce que Protis signific en grec choisi, préféré.

Strabon, dans son livre IV, donne une autre version du même conte Euxène, d'après lui, envoya une députation au roi Bellovèse et, sous sa protection, bâtit Marseille.

Nannus qui signifie en grec nabot, petit-nain, et dans les dialectes gaulois, idiot, imbécile, en gallois na-naws, en provençal nanet, n'a jamais été un nom propre chez les Ségobriges; mais se trouve en parfait rapport avec le rôle stupide que lui fait jouer son historien.

Pella signifie en grec pierre, en gallois masse ronde et en provençal palet. Il est donc permis de croire que ce joli nom

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