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51.

52.

» Il a de son bras exercé

>> La puissance; il a dispersé

>> Ceux dont le cœur, dans sa pensée,

» S'enorgueillissait !...

Renversant

>> De son siège l'homme puissant,

» Il éleva l'âme abaissée !.......

53.

54.

55.

» Le Seigneur a rempli de bien
» Les affamés; il a, sans rien,
» Renvoyé les gens d'opulence;

» Il a soutenu son enfant,

» Israel..., se ressouvenant

» De sa miséricorde immense,...

>> Comme il en avait assuré,

» Et jusqu'au plus lointain degré,

» Nos pères,... Abraham,... sa race!...»

Au Père, au Fils, au Saint-Amour
Gloire!... C'est comme au premier jour
Et des siècles dans tout l'espace !....

Marseille, 25 juillet 1879.

YVON VALER-HAPENSOL.

LES ORIGINES DE MARSEILLE

:

Un savant orientaliste, auteur d'un ouvrage fort estimé : La Turquie et ses différents peuples, M. Henri Mathieu se propose de publier, prochainement, un nouvel ouvrage qui promet d'être très intéressant au point de vue historique et scientifique, et qui aura pour titre Les Origines gauloises. De ce livre, M. Mathieu a bien voulu nous communiquer quelques pages, avec autorisation de les publier dans notre Revue. Elles se rapportent aux origines de Marseille. Nous n'y prenons, pour cette fois, que quelques étymologies. Nous reproduirons, plus tard, avec le développement que le sujet comporte, ce que dit M. Mathieu de la fondation de Marseille.

LA DIRECTION.

Après avoir mentionné les différentes peuplades qui occupèrent le littoral de la Provence, bien avant l'arrivée des Phocéens - notamment les Ibères, les Ligures, les Kimris, (4) M. Mathieu ajoute :

« Ces premières peuplades remarquèrent évidemment le magnifique bassin qui forme le vieux port de Marseille, et durent lui donner un nom exprimant son caractère distinctif, ou ce qui frappait le plus à son aspect. Or, Mar-Salia, dans la vieille langue des Ligures, comme dans celle des Kimris, signifie Grand-bassin,

« Le sanscrit est congénère du ligurien, et on trouve aussi dans cette langue Çála, bassin; Sala, clôture. Le gallois Sail ou Seil signifie cavité.

«Le vieil islandais Sal sert aussi à désigner l'abîme ou l'enfer dans ce passage de l'Edda :

Sal sa hon standa solo fiarri

L'abime vit elle situé du soleil loin.

(1) Voir l'Histoire de Provence, par Louis Méry, pages 18-19-30.

« Marseillan, sur l'étang de Thau, dut aussi son nom au grand bassin dont elle fut sans doute le premier centre d'habitations.

a Le dernier élément de ce nom dérive du mot Lan, pays, qu'on reconnaît, avec la même signification, sous la forme Llan, dans la célèbre inscription de Nîmes, et dans le gallois Llan, en breton Lann.

◄ On trouve encore le Sal de l'antique Marsalia ou Massalia dans Salone, Salamine, Thessalonique, etc.

Allauch, continue M. Mathieu, vient de deux mots liguriens et gallois : Al-lok qui signifient haut lieu.

« La Crau du ligurien Lah-Cró, reconnaissable encore dans le gallois Llai-gro dépôt de cailloux.

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« Le nom de la Durance viendrait, au contraire, de deux mots ibériens conservés en basque : Tour-hans, cours d'eau rapide, qu'on retrouve dans le latin Torrens.

<< L'ancien nom de l'Huveaune, Ubel-ka, serait également formé de deux mots ibériens, dont le premier seulement s'est conservé en basque, et qui indiquaient un cours d'eau coulant à pleins bords. Le nom moderne se serait formé de deux mots liguriens huv-on, littéralement pleine eau, en gallois Uv-awon.

« Le nom de They donné aux îles de l'embouchure du Rhône, serait également ibérien et conservé dans le basque thay, qui signifie dépôt, amas.

« A l'aide du Dictionnaire gallois de Spurrell, on peut vérifier la plupart des traductions que j'ai données. >>

HENRI MATHIEU.

LES LIVRES SACRÉS DE L'ORIENT (

(1)

Or, ce sommet glorieux, ce majestueux sanctuaire d'où la vérité doit jaillir à flots aux yeux les moins clairvoyants, c'est la Bible, c'est à dire le Livre par excellence, le plus authentique, le plus ancien titre du genre humain, comme a dit un écrivain allemand. La vraie science a mis ceci hors de doute (2).

C'est donc à Moïse, « le plus ancien des historiens, le plus sublime des philosophes et le plus sage des législateurs » (Bossuet), que nous demanderons le flambeau nécessaire pour marcher dans les ténèbres de ces temps reculés. C'est à lui, et à lui seul, que peut et que doit s'adresser tout homme qui, sans parti pris, a la prétention de fouiller dans les annales primitives du monde et de sonder la grande question des origines; car tout essai de théogonie, de cosmogonie ou d'ethnographie qui ne sera pas un reflet de celles de Moïse, ne pourra jamais être que l'aventureux produit d'une imagination fantaisiste. Auprès de la Genèse, qui déroule d'une manière si sublime et si simple l'histoire primitive du genre humain, que sont ces Livres sacrés de l'Orient, si vantés jadis et si préconisés et que nos écrivains rationalistes veulent - un peu trop légèrement opposer comme la

source première de l'intelligence humaine? On nous pardonnera de citer quelques dates et quelques notions géné

(1) Extrait d'un travail inédit sur la Création, au point de vue de la Science et de la Genèse.

(2) Biolos en grec, Mikra en hébreu, a la même signification que le mot arabe Koran, livre, lecture. C'est toujours le Livre par excellence. «Tous les critiques sont forcés de reconnaître le Pentateuque pour la plus ancienne tradition écrite qui soit parvenue jusqu'à nous. » (Dubois-Aimé, Description de l'Egypte, t. vi, p. 81, édition de 1822.) L'auteur n'est pas suspect: il était voltairien. Nous croyons inutile de multiplier les témoignages. C'était aussi l'opinion de Cuvier,

ralement admises, d'entrer même dans quelques détails, pour faire évanouir le prestige d'une antiquité et d'une authenticité fantastiques.

-

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Les Vêdas la Sainte Ecriture des Hindous que Humboldt appelle « le plus ancien et le plus sacré de tous les monuments qui nous attestent la culture des peuples de l'Arya orientale », les Vêdas ont été arrangés dans leur forme actuelle par un sage, Krischna-Dwaîpayâna, qui obtint, par là, le surnom de Vêda-Vyâsa, le compilateur ou l'ordonnateur des Vêdas. Beaucoup de personnes tiennent nêanmoins ce personnage pour fabuleux, puisque les Hindous le considèrent encore comme le rédacteur des dix-huit recueils de légendes appelées Pourânas, et même de l'immense épopée nationale de l'Inde brahmanique, intitulée Mahabharata, dont les épisodes, dus à différents rhapsodes et se suivant sans ordre et sans lien réel, descendent jusqu'aux Xe et au XII° siècles de notre ère. Les Vêdas renferment quatre parties ou Samhitas: Ritch ou Rig, Yadyoud, Sâmana et Atharwana. Chaque Samhita contient des prières (mantras) et des préceptes (brahmanas). Leur principal objet est la glorification de la Nature.

Quant à leur composition, elle remonterait, d'après Wilson, au XIIIe siècle avant Jésus-Christ; mais l'indianiste anglais avoue que dans le système de géographie, de chronologie et d'histoire de ce peuple, il n'y a qu'une absurdité monstrueuse (1). Le savant Colebrooke, malgré tout son faible pour les Hindous, ne fait pas remonter au-delà du XIVe siècle la composition des hymnes du plus ancien de ces livres, du Rig-Vêda; car l'époque des commentaires est connue et ne remonte qu'à trois siècles seulement avant l'ère vulgaire. Colebrooke, il faut le dire, s'appuie sur une donnée astronomique, et encore ne la donne-t-il lui-même que « comme une conjecture tout à fait vague et qui ne

(1) Asiatic research, t. v, p. 241.

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